La revanche de Bob Pettit : 50 points et 19 rebonds dans le match du titre en 1958, Jean-Michel Timing

Le 12 déc. 2020 à 19:03 par Matis Rapacioli

Quand on pense aux anciennes gloires des Hawks, il ne faut pas oublier le tout premier. Encore aujourd’hui, Bob Pettit est perçu comme le plus grand héros de l’histoire de la franchise où il a particulièrement dominé dans la raquette, que ce soit à Milwaukee lors de sa saison rookie 1954-55 ou à Saint-Louis où les Faucons ont connu leur apogée en 1958. Au sein d’une toute jeune NBA qui approchait seulement la fin de sa première décennie d’existence sous ce blaze, cette année 1958 marque une anomalie dans le palmarès de la Ligue. Dans ce qui devait être la deuxième saison d’un règne des Celtics parti pour durer dix ans, c’est ce même Bob Pettit qui en a décidé autrement au terme d’une performance individuelle all-time.

Sacrée année 1958 ! Tandis que la Cinquième République voit le jour en France avec le grand Charles, de l’autre côté de l’Atlantique, c’est un autre grand gaillard de 2,06 m, au nom qui hume l’ironie, qui va imposer sa loi en NBA. Bob Pettit, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a une revanche à prendre. La National Basketball Association est verdoyante puisqu’elle n’a vu le jour qu’en 1949 mais surtout parce que les Celtics de Boston ont remporté leur premier titre en 1957 sous l’impulsion de leur rookie répondant au nom de Bill Russell en ayant battu au bout du suspens du Game 7 les Hawks de Saint-Louis de notre Bob Pettit qui a manqué le tir de la gagne… au bout de la deuxième prolongation. On savait se créer une audience à l’époque. L’Histoire nous apprendra plus tard que toute honte pouvait être épargnée aux Hawks qui perdaient là contre la plus grande dynastie du basket qui gagnerait huit titres consécutifs… après n’avoir pu conserver son titre en 1958.

Passons en accéléré sur la case saison régulière de cette année rocambolesque, qui aboutit à l’époque sur des simulacres de bilans. Reste à savoir que les Hawks retrouvent les Celtics de Bob Cousy pour les Finales. Et que le scénario semble se répéter : 1-0, 1-1, 2-1, puis 2-2… Mais cette fois-ci, on arrive à 3-2 pour les Hawks, Game 6 à St-Louis. L’heure est grave, le moment est venu pour le numéro 9 de déployer ses ailes d’aigle royal et de planer sur le monde du basket. Petit (sans mauvais jeu de mot) rappel du contexte de l’époque : fin des années 50, short court comme la carrière NBA d’Anthony Bennett et un rendu télévisuel qui faisait passer des systèmes de jeu pour des chorégraphie de Charlie Chaplin… La NBA se construit avant tout avec un homme fort autour duquel on s’articule. En ce Game 6 décisif de Finales, Pettit sera plus fort que jamais, terrassant des Celtics qui deviendraient imbattables et réduisant le phénomène révolutionnaire Bill Russell au rang de spectateur. 50 points, 19 rebonds pour aller chercher le seul titre de l’Histoire des Hawks jusqu’à aujourd’hui. Bonsoir tout le monde, rideau, il n’y a plus rien à voir, les Celtics sont tous éparpillés façon puzzle aux quatre coins des Etats-Unis. 50 points, bien évidemment un record, à l’époque, pour un match de finale, qui plus est décisif. Comment dit-on déjà… Clutch ?

“Pendant quelques heures j’ai eu l’impression d’être le roi du monde. Tout allait dans mon sens et tout ce que je faisais fonctionnait. Les autres joueurs se sont sacrifiés et c’est la plus grande raison qui explique notre succès.”

La puissance dans son plus simple appareil. De la DOMINATION comme cela semblait impossible, 19 rebonds avec Bill Russell en face, ça classe un homme. On aura rarement l’occasion de revoir une telle prestation avec un tel enjeu et si la pyromanie est devenue monnaie courante lors de Playoffs, on l’a encore vu lors des Playoffs 2020 (messieurs Murray et Mitchell, on vous fait la bise avec le masque), mettre 50 points en Finales NBA relèvera toujours de l’exploit puisque seuls Jerry West et ses 53 points en 1969 toujours face aux Celtics, Rick Barry 55 points en 1967, Michael Jordan en 1993 face aux Suns lors du Game 4 avec 56 unités mais surtout Elgin Baylor qui planta 61 pions lors des Finales de 1962 face… aux Celtics l’auront réalisé. Mais jamais dans un match pour le titre. Une bien belle liste, dans laquelle nous ne pouvons évidemment pas omettre LeBron James, jamais bien loin quand on parle de l’Histoire puisqu’il aura lui aussi mis 51 points lors des Finales 2018 face aux Warriors lors… d’une défaite… d’un sweep. Bref, une autre histoire.

Premier MVP de l’Histoire et dernier joueur à avoir mené les Hawks au titre, Bob Pettit est une légende parmi les légendes. Que d’exploits au cours d’une carrière qui aura donc approchée la perfection un 12 avril 1958, pour 50 points, 19 rebonds et la postérité.

Source image Basketball Reference

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Source texte : KSDK News