L’importance de Myles Turner : quand la muraille s’en va, les Pacers autorisent n’importe quoi

Le 07 janv. 2019 à 10:29 par Bastien Fontanieu

Myles Turner
Source image : YouTube/NBA

Hier soir, les Pacers se sont inclinés à Toronto, dans un match où on attendait justement Indiana en tant que visiteur convaincant. Mais sans Myles Turner sur le parquet, l’équipe de Nate McMillan n’a pas joué son vrai jeu.

Merde, quand même. On en parle hier soir, et paf, premier gadin en déplacement. Sur un road-trip de 5 matchs qui voyait notamment Indy se tester dans quelques grosses arènes, on voyait Victor Oladipo et sa bande bomber le torse afin de montrer que leur troisième place à l’Est méritait davantage d’attention. Mieux, on espérait que ce soit le cas, afin d’assister à de belles petites performances collectives comme individuelles sur les jours à venir. Sauf que dès l’arrivée à Toronto, une mauvaise nouvelle va gêner considérablement les plans des Pacers. Touché à l’épaule lors du match face aux Bulls, Myles Turner va regarder ses copains jouer sans lui. Chez les Raptors. Qui étaient en back-to-back. Après avoir galopé à Milwaukee. Et sans Kawhi Leonard. Alors certes, Kyle Lowry était de retour, et le meneur-patron de la franchise canadienne change la vie des Dinos par sa simple présence sur les parquets. Mais sans Turner sur le terrain, Indiana ne va pas respecter son propre plan de jeu, et la soirée va donc virer au bad trip. Quelques 70 points encaissés en première période, une défense quasi-absente, un spacing forcément affecté par l’absence du pivot, vous prenez tout ça, vous mélangez avec un peu de fatigue et des manques de repères, et vous avez une défaite à la con. Une défaite qui montre non seulement la solidité des Raptors, qui montre non seulement le travail restant chez les Pacers, mais qui montre surtout l’importance d’un garçon comme Myles, prolongé à prix fort cet été (quasiment 80 millions sur 4 ans).

Oui, le pivot d’Indiana est fondamental dans le bon fonctionnement des affaires dans l’Indiana cette saison. Et ça, Kevin Pritchard le savait très bien, en le verrouillant dans la région en tant que garde du corps de Pipo et compagnie. Le boss des Pacers était parfaitement conscient que, si tout allait bien cette saison, Turner allait monter d’un cran dans sa production et Nate McMillan pourrait compter sur un pilier des deux côtés du terrain. Ce qui n’a pas loupé. Meilleur contreur de la Ligue (2,8 crêpes par soir), un des meilleurs snipers également (39% du parking), Myles est une rare combinaison de dureté, de finesse, de polyvalence et d’adresse. Et tout ça, s’il-vous-plaît, sans tirer la couverture vers lui. Avec 13 points et 7 rebonds envoyés chaque soir, vous nous direz, pas de quoi faire tourner les serviettes jaunes et blanches. Mais l’impact de Turner va bien plus loin que ça. Et hier soir à Toronto, comme il y a deux mois contre San Antonio (les deux matchs manqués par le pivot cette saison), les Pacers ont pris l’eau. On adore Domantas Sabonis, ses mains de fée et son intensité dès qu’il entre en jeu. Mais en titulaire, le rejeton d’Arvydas ne peut assurer le taf de Myles, les espaces de pénétration sont énormes, le banc est par conséquent moins percutant, bref tout peut vite dérailler lorsque le produit formé dans le Texas est en survêtement. La bonne nouvelle, c’est que la blessure du kid n’a pas l’air gravissime, on devrait donc le retrouver rapidement avec les siens. La mauvaise, entre guillemets, c’est que cela montre le pain qu’il reste sur la planche pour ces Pacers, ne s’ajustant pas en déplacement sans leur pivot.

Si Indiana a la deuxième meilleure défense de toute la Ligue, puis prend 116 points de moyenne sur les deux matchs joués cette saison sans Myles Turner, ce n’est pas pour rien. Le pivot est important chez les Pacers, il vaut son prix, c’est une certitude. Attention à ne pas devenir dépendant de lui, cependant. Indiana s’est démerdé sans Oladipo, il va falloir en faire de même sans son pivot.


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