Les Rockets prennent leur pied : un back-to-back à Denver, c’est rien quand ton équipe vit bien

Le 03 déc. 2016 à 08:40 par Bastien Fontanieu

James Harden
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Vainqueurs chez les Warriors jeudi soir, les soldats du Texas n’ont pas vraiment eu le temps de se reposer mais quelque part c’était mieux ainsi : Denver a également pris tarif, ces Rockets sont assez fous…

C’était un des messages les plus mentionnés ce vendredi matin, lorsque Houston et Golden State entamaient une seconde prolongation à l’Oracle Arena, devant des fans émerveillés par cette énorme rencontre de l’Ouest. Comment Harden et ses potes vont faire, en back-to-back chez les Nuggets ? Non pas que la bande à Gallinari soit effrayante en ce moment, surtout à la maison, mais physiquement les athlètes du Colorado sont assez tendus et jouer Denver en sortie de marathon n’est pas la meilleure des idées. Il fallait donc l’imaginer, un seul instant, pour comprendre à la fois la beauté de cette double-performance et l’absurdité du calendrier. Fin de match à Oakland aux alentours de 23h30, ce qui signifiait ainsi un avion décollant bien tard dans la nuit car les interviews protocolaires et organisations d’équipe devaient être respectées. Comme certains témoignages le confirment tout au long de la saison, un vol à 2h du matin pouvait être aisément envisagé, durée du bordel aérien environ 2h30. Ce à quoi vous ajoutez une heure de décalage entre la Californie et le Colorado, et vous arrivez peinard à l’hôtel vers 5 ou 6 heures du matin, les pieds dans le marbre et la tête dans le cul. Idéal avant de jouer le même jour face à une équipe qui s’est reposée en famille, n’est-ce pas ?

Idéal surtout pour ces Rockets qui ne prennent qu’un seul plaisir, cela se voit en ce moment sur le terrain, et qui est tout simplement de jouer ensemble. Cette équipe prend son pied, elle apprécie les moments de galères passés bras-dessus bras-dessous. Comme une victoire en mode grind chez une équipe quasiment imbattable, visible publiquement. Comme un bonne nuit collectif lâché en se tapant une barre à l’entrée de l’hôtel, alors que les viennoiseries arrivent dans les camions et que tout le monde craque nerveusement, invisible publiquement. Dans son nouveau rôle de bon leader exemplaire, James Harden en parlait cet été avec sérénité et assurance : tous ces entraînements du mois de juillet passés avec ses coéquipiers, tous ces déjeuners dont il se foutait par le passé, ce sont ces petits moments qui allaient servir lors de certaines dates clés de la saison. L’an dernier ? Un tel back-to-back aurait été sauvagement lâché, l’ambiance globale tapant le fond de la piscine pendant que Kevin McHale et JB Bickerstaff consultaient les offres d’emploi sur leur téléphone. Face à l’adversité, et on le voyait plus que jamais au premier tour des Playoffs, le groupe explosait au point de ne montrer aucune émotion partagée lors de quelques grands moments. Aujourd’hui ? C’est le jour et la nuit, chaque membre de l’équipe semble connaître son rôle et surtout kiffer jouer tous les soirs, à tel point qu’une nuit de 3 ou 4 heures de sommeil commence par la plus belle des pensées : hâte de gagner avec mes boys demain soir.

Cette victoire de Houston à Denver n’est peut-être pas la plus belle, la plus incroyable, la plus numériquement affolante de la saison, mais elle est probablement plus symbolique que n’importe quelle autre. Car en comparaison avec l’an dernier, le groupe de cette année semble tout simplement prendre son pied. Et quand t’es heureux dans ton équipe, une nuit blanche peut passer comme une lettre à la poste.

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