Les Sixers ont terminé tranquillement les Wizards : un 4-1 assez sec, Joel Embiid se repose encore mais les soldats ont fait le boulot

Le 03 juin 2021 à 05:29 par Alexandre Delfau

Tobias Harris 3 juin 2021
Source image : YouTube

En l’absence de Joel Embiid, victime d’une petite déchirure au ménisque et toujours sur le flanc, les Sixers ont fini par assumer et par terminer le boulot face aux Wizards. A l’issue d’un match d’abord mal embarqué, les hommes de Doc Rivers ont finalement composté, en roulant sur la deuxième période, leur ticket pour les demi-finales de la Conférence Est. 4-1, not really a surprise.

La jolie boxscore maison, c’est par ici

Le match s’amorce quelque peu de manière à nous rendre… ébahi, puisque Joel Embiid s’échauffe comme si de rien n’était… mais termine par se rasseoir avec son pull signé par une marque de haute couture française. Non, aucun message subliminal d’un quelconque désir d’intégrer l’équipe de France. Revenons à nos moutons, ou plutôt à nos Sorciers en quête d’un bon coup de baguette magique. Œil pour œil, dent pour dent, les premières minutes sont torrides, mais ce sont bien les joueurs de la capitale qui plantent des clous à tout-va. L’épisode du popcorn passé, une première victoire et la pièce maîtresse des leaders de la série blessée, il ne fait décidément plus la même température dans le sauna Sixers-Wizards et le basket fait une fois de plus valoir le vivier de retournement de situations dont il dispose. On est quand même passé en quelques heures de “Washington sauve l’honneur” à “Road to 3-3 pour Washington” mais trêve d’hypothèses (et d’alcool), le Game 5 démarre sur les chapeaux de roues. Russell Westbrook semble parti en mode record comme lors du Game 4, on sent pas mal de fébrilité côté Philly sans leur Jojo favori, et le premier quart-temps est plutôt très bien géré par les Wizards, jusqu’à une passe complètement ratée de Mr. Triple-Double, la fameuse, pile poil entre deux coéquipiers.

Alors que Tyrese Maxey commence à bien se chauffer, Westbrook envoie ensuite une planche qui détruit la cornée et le globe oculaire du commun des mortels. Dans le métier, on appelle ça une brique, mais en tout cas le réveil a sonné et ce sont les Sixers qui l’ont entendu pour revenir à 29-29 sur le premier gong. Maxey est décidément l’homme en forme côté bleus, il vient chiper le ballon au Brodief, once vers le cercle et, même sacrément déséquilibré, inscrit un panier à l’image d’une poignée de Sixers qui ne lâchent pas l’affaire (39-40). Leurs noms : Maxey donc, Seth Curry et Tobias Harris. Un autre vient se greffer à la liste, un qui, d’après les commentateurs, aurait même travaillé son tir aux lancer-francs. On parle évidemment de Ben Simmons, et le public explose autant sur un de ses free throws que sur un amorti bien senti de Benoît Paire face à Casper Ruud, que dis-je, que sur un enroulé d’Antoine Griezmann à l’entrée de la surface face au Pays de Galles. A la dernière minute du deuxième quart-temps… on prend les mêmes et on recommence : les Wizards gèrent extrêmement mal les transitions et se font couper l’herbe sous le pied juste avant la mi-temps. Arrêt au péage des stats avant de repartir plein gaz : 16/6 pour Tobias Harris, 14 puntos pour Curry, 21 pour Beal, 9/6 pour le précieux Rui Hachimura et 14/7 pour Brodie.

Au retour de la locker room, ce dernier enchaîne deux fautes de frustration sur Ben Simmons et se fait punir par le tout nouveau meilleur tireur de lancer-francs de la Ligue. Dites-vous bien que Benny a exactement le même ratio (5/8) sur la petite ligne ce soir que l’équipe de France de foot sur ses derniers penaltys, le gars est possédé et la rencontre bascule très sévèrement puisque les deux stars de Washington commencent à penser qu’elles ont les clés de la Maison Blanche, mais un primé de Matisse Thybulle met la bande à Rocky Balboa pour la première fois à +6. Dwight Howard commence lui aussi à mettre ses lancers, et autant vous dire que c’est le genre de signe qui ne trompe pas sur le dénouement d’un match. Un 3-points de Furkan Korkmaz fait extrêmement office d’achèvement définitif des visiteurs avec un +11 juste avant le buzzer du troisième quart (103-92), alors que lorsque le tout petit Maxey envoie une sorte de teardrop en contournant le grand Robin Lopez, on se dit que c’est tout simplement du grand art.

Du grand art Bradley Beal sait également en faire mais il est le seul artiste des Wizards aujourd’hui, ce qui lui complique indéniablement la tâche d’espérer retrouver l’avance d’antan. Maxey et Howard montent toujours plus en grade à mesure que la rencontre avance et leur mission de role player est totalement remplie. Il y a comme dans l’air une impression de Wizards à bout de souffle, qui y ont pourtant cru un temps mais qui, à la moindre avance de Philly ont petit à petit lâché prise. Seth Curry est excellent à son tour et déchire lui aussi la feuille de match, Doc Rivers a la décence de ne pas activer le mode garbage time tout de suite, peut-être voulait-il que son Benny Simmons valide son triple-double et c’est chose faite. Pour l’anecdote, il y en a en face à qui il manque deux rebonds pour valider le sien… Lalalala, eheheheh, good-byeeeeee, good-byeeee *public Wells Fargo Center*.

La cloche de Philadelphie a sonné, et l’aventure prend étonnement fin pour les Wizards. La bande à Joel Embiid, que l’on espère vite remis sur pieds, va donc retrouver sur son chemin Atlanta, vainqueur de son premier tour face aux Knicks sur le même score que les Sixers. Et l’affiche fait déjà saliver.