Luka Doncic dans la légende : 43 points, 17 rebonds, 13 passes, 1 cheville et le tir au buzzer pour assassiner les Clippers !

Le 24 août 2020 à 02:47 par Benoît Carlier

Incertain avant le match, Luka Doncic a décidé de serrer les dents pour porter sa franchise à bout de bras en l’absence de Kristaps Porzingis. A la fin, ça donne la plus grosse perf en carrière du jeune Slovène. Le genre qui marque un avant et un après. Allez, on passe la tête dans le congélateur pour redescendre en température, et on y va.

43 points, 17 rebonds, 13 assists, le tir de la gagne au buzzer de la prolongation et une interview pleine de modestie pour conclure sa soirée. Pour son quatrième match de Playoffs en carrière, le Slovène vient quasiment de tuer le game en sortant un instant-classic que l’on voudra remontrer à nos enfants dans 30 ans en se ventant d’avoir assisté aux débuts de ce monstre en postseason. En plus, la story est à la hauteur du joueur et ceux qui ont vécu ce 23 août 2020 devant leur écran ne sont pas près de l’oublier. Cela commence par une entorse à la cheville gauche lors du Game 3 deux jours plus tôt. Gêné par des torsions à l’autre articulation durant la saison, le sophomore oublie la douleur pour être présent lors de ce match crucial pour l’avenir des Mavericks dans la bulle. A 1-3, c’en serait presque fini. A 2-2 par contre, ça change tout et Dallas pourrait commencer à se loger tout doucement dans la tête de Paul George pour y construire un porte-avion. Alors sans KP blessé au genou, Luka Doncic accepte de jouer seul le rôle du super-héros pour sa team. Toute la soirée, il se coltine du Kawhi, du Paulo ou du Reggie Jackson et même du Marcus Morris. A -21, on se dit que le game est plié et qu’il aurait peut-être mieux fait d’économiser ses forces pour la suite de cette série mais c’était sous-estimer les pouvoirs du Wonder Boy qui frôle déjà le triple-double à la mi-temps…

Le jeune homme l’a bien compris, il en faut plus de sa part pour nous impressionner désormais. Qu’à cela ne tienne, El Matador va sortir son plus beau costume pour assurer le spectacle dans l’arène. Le troisième quart-temps qui permet à Dallas de revenir à hauteur des Clippers et de prendre l’avantage est une masterclass de la part de Doncic, à l’origine de 25 points de son équipe sur cette période avec 13 unités personnelles à 6/7 au tir auxquelles il faut ajouter ses 5 caviars. Le Slovène donne une leçon d’intelligence à ses défenseurs et remet les Mavericks devant avant d’aborder le dernier virage. Comme quoi, on peut dominer allègrement l’une des meilleures équipes de toute la Ligue sans un physique d’abonné premium à la salle de muscu et on espère que cette phrase va soudainement redonner espoir à un paquet de gens. La fin sera encore plus belle. Ses passages sur le vélo d’appartement pour garder sa cheville chaude lorsqu’il n’est pas sur le parquet sont là pour nous rappeler qu’il n’est pas à 100% mais pourtant les stepbacks, crossovers et euro-steps donnent bien le change. De toute façon il va falloir être costaud parce que le match part en prolongation après le dernier tir manqué de Kawhi Leonard. Les médecins tirent la gueule mais pas Luka Doncic, vous allez comprendre.

D’abord auteur de deux tirs consécutifs dans la dernière minute de l’overtime, il croit donner un avantage définitif aux Mavericks mais Momo s’amuse à remettre L.A. à +1 avec 9 secondes sur l’horloge. Une faute à donner plus tard, Dallas a 3,7 secondes pour continuer de rêver dans cette série. Don Luka fait danser Reggie Jackson avant de livrer son colis sur le son de la sirène. Vite, une brouette ! Même Paul George ne peut pas parler de mauvais shoot cette fois-ci. Voici un tir bien clutch pour ponctuer une soirée historique du prodige de Ljubljana qui bat non seulement son career-high avec ce dernier triple mais qui rejoint aussi Charles Barkley et Oscar Robertson dans le club des 40/15/10. Seul Russell Westbrook a déjà mis plus de points lors d’un triple-double en Playoffs. Lorsqu’on cumule toutes ces statistiques à l’enjeu de ce match et l’âge du petiot de seulement 21 piges et une fois que l’on a retrouvé connaissance, ça donne tout simplement des comparaisons insensées lancées en coeur sur des réseaux sociaux en flamme.

Luka nous l’avait dit, il ne venait pas en Playoffs pour prendre ses marques. Au bout de sa deuxième saison dans la Ligue et de quatre matchs de postseason, il semble déjà avoir atteint le niveau ultime. Celui qui va nous forcer à nous poser rapidement pour réfléchir à la dernière mise à jour de notre Top 100 all-time.

THIS TEAM pic.twitter.com/jIrrjOT1DG

— Dallas Mavericks (@dallasmavs) August 23, 2020