Manu Ginobili emmerde la science : “Je n’ai jamais dit que je prendrai ma retraite en fin de saison”

Le 13 avr. 2017 à 08:32 par Anthony Gony

Manu Ginobili
Source image : Benoît Carlier - TrashTalk

Manu Ginobili, qui fêtera ses 40 printemps le 28 juillet prochain, refuse d’annoncer sa retraite, au plus grand bonheur des fans des Spurs et de tous les amoureux de basket.

Cette nuit à Salt Lake City, San Antonio disputait son dernier match de saison régulière, conclu sur une défaite 101-97 face au Jazz. Anecdotique à première vue, car les Spurs avaient d’ores et déjà verrouillé leur deuxième place, et connaissaient leurs adversaires au premier tour des Playoffs : les Grizzlies. Mais ce match pourrait bien être le dernier de saison régulière de la carrière d’Emanuel David Ginóbili, dit Manu Ginobili, l’arrière légendaire des Spurs. Et oui, tout d’un coup, le match revêt une autre importance. Âgé de 39 ans, el Manu dispute sa 15ème saison en NBA. Il est le deuxième plus vieux joueur en activité derrière Vince Carter, qu’il retrouvera au premier tour des Playoffs, pour un duel mythique en sortie de banc. S’il y a peu de doutes sur le fait que Vinsanity rempile, on n’est pas sûr de revoir Manu Ginobili sur les parquets l’an prochain. En début de saison, l’Argentin a signé un contrat de 14 millions de dollars sur un an et sera agent libre cet été. Agacé par les interrogations incessantes autour de son avenir, il a assuré que sa décision n’était pas prise.

“Je n’ai jamais dit que j’allais prendre ma retraite [en fin de saison]. On me pose la question peut-être quarante fois par saison maintenant. Je n’ai jamais dit que je ne prendrai pas ma retraite, ni que je la prendrai. J’attends juste de voir.” Manu Ginobili

Les fans des spurs peuvent souffler, Gino n’a pas encore prévu de les quitter ! Comme chaque été, il prendra le temps de la réflexion une fois les Playoffs terminés, en famille, pour déterminer s’il a l’envie et les moyens de repartir pour un tour de piste. Mais selon lui, il s’agira plutôt d’une question d’envie, de mental, plutôt que de moyens physiques.

“Je pense que physiquement, je sais comment je serai [l’an prochain]. Je ne vais pas trop changer” Manu Ginobili

Pourtant, le rendement de Manu baisse d’année en année. Logique, à bientôt 40 piges. Cette saison, le numéro 20 des Spurs marque 7,5 points de moyenne (sa saison la moins prolifique) à 39% au tir (pire pourcentage de sa carrière) en 18,7 minutes par match (son temps de jeu le plus faible en carrière). Le poids des années se fait ressentir, cela ne fait aucun doute. Mais qu’importe, son QI basket n’a pas baissé d’un iota, sa science de la passe et du jeu non plus, sa connaissance du système Spurs est réglée comme du papier à musique et sa relation avec Coach Pop est fusionnelle. Manu Ginobili est toujours essentiel aux Spurs. Car à San Antonio, on ne pousse pas les anciens vers la sortie, bien au contraire. Ils sont les garants de la bonne transmission de témoin avec les jeunes, pour que la dynastie se prolonge. Pour conclure, Gino explique que les performances des Spurs en Playoffs n’auront pas d’incidence sur sa décision (ou presque).

“Je ne vais pas dire que ça n’a aucun rapport, mais pas loin. Gagner ou ne pas gagner, ça ne va pas changer ce que je vais décider de faire dans le futur” Manu Ginobili

En même temps, c’est bien normal, Manu n’est plus à ça près. Le mythe argentin a un palmarès long comme le bras. Dans ses jeunes années, il a commencé par faire du sale en Europe. En 2001, il réalise un triplé historique avec Bologne en remportant le championnat et la coupe d’Italie, ainsi que l’Euroligue, dont il est élu MVP. Il gagne à nouveau la coupe d’Italie en 2002 avant de rejoindre les Spurs qui l’avaient drafté en 1999, en 57ème position… un steal de plus pour les Spurs ! A San Antonio, Manu Ginobili devient deux fois All-Star, est sélectionné à deux reprises dans les All-NBA Team, remporte un trophée de Sixth Man of The Year lors de la saison 2007-2008 et gagne 4 bagues, en 2003, 2005, 2007 et 2014. Comme si cela ne suffisait pas, Gino a aussi écrit sa légende avec l’équipe nationale argentine. Il collectionne les médailles et emmène surtout l’Albiceleste au titre olympique en 2004, après avoir battu les Américains en demi-finale d’un tournoi dont il est élu MVP. Alors, vous comprenez, qu’il gagne ou pas cette saison, ce n’est plus à 39 ans que sa soif de victoires et son plaisir du jouer vont s’estomper.

Les années passent sur tout le monde. Des joueurs légendaires quittent les parquets : KG, Timmy et Kobe l’an passé, pour ne citer qu’eux, Paulo cette saison, mais leur histoire reste. Celle de Ginobili demeurera aussi, mais Manu n’a pas l’air d’avoir terminé d’écrire la sienne.

Source : MySanAntonio