La semaine du King : LeBron James a rappelé la hiérarchie mondiale en 4 matchs et sept jours

Le 12 déc. 2016 à 13:59 par Bastien Fontanieu

On s’en souvient, comme si c’était hier. Et d’ailleurs, ce n’était que la semaine dernière, mais en l’espace de quatre petites soirées, le phénomène d’Akron a remis un peu d’ordre dans le classement des plus grands.

C’était il y a exactement sept jours, pile poil. Nous étions le lundi 5 décembre, Emmanuel Macron ne prenait pas encore de coke au petit-déjeuner, Giannis avait 21 ans et un gros menu attendait LBJ sur les parquets. En déplacement chez Kyle Lowry et DeMar DeRozan, le numéro 23 savait qu’il allait devoir taper du poing sur la table et tabasser la concurrence lors des quatre prochaines rencontres. Car en sortie de trois défaites, les Cavs commençaient à montrer des premiers signes de fatigue, labellisés par cette belle métaphore signée LeBron, une lune de miel qui devait enfin se terminer.  Et comme souvent ? On prenait nos places au premier rang afin de voir la version fâchée de James débouler sur le terrain. Et comme tout le temps ? L’animal n’a déçu personne, en réalisant un quadruplé fabuleux sur cette semaine musclée. Retour sur un contexte tendu et un challenge élevé, que LeBron James a taclé en quatre parties.

  • Lundi 5 décembre à Toronto : 34 points, 8 rebonds et 7 passes

Un showdown entre Cavs et Raptors ? L’occasion idéale pour que le numéro 23 enfonce un peu plus son pied sur la gueule des Canadiens. Pour la troisième fois en autant de tentatives cette saison, les hommes de Dwane Casey rendent leurs armes face à LeBron et ce dernier réalise tout simplement le meilleur match individuel de sa saison. Car en perdant J.R. Smith dès le premier quart-temps, en devant impérativement éviter un quatrième revers de suite, et en tentant de retenir la pression imposée par les soldats de Toronto, James montrera un leadership exceptionnel de 42 minutes,  auquel il nous a finalement habitué depuis bien longtemps. Au four et au moulin, dans la distribution et le contrôle total du jeu, on attendait un LBJ royal chez Céline Dion et le cyborg a ressorti son plus beau hit : j’irai où tu iras, suivons donc le 23.

  • Mercredi 7 décembre à New York : 25 points, 6 rebonds et 7 passes

Les Américains avaient connu le Watergate sous Nixon, ils connaîtront le Watergame sous LeBron. En déplacement chez son pote Melo et devant un public ayant réservé sa place depuis des mois pour le voir se balader, James humilie personnellement les Knicks en faisant ce qu’il veut sur le parquet, et en balançant des bouteilles d’eau sur le parquet en fin de rencontre. Un Water bottle challenge qui ne fera certainement pas rire Phil Jackson, mais le patron de la franchise new-yorkaise se fait logiquement punir pour ses récents propos concernant LBJ et sa clique. Déjà que l’ailier est motivé lorsqu’il est en visite au Madison Square Garden, ce match restera longtemps dans les mémoires car il représente toute la capacité de James à venir à New York, poser ses affaires, annoncer une claque et la délivrer.

  • Vendredi 9 décembre contre Miami : 27 points, 8 rebonds et 8 passes

On avait dit pas les enfants, et surtout pas les ex. Face au Heat d’un Erik Spoelstra lessivé puisqu’il n’ira à Cleveland qu’avec 8 joueurs, James sait très bien quelle est sa mission du soir et il la complète sans trembler du poignet. Une bonne tarte dans la gueule de Miami, victoire de 30 points pour le plus grand plaisir de Pat Riley, qui doit forcément rester silencieux face à la domination du King. Cerise sur le gâteau ? En claquant 27 pions sans transpirer, LeBron s’offre Elvin Hayes au classement des meilleurs marqueurs de l’histoire et boit son Gatorade confortablement assis à la 9ème place all-time. Une journée comme une autre au boulot, mais assez folle pour un type qui n’a même pas 32 ans.

  • Samedi 10 décembre contre Charlotte : 44 points, 9 rebonds et 10 passes

La cerise sur le gâteau. Après trois performances sérieuses et trois victoires, LeBron décide d’activer le mode sniper et frôle un triple-double énorme en démoralisant les Hornets. Non seulement le numéro 23 claque sa plus grosse performance offensive en saison régulière depuis sa soixantaine avec le Heat, mais James continue sa marche glorieuse dans l’histoire puisqu’il devient ce soir-là le seul homme de tous les temps à dépasser les 27,000 points, 7,000 rebonds et 7,000 passes. On a encore mal pour Michael Kidd-Gilchrist et Frank Kaminsky, mais on a surtout peur pour la concurrence qui n’a pas forcément le choix face à cette terrible dictature.

Il y a une semaine exactement, les Cavs restaient sur trois défaites de suite, les Raptors pouvaient potentiellement prendre la tête de la Conférence Est, et certains se mettaient à tousser en parlant de LeBron. Mais comme si souvent, James n’a fait que son devoir en rappelant qu’il est encore aujourd’hui le meilleur basketteur de la planète. Tant numériquement que dans son leadership collectif et sa capacité à contrôler le jeu, le King d’Akron reste le boss, deal with it.