Gregg Nigl, l’homme qui a réalisé le meilleur bracket all-time : 49 bons pronos consécutifs à la March Madness, bonne chance pour aller le chercher

Le 15 mars 2022 à 16:23 par Nicolas Meichel

Source image : YouTube March Madness

Véritable tradition outre-Atlantique, le remplissage des brackets avant le début de la March Madness est l’activité préférée des Américains, à tel point qu’elle porte un nom bien précis : “Bracketology”. Ce concept, qui consiste à pronostiquer l’ensemble des 63 matchs du tournoi universitaire, donne lieu à une véritable compétition où chacun espère repousser la perfection le plus loin possible. Spoiler, jamais personne n’a réussi à finir avec un parfait 63/63, mais un certain Gregg Nigl n’est pas passé très loin en 2019.

Vous n’avez peut-être jamais entendu son nom, mais Mr. Nigl est aujourd’hui dans le Bracketology Hall of Fame. Il est la référence, il représente la barre à atteindre, il est l’homme qui a repoussé les limites du possible. Il y a trois ans, en mars de l’année 2019, Gregg connaît effectivement son heure de gloire. Neuropsychologue de métier, Nigl vit tranquillement sa vie du côté de Columbus dans l’Ohio et vient de remplir son bracket comme des millions d’Américains. Il en remplit même quatre au total pour augmenter ses chances, mais c’est le dernier qui va l’emmener le plus loin.

“J’étais malade le jeudi, et j’ai rempli mon bracket le matin, juste avant la deadline, j’ai failli ne pas le faire. J’étais couché dans mon lit, j’étais malade, j’ai appelé le boulot. Je suis presque retourné au lit sans le remplir, mais je l’ai fait car je jouais avec mon groupe d’amis.”

– Gregg Nigl

Si Gregg mise forcément sur les grands favoris, il n’hésite pas à sortir le nez fin en ajoutant quelques petites surprises dans son tableau. Parce qu’une March Madness sans la moindre surprise, ce n’est pas vraiment une March Madness. Sauf qu’à ce moment-là, il est un peu comme tous les Américains ayant rempli un ou plusieurs brackets : il espère voir un alignement des planètes en sa faveur, sans pour autant imaginer réellement ce qui est sur le point d’arriver.

Premier jour de compétition : 16 bons pronos sur 16 matchs joués. Wokay c’est du sérieux, mais pas de quoi s’enflammer pour autant. Le deuxième jour ? 16/16… again ! WOW, limite ça commence à devenir flippant là. Bien pronostiquer l’ensemble des 32 matchs du premier tour de la March Madness, clairement c’est un énorme exploit, encore plus au vu des surprises qui caractérisent le tournoi universitaire cette année-là. L’université de Murray State (classée #12) – guidée par un certain Ja Morant – bat par exemple Marquette (#5), UC Irvine (#13) tape Kansas State (#4), Liberty (#12) prend le dessus sur Mississippi State (#5) et Oregon (#12) envoie Wisconsin (#5) à la maison. Résultat, seulement 15 brackets sur environ 80 millions sont encore en vie, dont celui de Gregg Nigl. Touché par la grâce, il enchaîne en pronostiquant correctement l’ensemble des 16 rencontres du deuxième tour, arrivant ainsi jusqu’au Sweet 16 avec un tableau parfait ! 48 bons pronos sur 48 matchs, jamais personne n’avait poussé la perfection aussi loin. Parmi l’ensemble des brackets vérifiés par la NCAA avant 2019, le record était de 39 bons résultats consécutifs. Autant dire que Gregg vient de le détruire.

“J’ai eu un message de la NCAA, au début j’ai cru que c’était une blague ou un truc du genre.”

N’ayant pas forcément les yeux rivés sur son bracket à chaque match, Gregg Nigl est tout d’un coup propulsé sur la scène nationale pour sa plus grande surprise. Le visage qui se cache derrière le pseudonyme “Center Road” est désormais connu de tous, Gregg enchaînant les interviews sur les grandes chaînes de télévision comme CBS et NBC. Tout le monde veut connaître le secret de son succès, qu’il associe avec humilité à “beaucoup de chance et un peu d’instinct”. Il est même invité pour assister avec son fils à la rencontre entre Michigan – son université favorite – et Texas Tech lors du Sweet 16. Bref, une attention démesurée qui va en quelque sorte se retourner contre lui, un peu à l’image de la TrashTalk Curse que vous connaissez très bien. Car après avoir bien pronostiqué le premier match des huitièmes de finale du tournoi, la folle série s’arrête officiellement à 49 rencontres après la défaite de Tennessee contre Purdue en prolongations, et derrière Nigl va se planter sur 8 des 13 derniers pronos. Mais peu importe au final, il vient d’écrire l’histoire.

“C’était la semaine la plus folle de ma vie.”

Gregg Nigl avait une chance sur 281 trillions d’arriver au stade du Sweet 16 avec un bracket parfait. Une chance sur 281 trillions ! Ce n’est sans doute pas demain qu’on verra quelqu’un arriver aussi loin, mais ça ne coûte rien de tenter sa chance. Alors faites comme Gregg il y a trois ans, même si vous êtes malade…

Source texte : NCAA / March Madness / CNBC

For the first time EVER, someone perfectly predicted the #MarchMadness #Sweet16.@TheAndyKatz tracked down the man who beat the odds, Gregg Nigl.
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— NCAA March Madness (@MarchMadnessMBB) March 26, 2019