Phil Jackson, coach des Knicks dans un an… mais uniquement à domicile : un scandale

Le 16 mars 2016 à 08:11 par Bastien Fontanieu

La dernière idée émanant des bureaux de New York serait une des pires imaginables pour les Knicks. Car à la recherche d’un nouvel entraîneur avant la saison prochaine, Phil Jackson pourrait tout simplement gérer ça lui-même… à mi-temps.

C’est un concept qui avait déjà traversé la tête du stratège aux 13 titres (dont 11 en tant que coach). En effet, lorsque les Lakers de 2012 étaient à la recherche d’un homme aux larges épaules, capable de gérer un quatuor composé par Kobe, Gasol, Dwight et Nash, c’est bien Phil qui avait proposé ses services à la maison californienne, avant que ce dernier ne se fasse doubler au buzzer par Mike D’Antoni. Une des raisons principales du refus imposé par Jerry Buss, alors encore parmi nous ? Le fait que Jax souhaitait coacher… uniquement les matchs à domicile, sa condition physique l’empêchant de pouvoir participer à toutes les rencontres, quand on connaît le grind d’une saison régulière et ses Playoffs. Du coup, l’entraîneur avait fait sa moue dans son coin, avant de réapparaître du côté de New York quelques mois plus tard. Fast forward jusqu’au 16 mars 2016, les Knicks sont sous la main du bonhomme, Derek Fisher est viré et Kurt Rambis prend le relais. Il faut donc aborder la saison suivante dans l’optique d’intégrer un nouvel entraîneur, sauf que les récentes rumeurs ne vont pas dans ce sens. Non, comme nous l’évoquions ici et comme cela a été confirmé par plusieurs médias dont l’excellente Ramona Shelburne d’ESPN, Rambis pourrait rester à la tête des Knicks et former un duo… avec Jackson. Oui, aussi dingue ou génial que cela puisse paraître pour certains, on pourrait bien avoir droit à une doublette à New York la saison prochaine.

S’agit-il uniquement de rumeurs, ou bien est-ce un plan en cours de construction dans les coulisses de la franchise ? L’envie première, bien évidemment, est de ne pas y croire. Rumeur du mois de mars, besoin de remplir ses lignes, Melo et Jackson affirmant que les années en tant qu’entraîneur sont terminées, on est en droit de douter d’une telle stratégie. Sauf que non seulement la journaliste d’ESPN est généralement spot-on sur ses déclarations, mais la tournure que prennent les événements côté New York laisse imaginer un tel virage. En effet, il n’y a pratiquement plus à débattre concernant l’égo d’un homme comme Phil, qui a certes dominé sur les bancs des Bulls et des Lakers pendant sa tenure, mais a toujours apprécié garder le volant entre ses seules mains et avoir la lumière sur lui. Avec Kurt Rambis sous ses ordres, difficile de trouver un pantin capable de mieux répondre au doigt et à l’oeil, qui plus est quelqu’un qui puisse accepter de coacher dans une situation aussi bancale. Car autant le simple fait d’imaginer Jackson entraîneur des Knicks au Garden a un potentiel excitant en terme d’image et de victoires, autant les possibles effondrements collectifs comme hiérarchiques seraient sans précédent. Comment tenir un groupe qui change de voix et de ton toutes les semaines ? Comment aborder chaque conférence de presse ? Si les Knicks se retrouvent à deux victoires des Playoffs et que ces rencontres se jouent à l’extérieur, qui s’en charge ? De simples questions qui ont déjà traversées le crâne de Carmelo Anthony, lui qui s’est vivement opposé à une telle idée. En effet, comme Frank Isola du New York Daily News l’a rapporté hier, Melo serait totalement contre ce type de duo, des affirmations rassurantes et positives venant de la part de l’ailier.

Maintenant, que faire lorsqu’on se met dans le siège de Phil Jackson ? Comme de nombreux fans le savent, le gourou possède une clause lui permettant de partir en 2017, une option qui fait d’ailleurs vivement sourire le management actuel des Lakers. Ainsi, il y a une sorte de course contre la montre qui se met en place, avec un Zen Master qui souhaite redresser rapidement sa franchise. Et quel ‘meilleur moyen’ -selon lui, on peut l’imaginer- que de tout redresser par soi-même ? Un concept qu’on a déjà vu plus d’une fois par le passé, que ce soit avec Bill Russell en coach-joueur, ou même Michael Jordan qui nous avait fait la spéciale manager-joueur chez les Wizards. Loin de nous l’envie de réaliser de comparaisons foireuses, mais quand on mélange tous les aspects actuellement à New York et qu’on sort la mélasse du mixeur, cette idée de doublette au coaching semble loin d’être utopique. Besoin d’avoir un entraîneur qui exécute tous les ordres ? Virer Fisher et prendre Rambis. Besoin d’avoir un entraîneur qui puisse accepter tout type de situation ? Virer Fisher et prendre Rambis. Besoin de tout régler par soi-même car l’arrivée d’un nouvel entraîneur signifierait moins de main-mise sur le jeu des Knicks ? Garder Rambis et coacher à mi-temps. Carmelo l’a bien senti et nous aussi, ça sent clairement le pourri dans la Grosse Pomme. Une situation extrêmement bancale, qui pourrait mener à un concept à la fois étonnant et navrant, egotrippant et géant.

Faut-il absolument rayer de la carte toute option qui permettrait aux Knicks de retrouver leur grandeur ? Absolument pas. Mais quand on voit les récentes décisions et déclarations de Phil Jackson, ainsi que sa vision du jeu actuel -apparemment les trois points ne font pas gagner les titres-, on est en droit de taper du poing sur la table. Envie de tout régler, oui. Par soi-même, non. Il faut un nouvel entraîneur à New York, que cela plaise au Zen Master ou non.

Source : ESPN

Source image : ESPN


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