Preview Heat – Lakers : le Heat 2.0 veut accueillir l’ancien patron comme il se doit

Le 13 déc. 2019 à 21:27 par Thomas Gaudet

Butler Adebayo Herro Heat
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C’est l’affiche de ce vendredi soir : cinq ans après son dernier match sous les couleurs de South Beach, LeBron James revient dans sa franchise de cœur (ça va on plaisante) le temps d’une rencontre. Papa est aujourd’hui à Los Angeles mais il va faire un détour par la Floride pour constater le retour au premier plan de son ancien club.

Le 8 juillet 2010, LeBron annonçait The Decision et débarquait à Miami, provoquant simultanément de folles scènes d’euphorie en Floride, un pic des ventes d’antidépresseurs dans l’Ohio et un séisme de magnitude 1000 sur la planète basket. La suite, vous la connaissez… Quatre apparitions en Finales, deux nouvelles bannières accrochées au plafond de l’American Airlines Arena, une leçon de basket en cinq étapes donnée par les Spurs en 2014, puis un grand retour à Cleveland. Depuis cette belle époque, LeBron a encore collectionné des trophées, une bagouze et il a surtout changé de conférence. Et malgré tous ces changements, toutes ces années, tout ce basket accumulé, force est de constater que le temps n’a pas érodé le King comme le commun des mortels. Certes, sous son nouveau maillot jaune et violet, sa calvitie s’est aggravée et il est un peu moins aérien que du temps où Dwyane Wade et lui échangeaient des alley-oops. Mais son scoring se porte toujours merveilleusement bien (27,1 points de moyenne en 2013-14, contre 25,8 cette saison), il prend toujours ses 7 rebonds par match et il est devenu le quarterback officiel de sa franchise (10,8 caviars par match, sa meilleure moyenne en carrière). Cette facette du King s’avère être l’une des plus excitantes de son jeu cette saison, notamment quand on voit les passes lumineuses qu’il lâche à tous ses coéquipiers, de Jared Dudley à Anthony Davis, sans discrimination. Lui et AD portent pour le moment les Lakers au meilleur bilan de la Ligue (22-3, à égalité avec les Bucks), à coup de 25 points chacun tous les soirs. Mais sur leur chemin se dresse un jeune groupe floridien qui aura à cœur de chasser de ses terres l’ancien boss de la ville.

Si tout roule pour LeBron aujourd’hui, tout va très bien aussi à Miami. Personne ne voyait le Heat deuxième à l’Est à la mi-décembre, et pourtant nous y sommes. Les hommes d’Erik Spoelstra affichent un superbe bilan de 18 victoires pour 6 revers, et ce en partie grâce au début de saison prometteur de la relève du King : la fougueuse jeunesse du Heat, guidée par un Jimmy Butler diablement efficace (meilleur marqueur, passeur et intercepteur de son équipe) et qui n’a encore humilié personne à l’entraînement. On constate cette saison que Jimmy Buckets remplit parfaitement son rôle de cadre, pour le plus grand bonheur de Pat Riley. Parmi les baby-Heat qui voudront impressionner papa LeBron ce soir : Bam Adebayo (oui on ne dirait pas, mais il n’a que 22 ans et joue sa troisième saison NBA), qui pond les meilleures stats de sa carrière (15,3 points, 10,5 rebonds, 4,4 assists, 1,2 contre et 1,4 interception) ; Kendrick Nunn, qui perpétue la belle tradition des purs gauchers à Miami avec 16,2 points par match ; Tyler Herro, le sniper rookie qui tourne à 13,9 points de moyenne ; et Duncan Robinson, le pyromane qui sort d’un match à 10 tirs de loin réussis contre les Hawks. Si tout ça ne suffit pas à impressionner le King, on peut ajouter que les Floridiens n’ont pas perdu un seul de leurs 11 matchs à domicile. Ils seront donc bien concentrés pour empêcher AD et les Lakers de poursuivre leur domination à l’extérieur (12-1 lorsqu’ils ne jouent pas au Staples Center). D’autant qu’ils ont une revanche à prendre suite à leur première dispute avec les hommes de Frank Vogel, à Los Angeles, soldée par une défaite sur le score de 95 à 80. À noter également qu’Erik Spoelstra devra aller puiser dans ses rotations et tester la profondeur de son banc à cause des absences de Goran Dragic, Justise Winslow – tous les deux blessés – et Dion Waiters, la légende, à nouveau suspendu par son club (une absence moins contraignante, on vous l’accorde).

Interdiction donc de manquer ce Heat – Lakers qui s’annonce aussi intense que théâtral. Pensez à ressortir votre vieux maillot #6 du placard et rendez-vous à 1h00 pour le quart d’heure émotion, lorsque le speaker du Heat annoncera LeBron James au micro avant l’entre-deux. Ensuite, place à la régalade. On a hâte.