Nettoyage de printemps au Thunder : et s’il fallait se méfier… de l’eau qui dort ?

Le 05 août 2019 à 12:49 par Tom Crance

Thunder
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L’histoire se répète : “Catastrophe”, “balayée”, “brisée”, “secours”. Violemment frappé par une tornade meurtrière en 2013, l’État d’Oklahoma s’est remis non sans mal de cette tragédie. Mais cet été les fans de la franchise du Thunder ont également eu certains départs à pleurer après cette Free Agency mouvementée. Vous voyez OKC au muguet sur l’exercice 2019-2020 ? Et bien pas nous, enfin pas forcément. Allez, focus. 

Jerami Grant, Patrick Patterson, Timothé Luwawu-Cabarrot, Josh Huestis ou encore Kyle Singler. La liste non-exhaustive des départs cet été fait froid dans le dos en ces temps de canicule. Certains roles players – Russell Westbrook et Paul George – ont également plié bagages sans réelles incidences directes sur l’avenir du Thunder. Après tout, la Conférence Ouest n’est pas si incroyable que cela. Et la terre est plate.

On vous sent, on vous voit. Oui, vous, ces fans qui aux premiers rayons de soleil pensent qu’il fait chaud, ces puristes qui descendent les escaliers à toute allure si le prof de philo n’est toujours pas arrivé dix minutes après la sonnerie. Mais méfiez-vous des apparence jeunes court-termistes ! L’an prochain, le Thunder sera séduisant, vous pouvez screen, et on vous explique comment les sorciers béninois vont œuvrer au bon parcours des hommes de Billy Donovan jusqu’au 8th seed. Clippers, Rockets, Warriors, Lakers, Jazz, Blazers et Nuggets devraient sans surprises truster le haut du panier, dans le désordre. Dans le désordre oui.  Alors la marge est faible pour OKC mais elle existe. En lice pour le dernier spot ? Spurs, Kings, Pels, Mavs et Thunder. On aurait pu décider de faire un article plus détente sur le tacos tuesday mais nous sommes des hommes de challenge.

Brodie parti, c’est l’héritage d’une décennie historique qui s’envole avec le départ du dernier mousquetaire. Adulé ou détesté, il a en partie fait la pluie et le beau temps de sa franchise, alternant avec rigueur, parfois en même temps, triples-doubles et first round de Playoffs. Paul George ? Il sortait quant à lui d’une saison folle. All-NBA First Team, le bougre aura salit la feuille de stat – 28 points, 8 rebonds, 2,2 interceptions – jusqu’à l’heure du… DameTime. Malgré la perte de ces deux porcs, le front office a bricolé pour dégager une équipe qui pourrait – avec force et honneur – jouer en antenne nationale fin avril. On pourrait dès à présent évoquer la quinzaine de picks – swaps compris – que Presti a accumulé et récupéré en bazardant la moitié de l’équipe. Nous n’en ferons rien dans ce papier. L’avenir a tout pour être radieux au Thunder, mais cela ne nous intéresse pas. Cap sur l’exercice 2019-2020 avec les forces en présence, en sachant que la cote d’un départ d’Adams, Schröder ou Roberson quelques jours après la parution de l’article avoisine les 1,80. Les hommes mentent, pas les chiffres.

Sur le déclin, Chris Paul reste toutefois un meneur établi et performant à moindre coût dans le circuit NBA. Avec presque 9200 passes décisives en carrière, l’ancien de Wake Forest a permis à plusieurs big men – Tyson Chandler, David West, Deandre Jordan et dans une moindre mesure Capela – d’empiler les doubles-doubles. Avec 14 points et 9,5 rebonds de moyenne l’an passé, Steven Adams devrait se bonifier aux côtés d’un Paul gestionnaire et leader de vestiaire. Plus véloce, plus mobile et plus technique que les déménageurs évoqués ci-haut, le néo-zélandais pourrait facilement grimper sous la vingtaine de points par matchs accompagné d’une onzaine de rebonds. Spoiler : le Big Kiwi fera partie de la course au MIP. Le pick & roll constituera l’arme létale de cette association 1-5 qui pourrait ressembler à un Lob City, en moins clinquant et en plus désuet, on vous l’accorde.

Le Thunder a réussi à concilier jeunesse et expérience dans la saison 2 du feuilleton estival “Paul George : I’m coming home”. Le rookie Shai Gilgeous-Alexander devrait cristalliser les attentes des fans sur les prochaines saisons. À Kentucky comme à Los Angeles, le jeune a fait étalage de maturité ainsi que d’une panoplie, offensive comme défensive, tout à fait appréciable. Sous les ordres de Beverley, SGA s’est révélé comme un steal évident de la cuvée 2018-2019. Signes qui ne trompent pas, le garçon a même élevé son niveau de jeu pour sa première campagne de Playoffs face à Curry, Klay et compagnie. Sa future collab avec Paul lui permettra de soigner son adresse de loin – 36,7% – tout en gagnant en expérience. Formation XXL pour prospect calibré post-season. D’autre part, Danilo Gallinari n’est pas étranger dans le succès des Clipps sur la dernière édition. Avec 19,8 points de moyenne à 43% du parking, l’Italien a arrosé comme un cochon en ne manquant qu’une quinzaine de matchs. Auteur de sa plus belle saison en carrière, Gallo va apporter de la simplicité dans l’Oklahoma : spacing, calme et buckets. Dans sa dernière année de contrat – 18 millions la saison – Gallinari pourrait nous offrir quelques cartons bien épicés façon arrabiata. L’apport complémentaire de ces deux joueurs est tout sauf négligeable pour OKC qui, on le rappelle, fera partie de la campagne de Playoffs en 2020. Comment ça on force ?

Assumer la tunique d’OKC demande un travail sur soi conséquent. Les joueurs ont encaissé une avalanche de moqueries cet été. Pour ne rien arranger, le compte Twitter de la franchise a diffusé des photos de la nouvelle tenue “City Edition” : un bel hommage certes, mais un jersey immonde. À ne pas en douter, les loups de la Chesapeake Energy Arena débuteront les hostilités le 22 octobre le couteau entre les dents. Il sera l’heure de prouver aux 29 autres franchises du circuit, aux insiders, aux fans et à la preview d’Alex et Bastien que le huitième spot n’a rien du mirage. La cohésion d’équipe, la solidarité et les crocs doivent servir de catalyseurs à un effectif mine de rien ambitieux. Et la profondeur de banc, on en parle ? Schröder, Roberson, Ferguson et Diallo sur les lignes arrières, Muscala en figurant et Nerlens pour envoyer du bois des deux côtés du terrain. Bien qu’étiqueté loser, Chris Paul est un compétiteur né tandis qu’Adams incarne à merveille l’allégorie du guerrier. Un esprit revanchard, l’envie d’en découdre, tout ça admirablement bien coaché par un stratège hors-pair capable de s’adapter face à n’importe quelle écurie. Euh, bref.

Malgré tous les aspects évoqués, la fougue ne suffira peut-être pas à valider un ticket pour les Playoffs. Oklahoma devra avant tout bénéficier des contre-performances de ses concurrents directs s’il souhaite éviter des stories Insta compromettantes de Terrence Ferguson ivre aux Bahamas aux vacances de Pâques.  Objectif 45 wins, des décisions arbitrales favorables et un alignement des planètes avant de se faire balayer par une franchise californienne. “Qui peut le moins peut le plus” alors bonne chance, bon courage et beaucoup de moula mais nous, on y croit !