Flashback 2006-07 : quand les Warriors « We Believe » rendaient fou Dirk Nowitzki, jusqu’à laisser un trou dans le mur de l’Oracle Arena

Le 18 mai 2022 à 11:09 par Loan Rayer

Baron Davis et Mickael Pietrus
Source image : Youtube

Il y a quinze ans, Soulja Boy faisait bouger les States au son de Crank That, et les Warriors rendaient fous les fans de NBA en éliminant les Mavericks, meilleure équipe de saison régulière, au premier tour des Playoffs. La belle épopée d’une équipe de Golden State déchainée qui avait réussi à rendre violent le MVP de la saison Dirk Nowitzki. Mais attention au retour de bâton cette année, parce que comme chantait Justin Timberlake à l’époque : « What goes around comes back around ».

Les Warriors arrivent en Playoffs, couteau entre les dents. Ils viennent de finir la saison régulière sur une série de quinze victoires en vingt matchs pour arracher la huitième place de l’Ouest. Une dynamique portée par leur meilleur joueur, de retour de blessure : Baron Davis. On vous parle d’un temps que les moins de 15 ans ne peuvent pas connaître. Eh oui, en 2007, Steph Curry est encore à l’université. Le 22 avril débutent les Playoffs, et cette équipe pour le moins atypique de Golden State voyage chez des Mavs qui en imposent. Avec le meilleur bilan de saison régulière et le futur MVP de la saison Dirk Nowitzki dans ses rangs, Dallas est confiant. Sauf qu’en face, sur le banc des Warriors, Don Nelson, mis à la porte par la franchise texane l’été précédent, va prendre un malin plaisir à transformer cette série en un duel tactique où Avery Johnson, son remplaçant et ancien assistant, ne saura répondre. En même temps mon grand, garder les mêmes systèmes d’une saison à l’autre, c’était sûr qu’à un moment cela te jouerait des tours ! Sur le terrain, les Warriors ont les dents serrées : Stephen Jackson et Jason Richardson prennent un malin plaisir à faire déjouer ces Mavs, et les hommes de Don Nelson contiennent Dirk à des performances bien en dessous de sa norme de saison régulière. Golden State est étincelant sur toute la série, l’upset est d’autant plus magnifique : 4-2 pour les Warriors, et la belle histoire de Playoffs entre l’équipe de la Baie et les MVP commence.

Après une série aussi spéciale, le Dirk est agacé. Les premiers de régulière en vacances début mai ? Sérieusement ? Après la victoire de Golden State à l’Oracle Arena lors du Game 6, le premier MVP européen de l’histoire rentre au vestiaire furibard et envoie une poubelle valser dans un mur du couloir, créant un trou plus que visible. Symbole de cet exploit et aussi de la mentalité incroyable de cette équipe emblématique des Warriors, le mur n’a jamais été réparé. Au contraire, quelques années plus tard, les proprios de Golden State ont même fait signer Dirk sur un bout de plexi destiné à se trouver au-dessus du trou. Et au-dessus de celle-ci, ils ont accroché un t-shirt de Playoffs « We Believe » de l’époque. Une vraie page d’histoire inscrite dans les murs d’Oakland, mais qui disparaîtrait sûrement si Warriors se retrouvaient à changer de salle. Eh bien même pas ! La nouvelle salle de San Francisco – le Chase Center – est à peine sortie de terre, que les Warriors ont expressément demandé à recréer le même trou dans le même couloir. Une belle attention qui a touché Dirk Nowitzki, comme il l’a exprimé pour The Athletic.

« Je suis honoré s’ils veulent vraiment le reproduire. […] D’avoir une place chez quelqu’un d’autre, à l’extérieur, c’est plutôt cool. Pour moi, ce n’est pas un souvenir agréable. Mais ça reste quand même génial. » – Dirk Nowitzki, pour The Athletic

Un trou vraisemblablement insignifiant, porte finalement toutes les valeurs du Golden State de l’époque, et surtout cette mentalité d’underdog. Cette vraie équipe de timbrés posera les bases d’un escalier que Golden State a aujourd’hui gravi, avec un sommet atteint il y a déjà sept ans, en empochant leur quatrième titre de l’histoire en 2015.

L’époque « We Believe » des Warriors a marqué une génération par cette série de Playoffs mirobolante. Son histoire est gravée sur les murs des salles des Warriors, il n’est pas question de l’oublier, mais aussi de la rappeler aux adversaires foulant le parquet du Chase Center. On souhaite à Luka Doncic de venger son mentor lors de ces Finales de Conférence Ouest plutôt que de devoir se retrouver dans cinq ans à signer une nouvelle plaque en plexi, fixée dans le couloir des visiteurs.