Chris Paul a sorti un petit chef-d’œuvre face aux Bulls : le mode Point God existe encore, et c’est OKC qui squatte le Top 8

Le 17 déc. 2019 à 10:50 par Nicolas Meichel

On aime bien se moquer de Chris Paul et son contrat faramineux. On aime bien sortir quelques vannes sur le meneur d’Oklahoma City, mais il faut aussi savoir faire preuve d’humilité quand ce dernier sort le grand jeu. C’était le cas la nuit dernière face aux Bulls. Une grosse performance pour guider les siens vers la victoire, et surtout une performance qui confirme la bonne forme actuelle de CP3 et du Thunder.

30 points, 10 rebonds, 8 passes décisives, 9/12 au tir dont 6/8 derrière la ligne à 3-points, et 6/6 aux lancers francs. Une ligne de stats quasiment parfaite si l’on excepte ses 5 pertes de balle, le genre de stats qui rappellent les grandes heures de Chris Paul en NBA. S’il est vu avant tout aujourd’hui comme un meneur de 34 balais archi-surpayé, CP3 reste – quoi qu’on en dise – un sacré joueur de basket. Ce qu’il a proposé la nuit dernière face aux Bulls, c’est un petit chef-d’œuvre. Enfin surtout en deuxième mi-temps, quand le Thunder a réalisé une superbe remontée après avoir été mené 68-49 à la pause. Discret au cours de la première période, Paul a préchauffé au cours du troisième quart-temps, avant d’enclencher le mode Point God dans le quatrième. Tel un patron, il a pris les choses en main. En fait, il a carrément pris feu. 19 points dans le dernier quart, c’est-à-dire trois de plus que toute l’équipe des Bulls, cinq banderilles (!) du parking pour permettre à ses copains de prendre l’avantage dans la rencontre, et un succès 109-106 qui était pratiquement inespéré vu le scénario initial de la rencontre. Dans le jargon, on appelle ça “take over”. Un peu considéré comme le papa de l’équipe, CP3 a montré la voie aux jeunots à travers son leadership et son expérience. Peu importe le score, peu importe la domination des Bulls, le Thunder n’a pas lâché et Paul est l’une des grandes raisons qui expliquent cela.

Cette victoire d’Oklahoma City, c’est la septième en onze matchs. Eh oui, même si le Thunder restait sur deux défaites à Sacramento et Denver avant cette rencontre contre Chicago, les hommes de Billy Donovan sont sur une très bonne dynamique actuellement, à tel point qu’ils se retrouvent dans le Top 8 de l’Ouest à la mi-décembre avec un bilan global très honorable de 12 victoires pour 14 défaites. Que tous ceux ou celles qui avaient pronostiqué ça après l’intersaison cataclysmique d’OKC se manifestent. On peut parler d’un calendrier favorable (six des sept dernières victoires contre des équipes au bilan négatif), mais on peut aussi souligner la bonne forme de Chris Paul. Parce que oui, CP3 assure grave en ce moment. Sur les six dernières rencontres, dont quatre qui ont été remportées par le Thunder, le meneur vétéran propose du lourd avec 19,8 points, 5,5 rebonds, 7,7 caviars et 2,0 interceptions de moyenne, à 51,9% au shoot dont 39,3% de loin et 92,3% aux lancers francs, le tout avec seulement 1,7 perte de balle par match. Du Chris Paul comme on aime. Ce qu’il réalise actuellement, que ce soit dans le scoring ou dans sa capacité à faire jouer les autres, c’est très très propre. Il représente clairement cette figure de joueur vétéran qui aide une jeune équipe à progresser plus rapidement. On a appris récemment qu’il ne serait probablement pas transféré au cours de la saison, et on se dit que ce n’est finalement pas une mauvaise chose. Alors oui, il y a ce contrat Triple XL à se coltiner, contrat qui rend très difficile n’importe quel transfert potentiel, mais il ne faut pas sous-estimer ce que peut apporter un CP3 à des mecs qui sont complètement en phase d’apprentissage. Demandez donc à Shai Gilgeous-Alexander ce que ça fait d’apprendre aux côtés de Chris.

Chris Paul a 34 ans, Chris Paul a un contrat de fou, mais Chris Paul est toujours là pour montrer qu’il reste une référence à la mène. Et sous son impulsion, on a une équipe du Thunder qui surprend son monde en se retrouvant dans le Top 8 de l’Ouest.