Les notes du Game 5 des Finales : deux cavaliers qui surgissent hors de la nuit…

Le 14 juin 2016 à 08:59 par Simon Capelli-Welter

En direct de l’Oracle Canapé où la vue était imprenable sur l’écran d’ABC, les notes ont été attribuées pour tous les acteurs de ce Game 5, qui a vu les Cavs, dos au mur, réaliser l’exploit. Deux hommes en noir ont particulièrement brillé, réalisant une performance en Finales NBA comme jamais ne l’avaient fait deux coéquipiers. Allez, hop hop hop, tout le monde en rang : c’est l’heure du conseil de clash.

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Golden State Warriors

Stephen Curry (4,5) : À l’aise dès son premier trois-points. Un peu trop même. Volontaire et hyper-actif en défense, il s’est laissé allé à son pêché mignon, la gourmandise, que ce soit de loin ou surtout sur les transmissions, comme cette passe aveugle à -7. Frustrant. Pendant la saison, on se demandait souvent dans quelle mesure Thompson profitait de sa présence pour être aussi performant. Pendant cette finale, on peut légitimement se demander dans quelle mesure c’est Stef qui profite de celle de Klay. Certes, le MVP fut très bien défendu, mais quand même, il a semblé trop souvent perdu. Notamment en troisième quart-temps, quand ça comptait vraiment. 25 points, 7 rebonds et 5 passes, ou comment finir avec des stats qui ne reflètent pas son match. Trompe-l’œil pour Curry.

Klay Thomspon (6,5) : Klaystation. Une première mi-temps à faire complètement flipper. Klay mettait tout de n’importe où. Splish Splash Sploush, et 26 au compteur au moment du passage au stand. Sans parler de sa défense, toujours au taquet. Malheureusement pour lui, le jeu des siens s’est ensuite trop délité pour qu’il continue à enflammer les filets. Le seul d’ailleurs à se battre jusqu’au bout, mais en vain.

Harrison Barnes (3,5) : Placé sur Love, HB s’est montré discret, solide, plutôt efficace, mais bien tenu en général, et par Jefferson en particulier. Ceci dit, dans l’ombre, il a toujours le chic pour être toujours bien placé et contribuer. C’est aussi ça le talent. Hélas, tellement maladroit hier soir.

Andre Iguodala (6) : Titularisé en lieu et place de Green, suspendu. Et le résultat ne s’est pas fait attendre : première défense sur James, première interception et lay-up au bout. Le ton était donné. 3000 est tout simplement monstrueux en défense, ce n’est pas nouveau. En attaque, il a tenté de fluidifier le jeu et de remplacer Dr Dray, mais n’est pas plaque tournante qui veut. Cette fois, Iggy a touché les limites de son jeu, pourtant on ne peut plus complet. 15/11/6 tout de même, et pas mal de regrets pour la soirée.

Andrew Bogut (4,5) : Massif en défensif, inutile en attaque. Monolithique. Et encore blessé. Entorse du genou pour l’Aussie. On ne devrait plus le voir de la finale.

Festus Ezeli (5) : Vite entré pour l’Australopithèque, il est entré faire du Bogut. De manière surprenante, Kerr a d’ailleurs mis du temps à le remettre à la blessure de ce dernier… 

James Mc Adoo (3) : Un peu perdu. Sans doute aussi surpris que nous de se retrouver avec du temps de jeu dans des matchs aussi décisifs.

Leandro Barbosa (5) : Une bonne petite rentrée, et du hack-à-TT. Rien de plus à signaler pour le brouillard brésilien.

Shaun Livingston (6) : Le gros dunk du match, du jus, du jumper, des lectures de jeu, de la défense. Franchement, un très bon passage. Mais ne pouvait pas lutter contre la volonté de ces Cavaliers.

Alejandro Vareajeo (4) : Rentré flopper. Sorti floppi.

Marreese Speights (3) : Brouillon, précipité et maladroit. On a déjà vu madame la Marquise plus inspirée que ça.

 Brandon Rush (-) : Entré quand le drapeau blanc était déjà levé.

Steve Kerr (5) : Sans Green, impossible pour lui d’aligner son death-line-up-de-la-mort-qui-tue. À la place, il a essayé avec un peu tout et n’importe quoi, du Varejao et du Speights donc. Evidemment, ce n’est pas la même salade. Avec la sortie sur hyper-extension de Bogut, il l’a même joué avec Iggy pivot. Steve a ptet poussé le bouchon un peu trop petit, et a attendu de se retrouver à moins dix pour s’adapter, en lançant du hack-a-tété. On l’a connu plus inspiré. Le jeu des siens aussi. Cette fois-ci, ce fut en effet plus caricatural qu’inspiré. Trop de fer à cheval et pas assez de variété. Et puis, tactiquement, cette façon de défendre le pick and roll en ice systématique de la part de ses grands a trop laissé ouvert le chemin du cercle à Kyrie. Pas forcément la meilleure idée.

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Cleveland Cavaliers

Kyrie Irving (8,5) : Smooooooooth comme personne. Appliqué en défense comme jamais -même s’il est encore trop naïf, à sauter dans les feintes ou se perdre dans les écrans-, Kyrie a littéralement pris feu sacré en attaque. Peut-être un poil soliste, mais en mode génie offensif complet. Tonton Drew a maintenu l’avance des Cavs, et réalisé une des plus belles performances offensives à ce niveau de la compétition. La marche du vrai Kyrie.

J.R Smith (4,5) : Du Gégé dans le texte. Beaucoup de n’importe quoi, des shoots tous plus difficiles (et ratés) les uns que les autres, et une faute stupide sur Klay Thompson pour sa 4ème personnelle. Mais Gérard a su s’arracher sur tous les ballons et garder un minimum vital de concentration.

LeBron James (8,5) : En mode Space Jam 2. Le King a enfin joué pour lui, et on a vu le résultat. Il a commencé par violenter la défense des Warriors de près, tout en muscle et détermination, pour 25 points et 9 rebonds à la mi-temps ! Zéro passe également (une pour Kyrie bizarrement pas comptée), ce qui démontrait bien son agressivité retrouvée. Dos au mur, LeBron a su défendre son royaume comme personne. Et retrouver son shoot au meilleur moment. Ainsi, dès qu’il en a eu la possibilité, il a tout mis dedans. De là, les prises à deux se sont déclenchées, et LBJ a pu envoyer du jeu comme Sony à l’E3. La concurrence est écrasée quand il déroule comme ça. Tout simplement le joueur le plus complet qu’on puisse humainement imaginer, capable d’attaquer et de défendre sur les cinq postes, tout en lisant en temps réel ce qu’il se passe sur le parquet comme la plus évoluée des intelligence artificielle. 41/16/7/3/3 ; la réalité virtuelle porte un nom, elle s’appelle LeBron James. Mettez-vos casques, mais pas sur que vous soyez prêts.

Kevin Love (3) : Censé être le principal bénéficiaire de l’absence de Draymond, avec Barnes en défense sur lui, il a fini à deux points tout rond. Appliqué mais inoffensif, et pas très utile défensivement. Globalement dispensable quoi. 1-5 aux tirs, 3 rebonds, 1 passes, 4 fautes, 2 balles perdues ; il y a des chiffres qui ne trompent pas. À se demander où est l’amour en ce moment…

Tristan Thompson (7) : Du TT dans le tétexte. 15 rebonds, des soucis au lancer, et une dépense d’électricité digne d’une machine à laver. Le meilleur complément possible à Kyrie Irving et LeGrand James.

Iman Shumpert (5) : Iman semble parfois dépassé, mais toujours volontaire et appliqué. Au final, il a fait des bons choix, et n’a pas cessé de se donner.

Richard Jefferson (5,5) : Encore une fois au taquet, le Président a tout fait. De la pénétration, du petit shoot, de la défense collée serrée, et de l’agressivité offensive quand James était sur le banc. Jefferson ne plane plus mais sait encore jouer, juste et fort. La fatigue (comment ça l’âge ?) l’a toutefois rattrapé, avec deux pertes de balles (une passe trop osée vers TT et un retour en zone) évitables en fin de troisième, qui auraient pu coûter cher aux siens.

Matthew Dellavedova (2) : Delly est rentré jouer sik-phy, et ça s’est plutôt retourné contre lui.

Timofey Mozgov, James Jones, Mo Williams et Dahntay Jones : Rentrés quand la partie était déjà gagnée. Heureusement pour les Cavaliers.

Channing Frye (-) : Resté, lui, scotché sur le banc.

Tyronn Lue (5,5) : Mouais. Présent en ce qui concerne la motivation et la mentalité, ok, et c’est déjà très important, mais toujours pas le plus convaincant tactiquement. S’il a pu profiter de l’absence de Green pour faire quelques ajustements (au niveau des matchs-ops défensifs principalement), il n’a pas su utiliser au mieux son banc, profiter de la légère avance dans le troisième pour faire souffler LBJ, sortir TT au moment du hack, ou proposer des paniers tout faits en sortie de temps mort ou des systèmes qui auraient permis à Kyrie de marquer plus facilement. Rien de grave en soi, mais le genre de petites erreurs qui, accumulées, peuvent finir par faire bader. Même quand on a deux monstres du jeu comme Kyrie et LeBron, il ne suffit pas toujours de contempler, aussi tentant soit-il.

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Voilà pour ce Game 5 des Finales NBA, qui a vu Cleveland s’imposer à l’Oracle à la surprise plus ou moins générale. On attendait le match de gros porc de LeBron, on a eu le droit à une perf légendaire. Strength in Numbers qu’ils disent les Warriors, c’est ça ? Alors que pensent-ils d’un 41/16/7/3/3 ? Et que dire du récital de Kyrie, d’une fluidité rarement vu à ce niveau. 41 points pour lui aussi, et des paniers tous plus choupis les uns que les autres. Sur ce, les Cavaliers ont gagné le droit de rentrer chez eux et de rêver un peu, quand les Warriors comptent sur leur un réveil de leur MVP et au moins autant sur le retour de Green pour leur fermer le clapet. Jeudi, vite. 

Source image : AFP


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