Joel Embiid a songé à arrêter sa carrière après la mort de son frère en 2014 : le candidat au MVP revient de loin, Arthur serait fier

Le 22 févr. 2022 à 15:22 par Remy Guerre Chaley

Joel Embiid 4 janvier 2021
Source image : NBA League Pass

En 2014, la famille de Joel Embiid vit un drame que l’on ne souhaite à personne. Arthur, 13 ans, est percuté par un camion et décède sur le coup. Son grand frère est sonné et songe même à arrêter sa carrière de basketteur déjà plus que prometteuse à l’époque. Fort heureusement pour tous les amoureux de la balle orange, il en décidera autrement.

Que l’année 2014 fut particulière pour Joel Embiid. Drafté en 3è position par les Sixers, tout baigne pour lui et sa famille, mais quelques semaines plus tard, le clan Embiid est frappée par un drame. Le petit frère de Jojo, Arthur, décède des suites d’un accident survenu avec un camion. Sa famille étant restée au Cameroun, le pivot vit l’évènement seul, loin de ses proches. Une seule idée lui vient en tête, celle de rejoindre sa famille et de rester proche d’eux pour se reconstruire tous ensemble, en faisant passer le basket au second plan. Le Process s’est livré sur cette période sombre de sa vie dans une longue lettre publiée sur The Players’ Tribune.

“En fait, je ne sais pas combien de personnes le savent, mais juste après avoir été drafté en 2014, j’ai pensé à abandonner le basket. Je n’exagère pas du tout. J’ai sérieusement envisagé de me retirer de la NBA avant même d’avoir joué un seul match. Ça n’avait rien à voir avec les blessures. Le corps finit toujours par guérir. Toute cette douleur n’est que temporaire. Votre cœur, par contre ? Mec, c’est différent. C’est beaucoup plus compliqué. […] Après le décès d’Arthur, j’ai eu l’impression d’avoir perdu mon but dans la vie. J’avais vraiment envie d’arrêter de jouer et de rentrer au Cameroun pour être avec ma famille.”

Dire que Joel Embiid n’aurait jamais pu connaître la carrière que l’on lui connaît… Mais au vu des circonstances en 2014, comment lui jeter la pierre ? Le mental de Jojo a parfois été pointé du doigt, mais sans forcément connaître son histoire. Alors certes, son leadership nous a – par moments – laissé sur notre faim, ses chokes en Playoffs nous ont fait péter un câble, mais force est de constater que le fait qu’il soit aujourd’hui l’un des tous meilleurs joueurs de la planète malgré des débuts houleux en NBA entre blessures à répétition dans la période Sam Hinkie des Sixers et la perte de son petit frère, on a juste une seule chose à faire, c’est de s’incliner devant le Process.

“Alors j’ai continué. Beaucoup de jours, ça n’allait pas. Beaucoup de jours, je voulais juste prendre un vol pour rentrer chez moi. Je voulais abandonner. Mais j’ai continué à travailler chaque jour pendant deux ans pour essayer d’être en bonne santé, pour essayer de m’améliorer, pour essayer de faire un pas sur un terrain de la NBA. Je sentais que si j’y arrivais, mon frère serait vraiment fier de moi.”

Comme disait Socrate : “No pain, no gain”. Le travail a payé et depuis quatre saisons, Embiid s’impose comme un top 2 pivots de la ligue. Sur cet exercice, il pourrait même décrocher la plus belle des récompenses individuelles, celle de MVP après avoir fini deuxième des votes l’an passé. Son dossier est plus que sérieux. Avant la dernière ligne droite, le Camerounais caracole en tête, en tout cas selon un récent sondage chez les journalistes d’ESPN. Mais c’est loin d’être déconnant – et c’est même logique – puisque cette saison, c’est : 29,6 points, 11,2 rebonds, 4,5 passes, 1 interception et 1,4 contre de moyenne chez les Sixers 3è de l’Est. Ça faisait bien longtemps que l’on n’avait pas vu un pivot autant dominer sous les cercles, suivez notre regard. Il a enchaîné une série de 23 matchs à au moins 25 points, dont une pointe à 50 pions. Le seul bémol dans son dossier, c’est que la concu est bien énervée aussi. Giannis Antetokounmpo est toujours aussi – voire plus – fort que les années précédentes, et si les Bucks remontent au classement et passent devant les Sixers, il pourrait bien décrocher son troisième MVP. Comment ne pas mentionner Nikola Jokic qui possède probablement la ligne de stats la plus folle de la ligue (26/14/8) et qui porte ses Nuggets à bout de bras, en revanche le classement de Denver pourrait bien l’empêcher de faire le back-to-back. Si Embiid et ses Sixers se maintiennent sur le podium, le MVP risque de finir dans la popoche de Jojo… Une belle reconnaissance pour quelqu’un qui a failli arrêter sa carrière avant même d’avoir foulé les parquets NBA.

Joel Embiid est un monstre incontesté. Footwork de malade, physique de guedin, compte Twitter de barjo… Bref, il a tout pour devenir MVP. Gros respect au monsieur qui, si son mental n’avait pas tenu, ne nous aurait probablement jamais émerveillés.

Source texte : The Players’ Tribune