Il y a quatre ans, un nouvel accord était trouvé pour le CBA : on espère que ça sera plus rapide en 2017

Le 26 nov. 2015 à 22:12 par Benoît Carlier

Lockout

Il y a quatre ans jour pour jour, le 26 novembre 2011, les différents acteurs de la NBA trouvaient un accord pour le nouveau CBA (Collective Bargaining Arrangement) au terme de longues journées de discussions qui forceront David Stern à réduire la saison régulière à 66 rencontres par franchise. Aujourd’hui, on s’active déjà en coulisse pour éviter un nouveau lock-out en 2017.

On s’en rappelle encore comme si c’était hier. Tony Parker, Boris Diaw, Nicolas Batum ou encore Ronny Turiaf étaient tous rentrés en France pour peupler les championnats de ProA et de ProB le temps que les discussions avancent de l’autre côté de l’Atlantique. Si le manque de NBA était compensé par la présence de nos frenchies en métropole, l’annonce d’un accord le 26 novembre 2011 sonna quand même comme une délivrance pour tous les addicts de balle orange de l’Hexagone. Pourtant, il faudra encore attendre jusqu’au 25 décembre pour retrouver notre chère NBA sous le sapin après les six mois d’attente interminables qui ont suivis les Finales entre Miami et les Mavericks. À l’époque, les propriétaires réclamaient notamment une baisse de la part réservée aux joueurs dans les revenus de la Ligue liés au basket (basketball related income ou BRI) de 57% à 47% alors que les athlètes représentés par Derek Fisher réclamaient 53%. Les patrons des 30 franchises demandaient également l’établissement d’un hard salary cap et le durcissement de la luxury tax pour rendre la NBA plus équitable et diminuer leurs dépenses en salaires, ce que les joueurs ont évidemment refusé. Finalement, les deux parties étaient tombées d’accord sur un partage des BRI à hauteur de 49%-51% ainsi qu’un plafond salarial flexible mais avec une luxury tax plus sévère. On espère que tout le monde aura retenu les leçons de ce lock-out qui n’était pas le premier du genre en NBA et avait plombé les finances de tout le monde cette année là avec un manque à gagner évident jusqu’à Noël.

Le nouveau commissionnaire de la Ligue, Adam Silver, et la directrice générale du syndicat des joueurs, Michele Roberts, semblent de notre avis et ont déjà commencé à préparer le terrain pour éviter qu’un tel scénario ne se reproduise au terme de la saison 2016-2017, lorsqu’il sera le temps de renégocier un nouveau CBA. Mais quand on voit la masse de dollars qui est en jeu depuis la signature de l’énorme contrat télé avec TNT et ESPN, on se gardera bien de crier victoire trop vite. Au programme : on a déjà vu les joueurs se positionner pour la suppression des contrats max alors que les propriétaires allongeraient bien l’âge minimum requis pour jouer en NBA pour le porter à 20 ans. Enfin, nous n’en sommes vraisemblablement qu’à la phase de brouillon de l’ordre du jour de la réunion qui se tiendra entre les deux camps dans moins de deux ans, mais les multimilliardaires qui possèdent les franchises NBA se verraient bien prendre une plus grosse part du gâteau des BRI à l’avenir. Autant de points qui assombrissent un peu le tableau et nous laissent présager d’une lutte acharnée entre deux groupes qui ont besoin l’un de l’autre pour avancer mais qui sont aussi de plus en plus gourmands. La méthode du « j’en réclame beaucoup pour être sûr d’en obtenir un peu » s’est souvent montrée efficace mais tout ce petit monde doit réaliser les enjeux de cette partie de poker alors qu’un nouveau lock-out pourrait avoir des effets désastreux sur l’image et la réputation de la ligue à court, moyen et long terme.

La NBA, qui ne s’est jamais aussi bien portée économiquement, entre dans son âge d’or et on espère que la raison saura l’emporter au moment de négocier un nouveau CBA pour ne pas faire patienter les fans trop longtemps. Malgré tout l’amour que l’on porte pour le curling, on préfèrerait éviter de changer de sport pour un simple caprice de millionnaires.

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