Mikal Bridges pense que les défenseurs extérieurs ne sont pas respectés dans la course au DPOY : vu le palmarès du trophée, cépafo

Le 09 avr. 2022 à 13:00 par Nicolas Meichel

Mikal Bridges
Source image : NBA League Pass

Avec la saison régulière qui est sur le point de toucher à sa fin, les meilleurs joueurs NBA actuellement en course pour les différents trophées individuels jettent leurs dernières forces dans la bataille pour essayer de convaincre les votants, autant sur le parquet que par leurs paroles. Après Rudy Gobert hier, on a aujourd’hui Mikal Bridges qui nous explique pourquoi les défenseurs extérieurs méritent plus de reconnaissance dans la course au DPOY.

Historiquement, le trophée de Défenseur de l’Année est largement dominé par les intérieurs. Quand on jette un œil au palmarès, on voit par exemple que les deux joueurs qui détiennent le record du plus grand nombre de DPOY remportés sont des pivots, avec Dikembe Mutombo et Ben Wallace qui possèdent quatre titres chacun tandis que Dwight Howard et notre Rudy Gobert national sont juste derrière avec trois. Combien d’extérieurs purs ont raflé la mise depuis la conception du trophée en 1982 ? Pas beaucoup. Lors des premières années, les ailiers et les arrières ont certes dominé la course avec Sidney Moncrief, Alvin Robertson, Michael Cooper et Michael Jordan, mais les intérieurs ont pris le pouvoir à partir des années 1990. Sur les trois dernières décennies, seuls certains phénomènes défensifs évoluant dans le périmètre ont réussi à s’incruster au milieu des géants, comme Papa Gary Payton évidemment, ainsi que Ron Artest et Kawhi Leonard. Draymond Green, arrivé en NBA en tant qu’ailier avant de se transformer en poste 4 voire en pivot dans des lineups small-ball, a également remporté un titre de DPOY grâce à sa polyvalence et son intelligence de jeu, participant ainsi à l’évolution de la Ligue lors des années 2010.

La polyvalence et l’intelligence de jeu sont également des qualités qui caractérisent le joueur des Suns Mikal Bridges, qui est justement le favori de Draymond pour le titre de DPOY cette année. Avec ses bras tentaculaires et sa volonté de lockdown les meilleurs extérieurs adverses, l’ailier des Cactus est un membre crucial de la solidité défensive de Phoenix, mais estime qu’il fait partie de cette catégorie de joueurs qui ne sont pas assez reconnus en comparaison aux intérieurs (via Yahoo Sports).

“Je ne veux discréditer personne, et bien évidemment les grands gagnent ce trophée depuis longtemps car ils font un sacré boulot, mais le nombre de fois où un intérieur a remporté la mise face à un arrière est juste fou. Les gens ne se rendent pas compte à quel point c’est difficile de défendre les meilleurs joueurs extérieurs dans cette ligue quand vous ne pouvez même pas les toucher sous peine d’être sanctionné d’une faute. En tant que défenseur extérieur, vous n’êtes pas respecté à votre juste valeur.”

Ce qui a tendance à faire pencher la balance en faveur des pivots, c’est notamment le fait qu’ils possèdent souvent des stats de base qui parlent plus aux votants. Quand vous avez un intérieur qui prend 15 rebonds par match avec 2 contres de moyenne, forcément ça marque plus les esprits qu’un mec qui met en difficulté son adversaire direct dans le périmètre, en provoquant un turnover ou en forçant un mauvais tir. Pourtant, ces gars-là sont tout simplement indispensables, encore plus dans une NBA globalement tournée vers le jeu extérieur aujourd’hui.

“Encore une fois, je ne veux pas discréditer les intérieurs, mais ils ne doivent pas affronter les mêmes matchups que nous. Il n’y a pas autant d’intérieurs talentueux dans la ligue que d’ailiers et d’arrières. Défendre sur les postes 1 à 4, c’est dur. Si vous voulez calculer, regardez combien il y a de joueurs talentueux sur les postes 1 à 4, et ensuite sur le poste 5. Évidemment, il y a beaucoup de pivots talentueux, mais il n’y a pas un intérieur hyper talentueux dans chacune des 30 équipes.”

Aux yeux de Mikal, l’évolution du jeu est un paramètre qui n’est pas suffisamment pris en compte dans la course au DPOY. Certes, comme l’indique Bridges, c’est toujours important pour une défense d’avoir un point d’ancrage type Rudy Gobert qui protège le cercle, mais le niveau de difficulté que rencontrent aujourd’hui les défenseurs extérieurs est assez hardcore. Il n’y a peut-être jamais eu autant d’attaquants talentueux dans la Ligue, le spacing ouvre énormément d’espaces aux arrières et aux ailiers, les règles ne favorisent pas vraiment la défense en un-contre-un mais plutôt le mouvement des attaquants qu’ils ne faut pas lâcher d’une semelle, et la polyvalence est une qualité presque indispensable pour éviter de se retrouver face à un mauvais matchup après un switch défensif sur un écran adverse. Bridges doit faire face à tout ça alors quand on lui demande qui mérite le DPOY, vous imaginez bien sa réponse.

“Je ne dis pas qu’il n’y a pas d’autres bon défenseurs dans cette ligue. Mais bien sûr que je pense que je devrais gagner. Je suis là tous les soirs pour prendre le meilleur joueur et lui mener la vie dure. Je tiens aussi à être opérationnel tous les soirs [aucun match raté en quatre ans pour Mikal, ndlr.]. Le plus important c’est la défense collective car je sais que j’ai quatre autres joueurs avec moi, mais quand je couvre un joueur, je le mets en difficulté.”

Mikal Bridges défenseur de l’année ? Pourquoi pas, en tout cas il a les arguments et les Suns possèdent la deuxième meilleure défense de la NBA. Cependant, il a conscience que les intérieurs sont souvent valorisés par rapport aux joueurs de son type, reste à voir si ce sera une nouvelle fois le cas en 2022.

Source texte : Yahoo Sports


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