Quand production ne rime pas avec pognon : focus sur les ailiers-forts NBA sous-payés en 2019-20, les bonnes affaires sont là

Le 23 mai 2020 à 14:20 par Benoît Carlier

Source image : montage via YouTube

Dans un monde parfait, chacun serait payé à sa juste valeur et il n’existerait aucun déséquilibre entre la production d’un joueur et son salaire. Sauf qu’on ne vit pas dans un monde parfait, loin de là. Pour diverses raisons, certains mecs sont largement sous-payés, tandis que d’autres peuvent carrément être considérés comme des voleurs. Les joies du business en quelque sorte. Ça méritait bien un petit focus, avec dans un premier temps une sélection des bonnes affaires de la saison dans la Grande Ligue. 

Avant de se lancer, un petit point sur les critères de sélection s’impose, histoire que vous ne soyez pas choqués par l’absence d’un John Collins ou d’un Jaren Jackson Jr. par exemple. Ces derniers, comme d’autres jeunes stars, sont sous leur contrat rookie, ce qui explique leur faible salaire. Les intégrer dans cette liste n’a donc pas beaucoup de sens. On a aussi laissé de côté les joueurs qui ont signé une grosse prolongation de contrat pour les années à venir, même s’ils étaient sous-payés cette saison. Enfin, on a également voulu éviter au maximum les doublons avec l’article concernant les ailiers-forts sous-cotés, car ce n’est pas top de lire deux fois la même chose. Voilà voilà, vous savez tout. Et dernière petite précision, la liste n’est pas exhaustive.

P.S. : la baisse potentielle des salaires liée à la suspension de la saison n’a pas été prise en compte.

Christian Wood (Detroit Pistons)

Salaire 2019-20 : 1,6 million de dollars
Stats 2019-20 : 13,1 points (56,7% au tir, 38,6% à 3-points, 74,4% aux lancers), 6,3 rebonds, 1 assist
Situation contractuelle : dans la deuxième année d’un contrat de 2 ans et 3,1 millions

Arrivé dans sa cinquième équipe en quatre saisons NBA, Christian Dubois est le joueur qui a profité le plus de l’absence de Blake Griffin, puis du départ d’Andre Drummond pour s’imposer dans l’effectif des Pistons cette année. Il est l’une des bonnes surprises de la saison dans le Michigan avec Luke Kennard et nul doute que Detroit devrait être prêt à mettre le prix pour conserver cet intérieur longiligne non-drafté qui tournait en 21-9 sur le mois de février. Mobile et léger, il compense son manque de poids par une forte activité sous les arceaux et s’est aussi montré capable de grimper bien haut pour arracher le cercle sur certains dunks qui font la Une du Top 10 le lendemain matin. Un slasher comme on aime qui va vite se rattraper après avoir connu un début de carrière bien chaotique entre Philadelphie, Charlotte, Milwaukee, New Orleans et Motor City donc.

Marquese Chriss (Golden State Warriors)

Salaire 2019-20 : 0,6 million de dollars
Stats 2019-20 : 9,3 points (54,5% au tir, 20,5% à 3-points, 76,9% aux lancers), 6,2 rebonds, 1,9 assist
Situation contractuelle : dans la première année d’un contrat de 2 ans et 2,4 millions

Dans la famille des Chris’ sous-payés, on demande cette fois l’ancienne tête brûlée des Suns rapidement abandonné à Houston et ensuite passé par Cleveland. Pour la stabilité, on repassera et rien n’indiquait que ça allait mieux se passer en Californie. Testé lors des training camps, il vole finalement la place d’Alfonzo McKinnie au buzzer. Efficace et peu avare en ballons, il se fait couper début janvier pour permettre aux Warriors de signer Damion Lee, le beau-frère de Stephen Curry. Mais l’ancien huitème choix de Draft est immédiatement re-signé dans le cadre d’un two-way contract avant de finaliser officiellement un deal de deux ans dans la Baie après la deadline. Titulaire au poste 5 au départ de WCS, l’ailier-fort de formation a enquillé les double-doubles et pourrait enfin trouver un peu de stabilité – et de pépèttes – dans le roster des derniers finalistes.

Carmelo Anthony (Portland Trail Blazers)

Salaire 2019-20 : 2,1 millions de dollars
Stats 2019-20 : 15,3 points (42,6% au tir, 37,1% à 3-points, 84,3% aux lancers), 6,3 rebonds, 1,6 assist
Situation contractuelle : dans son unique année de contrat

De retour en NBA quasiment un an jour pour jour après l’avoir quitté malgré lui, Hoodie Melo aurait même accepté un rôle de sixième homme à Portland. Après une telle attente, tout ce que le All-Star réclamait était de rejouer. Et à 35 ans, les Blazers ont eu l’agréable surprise de constater qu’il lui en restait encore pas mal dans le réservoir. Immédiatement utilisé comme titulaire par Terry Stotts, il a tout de suite apporté ce pour quoi Neil Olshey était allé le chercher. A savoir, de la défense du scoring sur un poste  déserté depuis la blessure de Zach Collins. Avec 15 puntos de moyenne, le contrat est amplement rempli et Carmelo y a même été de son petit game-winner chez les champions en titre. A ce prix-là on peut quasiment parler de l’affaire de l’année.

Davis Bertans (Washington Wizards)

Salaire 2019-20 : 7 millions de dollars
Stats 2019-20 : 15,4 points (43,4% au tir, 42,4% à 3-points, 85,2% aux lancers), 4,5 rebonds, 1,7 assist
Situation contractuelle : dans la deuxième année d’un contrat de 2 ans et 14 millions

Avec son adresse insolente du parking, le Letton est à quelques détails près un remplaçant ultime dans cette NBA moderne sur son poste. A Washington, il a profité d’un style up-tempo pour se régaler et gonfler ses stats de manière à aller chercher un joli deal durant l’intersaison. On se donne rendez-vous dans un an pour voir s’il n’aura pas réalisé un braquage grâce à une contract year parfaitement exécutée mais quand on compare ses statistiques à son tarif inférieur à des rookies issus des Lottery picks, on peut parler d’un bon coup de la part du successeur de Ernie Grunfeld dans les bureaux des Wizards.

Giannis Antetokounmpo (Milwaukee Bucks)

Salaire 2019-20 : 25,8 millions de dollars
Stats 2019-20 : 29,6 points (54,7% au tir, 30,6% à 3-points, 63,3% aux lancers), 13,7 rebonds, 5,8 assists
Situation contractuelle : dans la troisième année d’un contrat de 4 ans et 100 millions

Le meilleur joueur de la meilleure équipe et il ne fait même pas partie du Top 3 des joueurs les mieux payés de la Ligue à son poste ? Non seulement le Grec n’a pas signé une prolongation au max du max en 2016 mais il n’a même pas réclamé de player option sur sa dernière année de contrat, ce qui signifie que les Bucks pourront encore profiter de ses talents au rabais de quelques millions jusqu’en 2021 avant de devoir sortir le gros (gros) chéquier. A l’époque, Gigi n’est pas encore MVP et souhaite surtout laisser un peu de flexibilité financière à son GM pour constituer la meilleure équipe de NBA et tenter d’aller remporter une bague. Le plan fonctionnait comme sur des roulettes avant que Jean-Michel Covid ne vienne gâcher la fête. On saura dans quelques mois si la stratégie était payante mais en tout cas on peut le dire, avoir The Alphabet en-dessous du max est un luxe que n’importe qu’elle franchise aimerait avoir.

En matière de rentabilité concernant le poste d’ailier-fort, ces gars-là font partie des meilleures affaires de la NBA sur la saison 2019-20. Dès demain, on va s’attaquer à l’extrême inverse, c’est-à-dire les joueurs qui touchent un peu trop d’oseille par rapport à ce qu’ils produisent sur les parquets. Attention au choc.

Source chiffres : Spotrac