Record en carrière pour James Harden : 56 points sur la tête du Jazz, à 19/25 au tir dont 7/8 du parking !

Le 06 nov. 2017 à 06:28 par Bastien Fontanieu

James Harden Rockets

Alors comme ça, LeBron en met 57 et on demande même pas mon avis ? Voilà ce qu’a dû penser James Harden, le meneur des Rockets écrasant Utah cette nuit dans la victoire des siens (137 à 110) : le barbu en a planté 56 points sur le pauvre Jazz. 

Si vous cherchez la définition de l’expression “être dans la zone”, on a un peu de matos à vous proposer ci-dessus comme ci-dessous. Depuis le début de saison, Harden était davantage concentré dans la mise en place du jeu de son équipe, afin que l’absence de Chris Paul n’affecte pas durablement les résultats des siens. Déjà particulièrement chaud au Madison Square Garden la semaine dernière, le barbu rentrait à la maison avec une mission aussi simple que musclée : se défaire de la défense coriace du Jazz, et prolonger la bonne phase des siens. Autant dire que James s’est appliqué dans son projet ce dimanche. Infernal dès le premier quart-temps, le gaucher était tout simplement incapable de louper le moindre tir, ce qui permettait à son équipe de creuser un bel écart. Ce genre de distance que Utah ne peut véritablement réduire, les options offensives de Quin Snyder étant assez limitées. Par conséquent, lorsque vous combinez une attaque moyenne avec une défense qui se prend la déflagration du jour (voire de la saison), vous obtenez une branlée sauce texane. N’oubliant pas de servir ses coéquipiers, Harden était sur un nuage, réussissant chacune de ses initiatives, comme s’il jouait avec trois à quatre secondes d’avance sur ses adversaires. Quelques 22 points dans le premier quart-temps, 30 à  la mi-temps, 52 à la fin du troisième quart… tout ça pour finir à 56 et sortir du match, afin de regarder le garbage time avec le sourire. Jusqu’où aurait-il pu aller, s’il avait prolongé son orgasme sur le terrain ? Aux portes des 60 mais menant la rencontre sans forcer, James se reposait avec fierté.

Et là était peut-être un des plus chouettes symboles de l’évolution du barbu, une à laquelle on assiste depuis plusieurs mois. Remettons les choses dans leur contexte, pour mieux comprendre à quel point Harden a régalé par son attitude. Quand tu es à 1 point du record all-time des Rockets (Calvin Murphy, 57 points), que t’as 56 pions à 8 minutes de la fin du match et que t’es à 19/25 au tir… peu nombreux sont ceux qui accepteraient de sortir. Car être dans une telle zone offensive, cela n’arrive pas tous les jours. Enfin, chez la plupart des êtres humains, le gaucher faisant partie d’un rare groupe pouvant claquer la cinquantaine dans son sommeil. Huit sur huit au tir dans le premier quart ? Dix sur dix pour commencer la partie ? Et sept sur sept à trois-points avant de se louper pour rappeler qu’il fait partie de notre espèce ? Harden avait déjà proposé quelques grosses soirées offensives dans sa carrière, mais jamais il n’avait atteint un tel level de propreté dans le jeu. Tel Neo dans Matrix, le barbu évitait les balles sans cligner des yeux, prenant les défenseurs du Jazz pour des lampadaires autour desquels il zigzaguait avec son habituelle aisance. Une soirée qui se termina de la meilleure des façons, le public se levant comme un seul homme pour acclamer son héros. Tout sourire, James déconnait avec ses potes en retrouvant enfin ses esprits, après 35 minutes passées en apesanteur. Et lorsqu’il lui fût demandé s’il savait qu’il était à une unité du record de sa franchise ? Harden répondit ceci : “On a gagné, n’est-ce pas ?

56 points à 19/25 au tir, 7/8 de loin, 11/12 aux lancers, 13 passes, deuxième joueur de l’histoire à taper un 50-10 en tirant à plus de 75% de réussite (Wilt Chamberlain), James Harden a touché les étoiles cette nuit. Peut-être ira-t-il plus loin la prochaine fois, histoire d’intégrer le club des 60. Mais quand on voit l’attitude du joueur donnant la priorité à la victoire, on se dit que finalement, c’est pas plus mal comme ça. Un bijou.

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