La NBA se penche à nouveau sur la Lottery de la Draft : une réforme pour éradiquer le tanking ?

Le 08 sept. 2017 à 12:30 par Benoît Carlier

Draft Lottery - podcast
Source : bsndenver.com

Les Sixers pourraient être les derniers à avoir profité à fond du système de loterie de Draft mis en place pour rééquilibrer le niveau global du championnat. En effet, Adam Silver et ses sbires bosseraient sur une réforme pour décourager les franchises de tanker sans vergogne lors des saisons à venir.

Trois ans plus tard, la Ligue revient à la charge pour éradiquer une pratique de plus en plus répandue et qui affecte l’image générale de la NBA. Au cœur de toutes les critiques durant plusieurs saisons, Philadelphie semble de nouveau apte à prétendre aux places d’honneur grâce à la sélection de deux first picks et deux troisièmes choix de draft en quatre ans. Pour cela, les Sixers ont fait endurer à leurs fans et aux téléspectateurs du monde entier des années de défaite. Un triste spectacle que l’Association souhaite stopper à tout prix pour redonner de l’intérêt à certaines rencontres qui n’en avaient plus vraiment. Déjà concerné par le sujet en 2014, le comité de la concurrence et de la compétitivité avait vu sa réforme refusée par 13 franchises. Cette année, ce dernier va donc proposer un nouveau système qui pourrait être appliqué dès la Draft 2019 s’il est validé par au moins deux tiers des propriétaires lors du conseil des gouverneurs prévu à la fin du mois à New York.

L’idée majeure de cette réforme serait de désinciter les équipes à tanker dès Noël en réduisant les avantages jusqu’ici offerts aux cancres de la Ligue à la fin de chaque saison régulière. Pour le moment, la franchise avec le pire bilan ne pouvait pas obtenir pire que le quatrième choix de draft pour lui permettre de se reconstruire plus rapidement. Elle pourrait chuter jusqu’au cinquième rang avec cette réforme. De même, les équipes suivantes n’auraient plus l’assurance de drafter aussi haut, le deuxième pire bilan pouvant se retrouver avec le sixième choix, et ainsi de suite. Le second volet de la réforme prévoit de réduire les inégalités de chances d’obtenir le first pick entre les moins bons élèves de la saison écoulée. Jusque-là, les Sixers le dernier avait 25% de chances de repartir de la loterie avec le premier choix. La Ligue souhaiterait que les trois plus faibles bilans aient autant de chances de choisir en premier le soir de la Draft. Elle compte aussi aller plus loin en lissant les différences entre les équipes pour donner lieu à plus de surprises le soir de la Lottery en laissant plus de place au hasard et à la chance qu’auparavant. Enfin, il est également prévu que les meilleures équipes de la saison obtiennent plus de chance de drafter haut et ne soient plus seulement autorisées à sélectionner entre les picks 15 et 30.

Une autre idée évoquée pourrait être d’empêcher une franchise de drafter parmi les trois premiers choix deux saisons d’affilée. Ainsi, les Lakers qui viennent de sélectionner Lonzo Ball en deuxième position ne pourront pas obtenir mieux que le quatrième choix lors de la prochaine loterie. Toutes ces réformes sont accueillies différemment de part et d’autre de la Ligue, les petits marchés craignant qu’elles ne fassent qu’accentuer les inégalités entre les franchises les plus riches et les autres. Comme en 2014, la réforme devra au moins obtenir deux tiers d’approbation parmi les propriétaires de la Ligue pour être appliquée. Nul doute que le patron des Bulls, Jerry Reinsdorf, devrait apprécier la nouvelle, lui qui vient de perdre une bonne partie de son effectif en moins de six mois en pensant pouvoir miser sur la Draft pour reconstruire un projet neuf à Windy City.

Le timing est forcément mauvais pour certaines franchises mais l’idée de ne plus inciter les équipes à perdre pour être avantagées à la loterie mérite au moins d’être étudiée. Une salle NBA est faite pour être remplie et regarder les Sixers au milieu de la nuit ces dernières années tenait parfois plus du supplice que du plaisir, même pour les puristes.

Source texte : ESPN