Jahlil Okafor est sur la bonne voie : transformation physique, transformation mentale, à lui de jouer

Loin de son potentiel depuis son arrivée en NBA, Jahlil Okafor est passé par de nombreux sentiments dont celui de la dépression. Tourmenté, en manque total de confiance, l’intérieur a apparemment réussi à vaincre ses démons aujourd’hui : l’heure de la renaissance a sonné.

S’il existe un thème que plusieurs joueurs ont décidé d’aborder avec puissance et fierté cette année, c’est celui des troubles psychologiques. Exposés à une pression médiatique folle et des attentes parfois surréalistes, les joueurs évoluant en NBA sont des véritables machines de force physique comme mentale. Chaque jour est une virée en montagnes russes, apportant son lot de pression comme de soutien. Sauf que dans cette immense jungle, tout le monde ne vient pas du même background et tout le monde n’a pas les mêmes fondations pour affronter cette adversité. Certains athlètes se retrouvent face à un vertige incontrôlable, une anxiété débordante, qui affecte non seulement leur vie quotidienne mais aussi leur jeu. Kevin Love et DeMar DeRozan ont donné le ton, Jahlil Okafor a décidé de suivre sur leur voie. Voilà le schéma observé aujourd’hui, et qui devrait être suivi par d’autres joueurs se sentant isolés. L’ex-Raptor avait frappé du poing sur la table en témoignant ses moments de douleur et de doutes, avant de voir Love le rejoindre et le soutenir dans son combat. Grâce à ces deux hommes, d’autres collègues de la Ligue ont décidé de vider leur sac et enfin bomber leur torse face à ces troubles qui bloquent la jouissance de leur existence. Okafor est donc passé par Instagram pour mettre deux points en avant. Le premier, visuellement parlant, c’est sa transformation physique en un vrai joueur de basket pro. La deuxième, textuellement parlant, c’est sa victoire face à l’anxiété qui l’empêchait de se sentir bien dans ses pompes. Un sacré combo pour le jeune Jahlil.

Mon été de transformation. Tout d’abord, j’aimerais remercier @idanwan et @dzandertraining pour m’avoir motivé à tout donner dès que la saison s’est terminée. Je suis chanceux d’avoir eu deux grands talents dans leur domaine à mes côtés cet été. Et même si les changements physiques sont faciles à déceler sur cette photo, il y a eu une extrême croissance dans des endroits que l’oeil ne peut observer. J’ai appris à identifier et à gérer différents types de stress comme l’anxiété. Apprendre à les identifier m’a aussi aidé à les vaincre. Souvent, à cause de ma taille et mon boulot, les gens me voient d’une certaine façon. Mais en réalité je passe par la même chose que tant d’autres personnes. La sensibilisation aux troubles mentaux est une cause pour laquelle je souhaite me battre pour le restant de mes jours, et si vous êtes en difficulté aujourd’hui n’ayez pas peur d’en parler à quelqu’un ou de demander de l’aide. J’aimerais remercier @kevinlove et @playerstribune pour m’avoir aidé à cerner mes sentiments et m’avoir informé sur ce par quoi je passais, qui était quelque chose de finalement normal. Il reste 6 semaines avant la saison, avec plein de travail à accomplir !

Le genre de texte qu’on a envie de lire tous les jours, tant il rassure sur le copain Okafor. Doué, Jahlil l’a toujours été, que ce soit au niveau lycéen ou à Duke avec ses potes universitaires. Mais une fois le pas effectué vers la NBA, c’est un tout autre manège qui a été imposé à l’intérieur, passant notamment par des débuts compliqués et une baston troublante dans les rues de Boston. Entre ce coup d’arrêt, les blessures, les critiques, l’arrivée tonitruante de Joel Embiid et les rumeurs de transferts, Okafor n’a jamais vraiment pu se poser dans la Ligue. Jamais a-t-il pu démarrer une saison, en forme, en confiance, en se disant qu’il était enfin l’heure de faire sa place et montrer à quel point il peut dominer en bas. Cette belle opportunité lui est désormais proposée à New Orleans. Dès la reprise, Jahlil devra se coltiner Anthony Davis et compagnie à l’entraînement, tout en prouvant à lui comme à tant d’autres qu’il a bien sa place chez les meilleurs. En remplaçant chez les Pelicans ? Oui, pour commencer. Mais si Okafor ne retrouve ne serait-ce que le tiers de sa confiance et de son temps de jeu idéal, nul doute sur le fait qu’il étonnera beaucoup de monde. Ses limitations sont connues, mais elles étaient là aussi mises en évidence dans un contexte qui le voyait galérer au quotidien avec ses propres démons. Cette fois, la voie semble libre, plus que jamais auparavant.

Est-ce enfin la saison durant laquelle on pourra revoir le Jahlil Okafor de sa saison rookie, lorsqu’il envoyait quelques intérieurs à l’école grâce à son bagage technique ? On l’espère. Mais quelque part, ce n’est pas la mission la plus importante pour le joueur : elle a déjà été réussie, en lui et pour lui.

Source : Instagram