Interview TrashTalk x Dead Obies : “Le logo des Raptors, c’était tellement identitaire en 95”

Le 06 nov. 2016 à 12:39 par Bastien Fontanieu

Dead Obies
Source image : Suzette

Ils sont 6, cinq MCs et un producteur, ont un style à émerveiller Russell Westbrook et étaient de passage à Paris en octobre dernier. Entre deux phrases françaises et trois anglaises, le groupe Dead Obies nous a accordé quelques minutes pour parler balle orange.

Quand on les voit venir de Montréal, qu’on suit l’évolution des Raptors ces derniers temps et que la France joue le Canada lors du dernier tournoi de qualification olympique, difficile de ne pas vouloir poser de question à ce crew au flair indescriptible. Ils s’en foutent un peu, s’éclatent beaucoup, mais veulent surtout apporter du neuf dans le rap jeu avec un franglais déroutant et des punchlines bien pensées. Après le succès de leur premier album (Montréal $ud sorti en 2013), Snail Kid, 20Some, Yes Mccan, O.G. BEAR, RCA, et le producteur VNCE sont passés par l’Hexagone à l’automne pour envoyer du punch avec notamment leur dernier album, Gesamtkunstwerk. Nous sommes le 25 octobre, sous un Paris pluvieux mais assez chouette, il est 13h30 : dans un canapé qui nous rappelle le confort de celui de l’Apéro, les membres de Dead Obies se posent avec TrashTalk.

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Salut les Dead Obies, merci de nous inviter aujourd’hui. C’était votre première à Paris ?

RCA : Deuxième ! On était déjà venu pour le premier album.

On voulait vous demander un avis purement canadien, sur le basket. Est-ce que vous avez été impacté par l’époque Vince Carter à Toronto, sa période dorée qui avait vraiment placé la ville sur la map de la NBA ?

Yes McCan : Carrément. En fait, quand la franchise est arrivée en 94-95, je me souviens du logo (rires)… Le dinosaure, c’était tellement identitaire pour les jeunes parce qu’à l’époque c’était à la mode, t’avais Jurassic Park qui sortait en même temps et tout le monde portait quelque chose des Raptors : casquette, bomber, le mauve aussi c’était en vogue niveau couleur. Et puis le poster de lui qui va dunker en passant la balle entre les jambes… tous mes potes en avaient un, tu pouvais l’acheter partout, même au basket je tentais de mettre un lay-up en passant la balle entre les jambes !

Du coup, le boom du basket s’est fait en grande partie grâce à Vince, ou il y avait d’autres joueurs qui y contribuaient selon vous ?

OG Bear : Allen Iverson, Tracy McGrady.

VNCE : Paul Pierce, j’avais une veste.

20Some : On était aussi la génération qui a vu la fin de carrière de Jordan, donc Space Jam.

OG Bear : Ouais génération Jordan, c’était l’icône donc tout ce qu’il faisait était fly, dès qu’il sortait une chaussure c’était un événement, la sneaker culture a grandi avec lui.

Vous qui pouvez le vivre sur place, est-ce que vous avez la sensation qu’il y a une rivalité entre Montréal (leur ville) et Toronto, dans le sens où sportivement parlant ils ont leur franchise et pas vous ?

OG Bear : En fait c’est très technique, disons que la rivalité est forte sur pratiquement tous les plans entre Toronto et Montréal, mais pas pour le basket. Notamment parce qu’il n’y a qu’une seule franchise au Canada. C’est l’exception sportive, où on se rallie pendant les Playoffs.

RCA : Ouais, c’est la seule fois où tout le Québec se rallie à Toronto et supporte les Raptors en fait.

20Some : C’est vraiment stupide, mais la rivalité entre Montréal et Toronto… même quand ça va bien pour les Jays (équipe de baseball de Toronto) ou les Raptors j’ai une douleur. C’est à cause du hockey je pense (rires).

Et vous suivez suivez du coup la NBA ? Quand vous avez le temps ?

OG Bear : Pendant les Playoffs, oui c’est sûr.

RCA : C’est pas trop médiatisé chez nous, il faut regarder les matchs sur le net.

Yes McCan : C’est vrai qu’en comparaison, la March Madness de NCAA est vraiment partout. Et à partir de là… on dirait que le basket débute sa saison au mois de mars ! Avant ça, je regarde pas trop.

S’il fallait citer un ou deux joueurs, actuels ou non, qui vous ont fait kiffer la NBA, vous prendriez qui ?

OG Bear : Dennis Rodman. C’est mon gars (rires). J’ai le maillot des Bulls, le 91 en rouge.

RCA : De ma génération, je dirais Chris Bosh ! Sa dernière année à Toronto était moins forte, je pense que c’est pour ça qu’il a bougé.

Yes McCan : Y’en a plein, mais j’ai déjà utilisé Nash dans une chanson. Petite anecdote, au Québec tu peux acheter de la weed en 3,5 grammes, et on appelle ça aussi un trois-points. Du coup, vu que Nash était fort à trois-points, j’étais obligé de faire référence à lui dans une phase.

20Some : J’ai toujours aimé les petits qui dribblent, donc Iverson. Sinon j’ai un souvenir de Tracy McGrady au All-Star Game, qui envoie la balle contre la planche avant de dunker. Depuis ce jour-là, j’ai retenu le 1 du Magic et je le suivais. C’était un joueur vraiment spectaculaire.

Snail Kid : Je regardais pas mal de vidéos best-of d’Iverson ouais.

VNCE : Kobe et Carmelo, ça m’arrivait de les regarder sur YouTube. Et mention spéciale au petit Rondo !

OG Bear : C’est vrai que tout le monde est passé par la phase Lakers, quand le Black Mamba était là au début des années 2000 avec le Shaq, tu voyais du jaune et mauve de partout. Les gars faisaient back-to-back-to-back !

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