Preview des Warriors 2015-2016 : le début d’une dynastie ou un bonheur éphémère ?

Le 26 oct. 2015 à 17:33 par Benoît Carlier

Au sortir d’une saison en tout point exceptionnelle, les Dubs retrouvent un statut qu’ils n’avaient plus connu depuis près de 40 ans. Cette saison, ils se déplaceront chez leurs adversaires avec une grosse cible dans le dos, rendant la répétition de leur exploit de l’année dernière encore plus difficile. Il est l’heure de confirmer !

Que s’est-il passé l’an dernier ?

Une conte de fées sans véritable méchant. À peine arrivé dans ses nouvelles fonctions d’entraîneur, Steve Kerr semble avoir trouvé les petits ajustements qui manquaient à son prédécesseur pour faire la différence. Tout le monde se connaît déjà et chacun est prêt à faire des sacrifices pour aider les copains. Andre Iguodala donnera l’exemple en acceptant de sortir du banc pour la première fois de sa carrière et ça marche : 21 victoires et 2 défaites seulement le 15 décembre, 39-8 le 5 février. L’entraîneur rookie, Stephen Curry et son frère d’armes se retrouvent tous à New York quelques jours plus tard à l’occasion du Match des Etoiles, Klay Thompson validant sa qualification grâce une performance historique face aux Kings en compilant 37 unités en un quart-temps. Bref, mise à part la blessure de David Lee en début de saison, la campagne des Californiens ressemble à un long fleuve tranquille menant vers les torrents du printemps. Si l’on rêvait d’un affrontement légendaire entre le MVP et Russell Westbrook au premier tour, on aura finalement droit à un sweep face à des Pelicans encore un peu trop jeunes et trop blessés pour rivaliser en Playoffs. C’est Memphis qui va donner leurs premières frayeurs aux Warriors en parvenant à faire taire l’Oracle Arena lors du Game 2. Mais la volonté de Draymond Green et le réveil de Curry auront aussi raison des espoirs des Grizzlies en six matchs. Nous nous passerons de commenter la série face à Houston alors que tout le monde aurait souhaité une revanche entre GS et les Clippers et nous irons directement aux Finales. Après un début de série ultra-disputé dont deux prolongations lors des deux premiers matchs, Steve Kerr réalisera le choix tactique le plus osé de la saison en sortant Andrew Bogut de son cinq majeur dès le Game 4 pour y intégrer « Iggy » et ainsi proposer un jeu small-ball qui sera fatal aux Cavaliers, LeBron James se voyant replongé cinq ans en arrière lorsqu’il n’avait personne sur qui compter à part lui-même. Malheureusement, on ne saura jamais ce qu’il se serait passé si Kevin Love n’avait pas accordé de valse à Kelly Olynyk un peu plus tôt dans les Playoffs ou si Kyrie Irving ne s’était pas pris pour Uncle Drew avec ses problèmes d’arthrose. La réponse lors de l’acte II en juin 2016 ?

Résumé des transferts de l’été

  • Ils arrivent : Jason Thompson, Ian Clark, Kevon Looney (Draft)
  • Ils s’en vont : David Lee, Justin Holiday, Ognjen Kuzmic, Alvin Gentry (assistant coach)

Bob Myers avait deux missions cet été et il les a remplies avec beaucoup d’application. David Lee n’est plus aussi indispensable qu’avant pour les Warriors qui ont lancé une nouvelle mode du small-ball dans toute la Ligue. Mais c’est surtout son salaire à 8 chiffres qui inquiète les propriétaires de la franchise qui souhaitent aussi offrir à Draymond Green le nouveau contrat qu’il mérite. Aucun problème, le GM de l’année rentre en action et envoie David « no D » Lee à Boston en l’échange de Gerald Wallace et Chris Babb. Le premier sera immédiatement envoyé à Philadelphie contre Jason Thompson tandis que le second vient d’être libéré par les Warriors, le tout permettant à Myers d’offrir le contrat de Tristan Thompson (82 millions de dollars sur cinq ans) à Draymond Green afin de pouvoir continuer d’écouter ses poésies au quotidien.

Effectif pour la saison 2015-2016

  • Meneurs : Stephen Curry, Shaun Livingston
  • Arrières : Klay Thompson, Leandro Barbosa, Brandon Rush, Ian Clark
  • Ailiers : Harrison Barnes, Andre Iguodala
  • Ailiers-forts : Draymond Green, Marreese Speights, Jason Thompson, Kevon Looney, Bob McAdoo
  • Pivots : Andrew Bogut, Festus Ezeli

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

On ne change pas une équipe qui gagne et Luke Walton, qui prendra la tête des Warriors le temps que Steve Kerr soigne ses problèmes de dos, devrait sûrement utiliser la même formule que la saison dernière avec les deux pistoleros dans le backcourt accompagnés de Harrison Barnes, Draymond Green et Andrew Bogut pour l’impact physique. Le dernier MVP des Finales devrait logiquement reprendre sa place de leader au sein de la second unit, un système qui a déjà fait ses preuves la saison passée.

Question de la saison : Les Dubs peuvent-ils rêver de revivre le même scénario qu’en 2015 ?

On le répète chaque année, mais les gros de l’Ouest se sont encore renforcés cet été. Que cela soit le trade discret mais malin de Ty Lawson à Houston, le mercato flashy des Clippers qui ont ramené Paul Pierce, Lance Stephenson et Josh Smith en Californie notamment ou la passation de pouvoir qui est en train de se préparer à San Antonio entre Tim Duncan et LaMarcus Aldridge, il faudra encore jouer des coudes pour se placer avant les Playoffs. Et c’est sans parler du retour du Thunder avec une équipe affamée enfin en bonne santé, ni de la venue de Matt Barnes à Memphis où il ne fera jamais bon se déplacer cette saison. Finalement, les hommes de la Baie vont devoir toucher du bois et espérer passer entre les gouttes et autres gros pépins physiques s’ils veulent réitérer la même saison cette année. Mais avec un groupe resté pratiquement inchangé et la confiance d’un champion en titre, Golden State fait plus que jamais partie des favoris à sa propre succession. Le classement en saison régulière jouera un rôle important car il n’est jamais aisé de venir gagner à la « Roaracle Arena » lorsqu’elle est en configuration Playoffs.

Candidat sérieux au transfert : Harrison Barnes

Harrison Barnes

Source : FanSided

Il a encore quelques jours pour signer une prolongation dès cette saison, mais le « Black Falcon » pourrait aussi décider d’attendre la fin de son contrat rookie l’an prochain afin d’aller tester le marché des agents-libres. On sait que les proprios de la franchise californienne n’aiment pas trop mettre la main à la poche pour payer la Luxury Tax et ils pourraient décider de laisser partir le produit de North Carolina pour conserver leurs deniers afin d’offrir un contrat max à Stephen Curry l’année suivante. Bien sûr, Joe Lacob va essayer de conserver son noyau de jeunes joueurs pour tenter de construire une dynastie mais on n’est jamais à l’abri d’une incompréhension, tant sur le plan des objectifs que du salaire entre le joueur et ses dirigeants. Un accident est si vite arrivé, pas vrai Tristan ?

Candidat sérieux pour la surprise : Festus Ezeli

Festus Ezeli

Source : http://www.sportal.com.au/

De retour après une sale blessure au genou, le Nigérian doit se contenter de quelques minutes derrières Andrew Bogut. Mais sa deuxième moitié de saison ainsi que ses performances en Playoffs ont laissé entrevoir un potentiel intéressant chez le chouchou des fans sur Twitter. Connaissant la fragilité du physique de l’Australien, Festus « MVP » Ezeli pourrait bénéficier d’un temps de jeu plus conséquent cette saison en tant que second et dernier vrai Big Man à Golden State. L’occasion idéale pour enfin se faire un nom en NBA.

Meilleur et pire scénario possible

  • Meilleur scénario : À l’inverse des Pelicans, le roster de Golden State semble être protégé par une bonne étoile qui met au chômage technique les infirmiers de la franchise pour la deuxième saison consécutive. Les Warriors ne s’éparpillent pas et ne laissent que très peu de défaites en chemin jusqu’au All-Star Game où les Splash Bros se donnent encore rendez-vous. À la lutte avec OKC et les Clippers pour la première place de conférence, les Californiens l’emportent au photo-finish. Après un premier tour assez aisé face au Jazz, Golden State délivre une série légendaire face aux Spurs en demi-finale de Conférence. Tony Pi & cie. doivent rendre les armes et les Dubs retrouvent leurs voisins de L.A. au tour suivant. Dans un contexte très tendu où les punchlines fusent des deux côtés, les champions en titre prennent leur revanche après les Playoffs de 2014 et s’assurent une nouvelle place en finale. De nouveau opposés à LeBron et sa bande, les Warriors plongent alors l’Ohio dans une dépression sans précédent en les privant du titre après lequel ils courent toujours depuis tant d’années. Stephen Curry s’adjuge le trophée de MVP des Finales NBA qui manquait encore à sa collection alors que le numéro 23 s’interroge sur la suite de sa carrière à Cleveland.
  • Pire scénario : Les problèmes de dos de Steve Kerr n’étaient que les prémisses d’une série de petits ennuis pour GS. Klay doit d’abord abandonner les siens quelques rencontres suite à une vilaine entorse puis Andrew Bogut retombe dans ses travers et s’absente deux mois pour soigner son dos. Le MVP essaye de prendre les choses à son compte mais en fait trop et perd de son efficacité, notamment derrière l’arc. À l’approche des Playoffs, les Warriors sont devancés par les Spurs, LAC et le Thunder et retrouvent Memphis sur leur route dès le premier tour. Affamés et revanchards, les Grizzlies imposent leur rythme d’entrée et forcent leurs adversaires à attaquer sur demi-terrain. Les tirs du parking sont contestés et la raquette blindée, Golden State déjoue complètement et tombe dans le piège des Oursons. La pire match-up que pouvaient imaginer les Dubs pour commencer cette campagne printanière qui s’arrête donc prématurément, après six petites rencontres.

Pronostic de la rédaction : 60 victoires – 22 défaites

Avec le nouveau regain de concurrence au sein de la Conférence Ouest et un statut parfois difficile à assumer, les Warriors devraient tout de même conserver l’avantage du terrain jusqu’en demi-finale de Conférence, au moins, sans pour autant s’approcher des 67 victoires de la saison dernière. La rédaction ne voit donc pas les Warriors tomber dans la complaisance suite à ce titre, mais il faudra plus que ça pour réaliser le back-to-back. Les copains de Stephen Curry en sont-ils capables selon vous ?

Source image : AP Photo – Paul Sancya


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