Le Club des Losers – Épisode 6 : Byron Scott a trouvé la marche arrière

Le 04 févr. 2016 à 16:58 par Benoît Carlier

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Loin, très loin des Playoffs, une poignée d’irréductibles losers résiste encore et toujours à la pression du résultat. Dans un championnat parallèle au nôtre, certaines franchises au talent plus que discutable s’adonnent à une pratique étrange, allant jusqu’à remettre en cause le principe même du sport selon Pierre de Coubertin : le tanking. Défaite après défaite, humiliation après blowout, TrashTalk suivra pour vous le meilleur du pire en NBA, ces équipes prêtes à tout pour truster la dernière place du classement, synonyme de meilleure chance à la grande loterie du mois de mai. À vos marques, prêts, reculez !

Avertissement : les statistiques que vous allez rencontrer sont particulièrement choquantes et conviennent uniquement à un public averti.

Statistiques arrêtées au 3 février 2016.

(#1)

Los Angeles Lakers

Bilan de la quinzaine1 victoire pour 7 défaites (10-41) : Byron Scott continue son show sur le banc des Lakers. La diva parle, parle beaucoup aux journalistes, mais ses joueurs attendent toujours un semblant de système qui sortirait de sa bouche. On a adoré voir les yeux de D’Angelo Russell quand il a appris que le GCOAT était susceptible de rester dans la Cité des Anges à la fin de la saison.
Il faut changer…– Kobe Bryant : séance nostalgie ce mardi au Staples Center. Le temps d’une soirée, Kobe est redevenu Kobe, mystifiant les Wolves pour une victoire sur le sommet de la pyramide NBA. 38 points, 5 rebonds et autant de caviars dans la même soirée avec un pourcentage pas dégueu pour un Papy qui avait oublié de mettre ses lunettes (10/21 dont 7/11 du parking) : intolérable de la part d’un préretraité qui va inciter des milliers de joueurs de TTFL inconscients à le sélectionner à l’avenir en attendant de lui qu’il réitère ses 60 points tous les soirs.
Il faut continuer !

– Nick Young : bien trop occupé à accompagner Iggy Azalea à ses cours de chant, « Swaggy-P » n’est plus très impliqué sur le parquet. Cela dit, ça fait déjà un croqueur de moins à nourrir pour D’Angelo Russell lorsque Byron Scott daigne lui accorder un peu de temps de jeu.

La stat qui fait pleurerAvril 1994. Soit la dernière fois que les Gens du Lac avaient perdu 10 fois d’affilée. À l’époque, Magic Johnson avait été appelé pour finir la saison sur le banc trois ans déjà après sa retraite.
La vidéo de la quinzaine

Parce que ces deux là vont nous manquer quand ils s’en iront ! Respect.

Gold

(#2)

Phoenix Suns

Bilan de la quinzaine1 victoire pour 6 défaites (14-36) : Earl Watson va avoir la chance de diriger l’une des équipes les plus en forme du moment, au moins dans le cas de notre classement. Avec une infirmerie remplie de starters et de joueurs talentueux, il va devoir se rendre à l’évidence et filer les clés de la baraque à Devin Booker. Dieu sait qu’on l’aime notre « mini-Klay », mais le gosse a toujours 19 ans.
Il faut changer…– Archie Goodwin : Ryan McDonough aurait dû s’en douter. Avec un nom pareil, « Super Bonne Victoire » n’est pas trop branché tanking et préfère les poser sur la table pour flinguer les Hawks au buzzer moins un dixième de seconde. Une victoire qui pourrait coûter cher aux Suns en fin de saison, alors qu’ils avaient très bien réussi ce demi-tour en pleine ligne droite à la mi-décembre.
Il faut continuer !– Jeff Hornacek : sanctifié lors de sa première saison, l’ancien joueur avait embrassé la nouvelle philosophie du management du club après avoir bradé la moitié de l’effectif avant la trade deadline de février dernier. Sa petite feinte en début de saison n’avait dupé personne et il s’était remis au boulot de bien belle manière suite à la blessure d’Eric Bledsoe. Malheureusement, le tanking était devenu trop évident et le GM des Suns a été contraint de le mettre à la porte non sans une petite larme à l’œil.
La stat qui fait rêver2. Comme le nombre de victoires depuis le 20 décembre. Une par mois, on n’est pas mal là. C’est Sam Hinkie qui doit trembler.
La vidéo de la quinzaine

C’est pas avec ça qu’il va toucher une augmentation.

Silver

(#3)

Orlando Magic

Bilan de la quinzaine1 victoire pour 6 défaites (21-26) : qu’il semble loin le temps où les jeunes troupes de Scott Skiles étaient encore dans le Top 8 à l’Est. Depuis, ils se sont pris les pieds dans le tapis le soir de la Saint-Sylvestre et ils végètent toujours aux urgences en espérant qu’un médecin voudra bien les recevoir.
Il faut changer…– Victor Oladipo : il commence à se vénère un peu depuis qu’il est de retour dans le cinq majeur et ça ne fait pas les affaires d’Evan notamment. Ni du staff qui souhaiterait encore rajeunir l’effectif pendant l’été avec un nouveau lottery pick. Compris « Totor » ? Il va falloir lever le pied de l’accélérateur.
Il faut continuer !– Channing Frye : à 32 ans, le stretch four fait clairement figure de Papy au sein de cet effectif qui paye encore le tarif enfant à Disneyland. Dépassé par Aaron Gordon dans la rotation du Magic depuis quelques semaines, son contrat pèse de plus en plus lourd dans les finances de la franchise. Mais à ce prix là, Orlando va avoir du mal à trouver preneur.
La stat qui fait pleurer1/6. Soit le ratio du nombre de matchs gagnés par le Magic en prolongation cette saison. Ça manque un peu de champagne quand même.

Bronze

Médaille en chocolat

Brooklyn Nets

Bilan de la quinzaine1 victoire pour 6 défaites (12-37) : la victoire à domicile face au Thunder n’est qu’un accident de parcours. D’ailleurs, Steven Adams n’était pas là pour mettre des calottes à Brook Lopez dans la raquette. Sinon c’est un sans faute sur cette quinzaine, encore du temps et de l’argent bien dépensés pour Mikhaïl Prokhorov.
Il faut changer…– Wayne Ellington : il n’a pas encore assimilé son nouveau rôle dans le cinq majeur des Nets et pense avoir la liberté de se garer où il veut sur le parking du Barclays Center. Avec 11,5 points à 44% derrière l’arc depuis deux semaines, il est déjà recherché par tous les agents ASVP de Brooklyn.
Il faut continuer !– Tony Brown : ce n’est pas le nom du prochain Tarantino mais bien celui qui sert de nourrice à ces Nets jusqu’à la fin de la saison. Et ce bon Tony a repris exactement là où Lionel Hollins s’était arrêté avec une discipline déconcertante. Alors que les Sixers vont un peu mieux, chiche de termine dernier à l’Est ?
La stat qui fait pleurer

1. Le seul représentant des Nets à Toronto cette année pour le Rising Stars Challenge. À moins qu’ils ne rappellent Joe Johnson pour finir son dernier rack de ballons qui attendent toujours d’être tirés après 2014.

La citation de la quinzaine
“Je dois encore faire mes devoirs avant de m’exprimer.” – Mikhail Prokhorov lorsqu’il a été interrogé pour savoir où en était sa recherche de GM.

La quasi-victoire des Sixers face aux champions en titre a pesé dans la balance au moment d’établir ce classement mais on ne doute pas une seule seconde de retrouver nos héros préférés dès la prochaine édition du Club des Losers. À Ish Smith et ses potes de nous faire mentir.

Couverture : Artkor 7 pour TrashTalk