“Pour être honnête, je suis à chier depuis le début de saison” : Bradley Beal se lâche, et pour être honnête on trouve qu’il a plutôt raison

Le 13 déc. 2021 à 09:37 par Bastien Fontanieu

bradley beal Wizards
Source image : nba league pass

C’est le scénario qu’on pouvait le moins anticiper à Washington, et pourtant il est bien là aujourd’hui. Auteurs d’un chouette début de saison malgré une grosse méforme récente, les Wizards ont un collectif avec lequel jouer… mais Bradley Beal n’y arrive décidément pas. En chute libre dans ses moyennes et dans son aisance sur le terrain, le All-Star s’est exprimé clairement sur ce qu’il pense de son niveau de jeu cette saison. 

Alors ça, pour le coup, c’était clairement imprévisible. Il y a des choses, des tendances que l’on peut déceler pendant l’été et en parler avant que la régulière ne commence. Par exemple, en voyant le transfert entre Wizards et Lakers permettant à Washington de récupérer notamment Montrezl Harrell, Kyle Kuzma et Kentavious Caldwell-Pope en échange de Russell Westbrook, on pouvait se demander si le fit ne serait pas meilleur autour de Beal. On pouvait déjà débattre sur la profondeur de l’effectif de la capitale, en voyant les armes autour de Bradley. Et on pouvait aussi se demander quel coaching allait apporter Wes Unseld Jr, après des années passées à être formé sous les ordres de Mike Malone à Denver. Cependant, il y a un scénario qui était absolument impossible à annoncer. Voir les Wizards démarrer à fond la caisse leur saison, pendant que Bradley Beal est… à côté de la plaque. 22,5 points (pire moyenne depuis 2016), 26% à trois points (pire moyenne en carrière), 3,5 ballons perdus par match (pire moyenne en carrière) et un niveau d’aisance à donner la diarrhée, Beal n’y est pas du tout au tiers de la saison. On pourrait se baser uniquement sur les statistiques et se dire, c’est quand même chouette de tourner à 22 points de moyenne et être en difficulté, mais cela va évidemment bien plus loin que cela. Déjà car il y a le retour statistique et l’impression visuelle, et Bradley ne semble pas à l’aise dans le setup actuel. Mais en plus, on parle d’un garçon qui a été deux années de suite à plus de 30 points de moyenne, finissant meilleur marqueur de la Conférence Est deux années consécutives. C’est donc un vrai problème, car en plus Washington ne peut pas profiter de son All-Star au bon moment. En effet, sur le début de saison catastrophique de Beal, les Wizards pouvaient tout de même compter sur des efforts collectifs certains en défense et la bande à Spencer Dinwiddie avait enchaîné les victoires : 10 sur les 13 premiers matchs, de quoi en faire une belle story du début de campagne. Malheureusement, la réalité est venue frapper les fans comme un bus, et là… impossible de compter sur le All-Star pour redresser les troupes.

Six balles perdues contre Utah, 4/12 au tir à Toronto, 8/21 au shoot à San Antonio, que des galères et que des défaites pour des Wizards qui ont clairement besoin de retrouver leur leader plutôt que de parler d’éventuelles négociations contractuelles cet été. Et justement, Beal s’est exprimé ce weekend, après avoir atteint un pic de frustration à quelques jours de Noël.

“Pour être honnête, j’ai été à chier depuis le début de saison. Donc je ne vais pas me pointer ici et parler de deux de mes coéquipiers qui ont vraiment fait le boulot pour aider notre équipe à aller mieux. Je vais d’abord mettre ce qui se passe en ce moment sur moi, avant de le mettre sur eux. Je dois mieux jouer, je dois mieux mener, je dois mieux produire et je dois diriger cette équipe comme je le désire. C’est un ajustement, c’est sûr, pour s’habituer aux endroits où on doit se positionner sur le terrain dans ce nouveau système, faire des passes qui ne sont pas là habituellement, par exemple. Et parfois je me retrouve à dribbler parmi trop de défenseurs. Mais tout ça commence par moi, je dois faire mieux que ça.”

Cela tombe bien, 7 des 8 prochains matchs de Washington seront en déplacement, dans des arènes particulièrement hostiles de la Ligue. Et la seule fois où Beal repassera par la maison ? Ce sera pour couper la bûche face aux Sixers, qui sont loin d’être mauvais comme Stephen Curry pourra le confirmer. Denver, Sacramento, Phoenix, Utah, Brooklyn, Miami et les Knicks, difficile de trouver meilleur combo pour se réveiller on the road. Bradley n’a pas vraiment le choix, et les Wizards non plus. Si pour le moment l’excuse du nouvel entraîneur, des nouveaux ballons et des nouveaux coéquipiers peut être utilisée, dans quelques semaines ce ne sera plus possible. Tout le monde s’est mis en route, à Beal de s’y mettre car sa franchise en a besoin. Et en plus, un an après avoir vu de nombreux micros se pointer vers lui afin de demander s’il voulait aller voir ailleurs, ce serait quand même incroyable qu’au moment où son management lui donne des pièces pour tenter de jouer, ce soit lui le leader qui ne suive pas. Retrouvons Bradley Beal dès que possible, un des meilleurs arrières de toute la NBA, un fort compétiteur et un joueur qui trouve la solution. Ce n’est pas Wes Unseld Jr qui doit dicter si Beal va désormais jouer comme Derrick White. C’est à Beal lui-même de montrer que, dans un nouveau système ou quels que soient les systèmes, il arrive à s’ajuster et son équipe arrive à performer. C’est ce que font les grands joueurs. Si Beal n’y arrive pas, et bien on pourra aussi se poser des questions sur le niveau réel de ce formidable arrière, qui pour le moment a fait des statistiques exceptionnelles dans des équipes claquées au sol. La réponse est dans les mains de l’intéressé, qui comme il le dit si bien, a été à chier jusqu’ici.

Le plus beau cadeau de Noël que Bradley Beal pourrait faire ? Ce serait de lancer sa saison, une bonne fois pour toutes. La Conférence Est tirerait une sacrée tête si ce collectif de Washington continuait à produire autour d’un All-Star performant. Allez, au boulot en déplacement, et on fait le point autour du sapin le 25. 

Source : NBC Sports


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