Série de défaites record, Jahlil Okafor en barfight et toujours pas d’encadrant pour la colo des Sixers

Le 28 nov. 2015 à 12:37 par David Carroz

C’est une belle semaine qui touche à sa fin en Pennsylvanie. Comme toujours, elle a été agrémentée de défaites – 3 jusqu’à présent en attendant dimanche – pour atteindre 27 revers consécutifs, record NBA battu. Cerise sur le gâteau, l’épisode Jahlil Okafor en mode Rocky Balboa en hommage à Philly a jeté encore plus de mauvaises ondes sur les Sixers. Comme si c’était encore possible…

Alors que la franchise peut encore améliorer le record de la pire série de l’histoire de la Ligue – rendez-vous ce dimanche à Memphis – et avant de jouer un merdico de rêve face aux Lakers mardi prochain, on ne voit pas comment les hommes de Brett Brown pourraient voir le bout du tunnel. Bien entendu, si tout le monde s’accorde à dire que les Warriors ne finiront pas la saison invaincue, les Sixers ne la termineront pas “Fanny” non plus, même s’ils s’assureront un maximum de chance pour la loterie avant la Draft. Pourtant, il n’y a pas de quoi se réjouir d’un potentiel nouveau pick élevé, et même plusieurs avec les échanges qui leur offrent un maximum de choix, car si l’équipe manque de talent, ce n’est pas la seule lacune. Aujourd’hui, ce qui fait défaut aux Sixers c’est de l’expérience. Des mecs qui ont roulé leur bosse en NBA et qui sont capables d’encadrer un groupe, de lui donner une marche à suivre, glisser des conseils ici et là et aider Brett Brown dans sa mission qui consiste à faire progresser ce groupe.

Le coach des Sixers pour qui le manque d’expérience est aussi une caractéristique, sans vouloir faire injure à son parcours en tant qu’assistant ou remettre en question son engagement total dans la cause désespérée qui lui a été confiée. Jeune capitaine d’un navire à la dérive, il n’avait connu que des saisons remplies de succès aux côtés de Gregg Popovich sur le banc des Spurs, avec des tauliers dans le vestiaire. Bref, la recette parfaite pour qu’un groupe vive bien et obtienne des résultats, tout le contraire que ce qu’il doit supporter à Philly. Alors bien sûr, il n’y a pas de souci entre les joueurs des Sixers et on espère pour lui que cela va continuer. Mais l’incident impliquant Jahlil Okafor cette semaine est symptomatique d’un mal-être qui s’installe et de jeunots en manque de repères.

Surtout quand on apprend qu’en octobre, le rookie avait déjà eu une aventure similaire en sortant d’une boite de Philadelphie. Si cela était passé sous silence à l’époque, c’est sans surprise que l’affaire ressort aujourd’hui. Alors dans les deux cas, l’intérieur des Sixers s’en sort bien puisque aucune plainte n’a été déposée. Mais force est de constater qu’en deux mois, coupable ou pas, responsable ou non, il attaque sa carrière sur un rythme élevé concernant la rubrique faits divers, une catégorie statistique qu’on ne souhaite pas lui voir remplir. C’est dans ces moments-là où on aimerait qu’un vétéran le prenne sous son aile, le guide et lui mette un peu de plomb dans la cervelle. Attention, on ne dit pas que Jahlil Okafor est un mauvais bougre. Juste un ado de 19 ans qui se retrouve comme figure de proue d’une équipe à la dérive et qui doit apprendre à encaisser les défaites et les railleries. Mais à Philly, qui possède l’effectif le plus jeune de la Ligue avec 23,3 ans de moyenne d’âge, on ne trouve pas un tel mec, capable de prendre les jeunes entre quatre yeux. Carl Landry est le seul trentenaire du groupe et même le seul mec qui a plus de 25 balais. Mais il squatte l’infirmerie des Sixers. Alors que les Wolves n’ont pas hésité à faire venir quelques vieux grognards pour servir de modèle à la relève (coucou Kevin, Tayshaun et Andre), Sam Hinkie a jugé que cela était inutile, préférant signer des joueurs de D-League et autres no-names pour compléter son roster. Quand on voit le bilan des uns et des autres ainsi que la courbe de progression des deux effectifs, on vous laisse juger par vous-même du choix qui semble le plus judicieux…

Mais il parait qu’il faut être patient. Que le GM a un plan en tête dont il ne déviera pas et qu’il nous mettra – peut-être – une belle carotte dans quelques années. C’est tout ce qu’on souhaite aux fans des Sixers tant ce qu’ils doivent supporter actuellement est un calvaire. Sacrifier des saisons, match après match, par manque de talent certaines fois, pour cause d’inexpérience à d’autres, comme on a pu le voir dernièrement. Alors que Philly a eu plusieurs rencontres en main ces derniers jours, jamais Brett Brown et ses hommes n’ont pu conclure, entre choix discutables du coach ou incapacité à garder son calme dans le money time. Là encore, pas besoin de faire le lien avec l’absence de vétéran dans le groupe pour se dire que sans être au sommet à l’Est, les Sixers pourraient bien avoir 2 ou 3 succès en poche. De quoi respirer un peu et avancer, dans la difficulté certes, mais avec un peu de baume au coeur. Travailler dans de meilleures conditions en quelque sorte. Combien de matchs remporteront les joueurs de Philly au final ? Peu importe. Ce qui compte, c’est de construire un effectif pour le futur et récupérer un maximum de talents. Mais encore faut-il leur donner la chance de s’épanouir, comme pour Jahlil Okafor par exemple. Certes les Sixers le soutiennent et ne l’accablent pas après sa démonstration de force dans les rues de Boston, mais qui va l’aider à éviter que cela se reproduise ? Pas les résultats qui vont le maintenir la tête sous l’eau et nerveusement dans le dur. Mais voyons le positif dans son attitude, le rookie n’aime pas la défaite.

Attention, car la défaite peut devenir une habitude et laisser les gens indifférents. Les Sixers prennent-ils cette direction ? Ce serait un beau gâchis et cette fois, même si le talent s’additionne avec la Draft, il faudra faire beaucoup pour sortir la franchise du marasme dans lequel elle s’enfonce dangereusement. Des jeunes c’est bien, doués c’est mieux et encadrés on en parle même pas. Envoyez vite deux trois vétérans pour éviter la noyade…

Source image : insidebasket.com