Preview du Thunder 2018-19 : le trio devient un duo, goodbye Melo !

Le 11 oct. 2018 à 12:03 par Benoît Carlier

westbrook thunder paul george
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Stoppé net par le Jazz au premier tour, le Thunder a réalisé une campagne 2017-18 en dents de scie. Tantôt bon contre les gros, tantôt ridicule contre les petits, OKC ne pouvait pas espérer beaucoup mieux avec autant de hauts et de bas, la blessure d’Andre Roberson en janvier n’aidant pas vraiment non plus. Sans Melo, le ciel se dégage tout à coup et les coéquipiers de Russell Westbrook arriveront avec beaucoup d’ambition à la rentrée.

Résumé des transferts de l’été

  • Ils arrivent : Dennis Schröder, Nerlens Noel, Timothé Luwawu-Cabarrot, Hamidou Diallo (Draft), Deonte Burton (two-way contract), Tyler Davis (two-way contract), Abdel Nader, K.J. McDaniels.
  • Ils prolongent : Paul George, Jerami Grant, Raymond Felton.
  • Ils sont partis : Carmelo Anthony, Josh Huestis, Daniel Hamilton, P.J. Dozier, Nick Collison (retraite), Corey Brewer, Dakari Johnson, Kyle Singler.

S’il fallait décrire l’été du Thunder en un seul mot, soulagement serait probablement celui retenu. Libéré du contrat empoisonné de Melo, OKC a fait coup double en prolongeant Paul George sur la durée. Avec ces deux moves, la free agency de Sam Presti était déjà une victoire mais le GM local est également parvenu à mettre la main sur un back-up de luxe pour son MVP de meneur en plus de tenter le pari Nerlens Noel dans la peinture. On notera enfin l’arrivée de TLC pour réinstaurer la tradition du camembert à la fin des repas suite au court passage de Joffrey Lauvergne en 2016.

Effectif pour la saison 2018-19

  • Meneurs : Russell Westbrook, Dennis Schröder, Raymond Felton.
  • Arrières : Andre Roberson, Terrance Ferguson, Alex Abrines, Hamidou Diallo, Abdel Nader.
  • Ailiers : Paul George, Timothé Luwawu-Cabarrot.
  • Ailiers-forts : Jerami Grant, Patrick Patterson.
  • Pivots : Steven Adams, Nerlens Noel.

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

Pas de panique, Russell Westbrook sera bien le meneur titulaire du Thunder cette saison. Le MVP 2017 doit simplement laisser reposer la machine le temps de récupérer de son opération au genou droit. En son absence, c’est l’ancien franchise player des Hawks qui montrera la voie. C’est ce qu’on appelle un back-up de luxe même si les deux joueurs devraient souvent être utilisés côte à côte. A l’arrière, Andre Roberson n’est toujours pas complètement rétabli et sera réévalué dans deux mois, de quoi laisser du temps à Terrance Ferguson pour se forger une petite expérience dans le cinq majeur si Billy Donovan ose lui faire confiance. Une fois tout le monde sur pied, le roster d’OKC semble solide avec beaucoup d’énergie, de muscles et de spécialistes défensifs.

Question de la saison : Russell Westbrook peut-il encore tourner en triple-double de moyenne cette saison ?

Jamais un joueur n’avait enchaîné deux saisons d’affilée en triple-double de moyenne. Le MVP 2017 a même l’occasion de faire mieux cette année, en cas de nouvel exploit. Sur le papier, absolument rien ne l’empêche de réaliser le triplé. Avec des coéquipiers altruistes toujours prêts à laisser un rebond en fin de partie pour lui permettre d’atteindre la dizaine, le produit de UCLA a suffisamment d’expérience et de talent pour gérer sa ligne de stat en direct et mettre le petit coup de collier nécessaire en fin de saison pour atteindre ses objectifs personnels. Collectivement aussi, cette méthode a fait ses preuves avec plus de 80% de succès lorsque RW est en TD. Tous les feux sont donc au vert pour Mr. Why Not afin d’effacer un peu plus Oscar Robertson des tablettes. Il faudra juste examiner les autres solutions lorsqu’il commencera à trop forcer pour passer la barre des 10 dans les trois catégories statistiques sous peine d’assister à un triste naufrage individuel ou collectif.

Candidat sérieux au transfert : Billy Donovan

Pas de trade mais plutôt un licenciement sans préavis pour celui qui tente de coacher le Thunder depuis 2015 sans jamais aller contre son meneur. Difficile dans ces conditions d’obtenir l’approbation de tout le vestiaire qui a parfois l’impression de servir de marionnette au numéro 0. En cas de nouveau faux-départ comme ce fut le cas l’an dernier, l’ancien entraîneur respecté en NCAA pourrait être incité à retourner dans la ligue universitaire par la direction de l’Oklahoma. La défaite en finale de Conférence contre les Warriors après avoir mené 3-1 en 2016 commence à remonter et ce ne sont pas les deux dernières défaites au premier tour des Playoffs qui jouent en faveur du quinqua. Avec l’effectif qu’il a entre les mains c’est podium ou sinon c’est la porte.

Candidat sérieux pour la surprise : Timothé Luwawu-Cabarrot

 

Loin de nous l’idée de vouloir faire du chauvinisme mais le changement d’air de TLC pourrait lui faire le plus grand bien. Bloqué derrière Robert Covington et en concurrence avec Justin Anderson, il avait passé la dernière partie de saison à regarder ses coéquipiers sur le banc à Philadelphie. Dans l’Oklahoma, il pourra bénéficier des conseils de l’une de ses idoles, à savoir Paul George, pour continuer de progresser au contact de l’un des meilleurs two-way players de la Ligue. Quand on connaît le potentiel défensif et l’adresse extérieure de l’ancien Shark, il y a de quoi se réjouir. A la condition bien sûr que Billy Donovan lui fasse confiance à d’autres moments que dans le garbage time.

Meilleur et pire scénario possible

  • Avec un an de vécu en commun, RW et PG peuvent enfin se concentrer uniquement sur le terrain. La grosse soirée, c’était cet été, maintenant les deux All-Stars bottent des culs en saison régulière pour tenter d’éviter le piège du Jazz dès le premier tour des Playoffs. Le retour de Roberson fait aussi du bien dans le secteur de la défense et Bestbrook en profite pour rattraper son léger retard dans l’objectif triple-double de moyenne qu’il valide finalement à une semaine de la fin de la saison. Derrière Golden State et les Rockets pour fermer le podium de l’Ouest, le Thunder se paye les Pelicans au premier tour de postseason. Sans Anthony Davis, blessé, NOLA est inoffensive et OKC progresse au tour suivant face… au Jazz. L’heure de la revanche a sonné et Playoffs P donne une leçon à Donovan Mitchell tout en en profitant pour postériser Rudy Gobert. Une fois n’est pas coutume, les Warriors les attendent en FDC et malgré un beau combat et une bronca intimidante à chaque possession de KD, Russell and co. tombent en six matchs. Il faudra revenir plus fort en 2020 mais Billy Donovan a gardé son job et le duo de stars n’a pas dit son dernier mot. Ça promet.
  • L’opération du Marsu était plus grave que prévu et il ne semble plus tout à fait le même. Les transitions sont moins rapides et les appuis moins appuis, si bien que quelques Top 10 journaliers l’oublient de leur sélection. Même combat pour Andre Roberson qui n’a pas profité de sa blessure pour corriger son tir. Une bonne nouvelle pour les maçons du coin mais pas pour nos yeux qui perdent un point à chaque nouvelle brique de l’arrière. Du coup, c’est tout le collectif qui flanche et Billy Donovan est remercié aux alentours de Noël. Stan Van Gundy reprend alors du service mais ne parvient pas à redresser la barre à temps. Le Thunder termine septième et se fait corriger par les Rockets de Melo au premier tour. Les fantômes de 2017 sont de retour.

Pronostic de la rédaction : 52 victoires – 30 défaites

Les rédacteurs sont unanimes, le Thunder va repasser au-dessus des 50 wins cette saison. Un bilan qui les positionnerait à la troisième place à l’Ouest derrière Houston et Golden State dans le classement de la saison dernière. Une position logique sur le papier, même si le Jazz pourrait revenir titiller la bande de Billy Donovan et ce dès la saison régulière. En tout cas, OKC peut se préparer, il faudra probablement battre l’un des deux derniers finalistes de Conférence à la maison pour se hisser jusqu’en Finales NBA.

Sans Melo pour laisser des boulevards à ses adversaires et ronchonner sur le banc, le Thunder a gagné en cohésion et sur le plan économique cet été. Il ne reste plus qu’à confirmer cela dès le 16 octobre pour ne pas avoir à traverser des périodes de crises comme ce fut le cas la saison dernière.