LeBron James dos au mur, c’est la force à l’état pur : pas clutch, vous êtes sûrs ?

Le 19 juin 2016 à 19:25 par Alexandre Martin

Depuis qu’il est en NBA, LeBron James s’est retrouvé 17 fois à devoir jouer un match couperet en Playoffs, un match sans retour. Même s’il a toujours répondu présent statistiquement dans ces occasions, ces rencontres se sont souvent soldées par des défaites dans les premières années de sa carrière alors qu’il évoluait – assez esseulé – chez les Cavs. Des moments certainement difficiles à passer pour cet élu appelé à régner mais progressivement, il a su inverser la tendance pour devenir le joueur le plus monstrueux de l’histoire NBA quand il s’agit de jouer sous la pression de l’élimination. 

Entre 2004 et 2012, par huit fois, James s’est retrouvé au bord du ravin. Il a plutôt très bien répondu présent, envoyant à chaque fois des lignes statistiques très sérieuses dans ces rencontres clé. Mais cela ne s’est traduit que par deux victoires sur ces 8 sorties. Un ratio décevant qui empêchait le jeune prodige d’aller plus loin en Playoffs, le privant ainsi de bague et lui imposant une réputation de joueur pas clutch, incapable d’être décisif quand ça compte vraiment. Le déclic a très clairement eu lieu le 7 juin 2012 quand, avec son Heat et sur la route de sa première bague, le King a posé ce match absolument flippant sur le parquet des Celtics dans un Game 6 de Finales de Conférence, alors que Miami était mené 3-2 : 45 points, 15 rebonds et 5 passes décisives à 19/26 au tir. Le bonhomme n’avait encore que 28 ans et il venait là de passer un cap face à un ennemi qui l’avait tant fait souffrir.

Deux jours plus tard, à South Beach, LeBron garnissait sa feuille de 31 points, 12 rebonds et 2 caviars afin d’en finir avec Boston et filer en Finales NBA pour y décrocher enfin un titre. L’année suivante, les Pacers emmenèrent le Heat jusqu’à un Game 7 en Finales de l’Est. LeBron James y posa 32 points, 8 rebonds et 4 passes décisives pour assaisonner la victoire des siens. Dans la foulée, en Finales contre les Spurs et alors que son équipe était en grande difficulté, c’est un triple-double qu’il déposa sur la tête des Texans au Game 6 puis 37 points accompagnés de 12 rebonds et 4 offrandes au Game 7. Le 15 juin 2014, dans le cinquième et dernier match des Finales perdues contre ces mêmes Spurs, n’oublions pas que LeBron y est allé de 31 points, 10 rebonds et 5 passes décisives. N’oublions pas non plus les énormes Finales qu’il a fournies l’an dernier contres les Warriors, avec notamment ces 32 points, 18 rebonds et 9 caviars dans l’ultime défaite au match 6.

Et puis, tout récemment, il y eu ces deux matchs venus d’ailleurs lors des cinquième et sixième match des Finales en cours contre les Warriors. Deux matchs au bord du précipice et face à la meilleure équipe de saison régulière de l’histoire NBA – et championne en titre de surcroît… 41 points, 16 rebonds et 7 passes décisives au match 5 suivi de 41 points, 8 rebonds et 11 passes décisives au match 6 pour arracher un match 7 qui sera donc la 18ème sortie de la carrière de LeBron James avec la pression de l’élimination. Il en est aujourd’hui à 9 victoires pour 8 défaites et peut se targuer d’une ligne de stats fabuleusement clutch dans ces situations : 32,9 points à 47,3% au tir, 10,8 rebonds et 6,9 passes décisives !

Compar LeBron Jordan matchs à éliminatio

Source : Twitter /@SNstats

Et oui, le dos au mur, LeBron James est notamment le meilleur scoreur de l’histoire de la NBA. Ni Wilt Chamberlain (31,1 points de moyenne) ou même Michael Jordan (31,3 points de moyenne) n’ont fait mieux. Sa Majesté Jojo 1er a même un bilan en-dessous des 50% dans ces cas (6 victoires pour 7 défaites)… Et oui, dos au mur, il vaut mieux avoir LeBron James que Michael Jordan dans son équipe. Enfin c’est ce que nous disent les chiffres mais il ne faut pas oublier que le grand Mike ne s’est quasiment plus retrouvé en position de se faire éliminer à partir d’un certain point dans sa carrière, et a donc moins eu l’occasion de montrer sa valeur (certaine) dans ce genre de situations. Mais voilà qui est tout de même très impressionnant de la part de LeBron et qui ne demande qu’à être validé cette nuit par une grosse performance.

Si la victoire n’est pas au bout, les critiques vont encore s’abattre sur King James mais il faudra alors repenser à ces quelques lignes pour relativiser le manque de réussite collective de BronBron et le mettre en perspective par rapport à ses performances individuelles. En revanche, si la victoire est là, il n’y sera certainement pas étranger. Il faudra alors vraiment arrêter d’affabuler sur le manque de clutchitude d’un gars qui est certainement le plus gros monstre que la NBA ait enfanté quand il s’agit de répondre, sur le parquet, à la pression de l’élimination. 

Source image : USA Today


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