Le 18 juin 2013, Ray Allen sauvait Miami avec un trois points fabuleux : le shoot le plus clutch de l’histoire ?

Le 18 juin 2018 à 22:45 par Nicolas Meichel

Ray Allen
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Dans l’histoire des Playoffs NBA, il y a des actions qui sont tout simplement inoubliables, voire légendaires. Le 18 juin 2013, lors du Game 6 des Finales entre le Miami Heat et les San Antonio Spurs, les mordus de basket ont eu la chance de vivre l’un de ces moments rares. 

Ce jour-là, Ray Allen a plus que jamais fait honneur à son surnom de Jesus Shuttlesworth, obtenu à travers le film de Spike Lee “He Got Game” dans lequel il a joué aux côtés de Denzel Washington. Durant sa carrière, le sniper le plus prolifique de l’histoire a planté quasiment 3 000 banderilles du parking en saison régulière, et presque 400 de plus en Playoffs. Mais parmi tous ces shoots, celui inscrit dans les dernières secondes du Game 6 est tout en haut de la liste, et ce pour de nombreuses raisons. On vous rappelle le contexte, histoire de bien comprendre la portée de ce tir. Lors des Finales 2013, le Miami Heat est mené 3-2 par les San Antonio Spurs. La sixième rencontre de la série se déroule en Floride, à l’American Airlines Arena. LeBron James et ses Amigos n’ont donc pas le choix, c’est do or die. Ils doivent l’emporter devant leur public sous peine de perdre leur titre de champion obtenu un an auparavant face au Thunder d’Oklahoma City. Malheureusement pour eux, après trois quart-temps, on n’est pas loin du scénario catastrophe. Miami a dix points à remonter, le King est à côté de la plaque, et le back-to-back s’éloigne de plus en plus. Cependant, dans les douze dernières minutes, la rencontre va devenir complètement folle.

Porté par le réveil de James et une défense étouffante, Miami parvient à grignoter son retard et passe même devant au milieu du quatrième quart-temps. Evidemment, les Spurs ne lâchent pas l’affaire. Ils laissent passer l’orage, avant de climatiser la bouillante salle du Heat. Dans les ultimes minutes, Tony Parker fait le show et San Antonio profite de deux turnovers de LeBron pour prendre cinq points d’avance. 94-89, 28,2 secondes à jouer, les fans floridiens commencent à déserter les lieux, la corde jaune est de sortie. Ça sent la fin, tout simplement, et on a du mal à imaginer un miracle. C’est précisément à ce moment-là qu’on rentre dans le surréaliste. Dans un premier temps, James envoie une brique contre la planche, mais se rattrape avec un trois points suite à un rebond offensif de Mike Miller. Ensuite, Kawhi Leonard ne met qu’un lancer franc sur deux, et laisse donc la porte ouverte aux hommes d’Erik Spoelstra. -3 avec 19,4 secondes au chronomètre. It’s Ray Allen time. Le meneur Mario Chalmers remonte le terrain puis trouve LBJ, qui profite d’un écran de Chris Bosh pour dégainer du parking. C’est court, l’intérieur du Heat prend toutefois le rebond et trouve Jesus Shuttlesworth, qui recule derrière la ligne à trois points, dans le corner. Le reste est mythique. Allen envoie un missile face à TP, BANG ! Égalisation, prolongation, Miami est toujours en vie. La suite, on la connaît. Les champions en titre l’emportent en overtime et arrachent un Game 7, qu’ils gagnent 95-88.

Au vu du contexte, le tir de Ray Ray est la définition même du mot clutch. Michael Jordan, Reggie Miller, Kyrie Irving, Robert Horry et d’autres possèdent de sacrés arguments quand on parle de shoot qui tue, mais aucun ne peut vraiment rivaliser avec celui d’Allen. On est en Finales NBA, dans un match à élimination. Le Heat a besoin d’une victoire et d’un trois points pour ne pas mourir. Toute la saison dépend de cette action. Il n’y a pas de lendemain en cas d’échec, il n’y a pas moyen de se rattraper. C’est ce qu’on appelle être dos au mur, avec le couteau sous la gorge. Marquer dans cette situation de pression extrême, c’est juste exceptionnel, surtout quand on prend en compte le degré de difficulté du tir en lui-même. Réactivité, placement, technique, exécution, il fallait tout ça pour rentrer ce shoot légendaire. Avec ce dernier, Jesus a littéralement sauvé la franchise floridienne, et en particulier LeBron James. Le King peut lui dire merci, car il aurait pris très cher si Allen n’était pas venu à sa rescousse. En cas de défaite, sa legacy aurait été bien différente et cela aurait sans doute changé beaucoup de choses pour le Heat version Big Three. C’est aussi pour ça que cette action est unique.

Jesus Shuttlesworth, rien d’autre à ajouter !