Preview des Spurs 2015-2016 : du très très lourd dans le Texas, mais une belle cible dans le dos

Le 23 oct. 2015 à 16:41 par Giovanni Marriette

Après une saison 2014/15 à oublier, terminée en pleurs face à des Clippers en transe, la franchise quintuple championne NBA n’a pas fait dans la dentelle cet été. Et si certains martiens doutaient encore des objectifs des Spurs lorsqu’une saison commence, ils sont désormais fixés. Renforcés comme rarement en juillet, les hommes de Gregg Popovich attaqueront mercredi leur saison avec pour unique but d’offrir un titre de plus à la franchise. Et cette fois c’est presque devenu une obligation.

Que s’est-il passé l’an dernier ?

56 victoires et une saison menée dans les règles, au moins pendant 80 matchs. Car après une fin de régulière mal négociée, les quelques ratés des Spurs leur offrent avec les Clippers un sacré cadeau empoisonné. D’autant plus que Blake Griffin, Chris Paul et consorts sont sous crack et réalisent une série dantesque pour sortir les champions en titre en 7 manches et causer le suicide de dizaines d’amateurs de Fantasy League. Individuellement parlant, si Tony Parker a vu sa production statistique chuter (14.4 points et 4.9 assists), Kawhi Leonard a continué tranquillement à prendre possession des clefs de la boutique (16.5 points, 7.2 rebonds et 2.3 steals + le DPOY), Danny Green a pris un peu plus de galon dans l’attaque de Pop (11.7 points) et Tim Duncan a prouvé qu’on pouvait presque être un franchise player à 50 ans (13.9 unités et 9.1 prises). Une saison malgré tout à oublier au vu de l’indigestion survenue au moment du dessert…

Résumé des transferts de l’été

  • Ils arrivent : LaMarcus Aldridge, David West, Boban Marjanovic, Ray McCallum, Jonathon Simmons, Rasual Butler
  • Ils s’en vont : Marco Belinelli, Tiago Splitter, Jeff Ayres, Aron Baynes, Cory Joseph

Cory Joseph est parti en direction du Canada, Marco Belinelli s’en est allé décrocher un trophée de 6th man of the year à Sacto, le solide Tiago Splitter a dû partir pour faire rentrer un peu de sous dans les caisses et le boucher Baynes apprend désormais le catch auprès de Dede Drummond. Mais fans des Spurs rassurez-vous, les joueurs croisés dans l’avion ne sont pas mal non-plus… On ne présente plus LaMarcus Aldridge, qui pourrait faire passer les Spurs dans une autre dimension cette année. Quant à David West, il apportera sa thug attitude et son expérience à un groupe tout heureux de voir débarquer le bodybuildé intérieur. Idem pour le monstre des cavernes Marjanovic, dont les 2m22 serviront à faire souffler ses petits camarades et à faire mal aux adversaires imprudents. Pour le reste, on suivra avec attention les débuts dans le Texas de Ray McCallum, amené à donner du pep’s et du scoring lors de ses courtes entrées. Rajoutez à cela les re-signatures de Kawhi Leonard, Tim Duncan, Manu Ginobili et Danny Green et vous obtenez donc un modèle d’été réussi chez les Spurs. Y’a plus qu’à gagner les matchs maintenant.

Effectif pour la saison 2015-2016

  • Meneurs : Tony Parker, Patty Mills, Ray McCallum
  • Arrières : Danny Green, Manu Ginobili, Jonathon Simmons
  • Ailiers : Kawhi Leonard, Kyle Anderson, Rasual Butler
  • Ailiers-forts : LaMarcus Aldridge, David West, Boris Diaw, Matt Bonner
  • Pivots : Tim Duncan, Boban Marjanovic

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

Lourd. Très lourd. Seul changement notable dans le starting five, l’arrivée de LMA fait passer définitivement Tim Duncan au poste de pivot, un fait vite compensé par l’arrivée de David West pour mettre des pains au poste 4. L’ensemble est homogène, expérimenté et talentueux et si Duncan, Ginobili, Diaw, West et Parker payent moins cher le train grâce à la Carte Senior, Ray McCallum, Kyle Anderson et peut-être Jonathon Simmons pourraient apporter un peu de fougue dans la maison de retraite.

Question de la saison : la greffe Aldridge prendra-t-elle rapidement ?

On triche un peu car même si l’on pose la question, on connaît presque déjà la réponse, la preuve en images… Le jeu des Spurs va dans tous les cas changer dans les grandes largeurs cette saison puisque si Gregg Popovich avait depuis quelques années pris l’habitude de passer par ses intérieurs le plus souvent pour transférer le ballon, ces derniers, et notamment LMA, se verront acquittés d’une tâche beaucoup plus importante cette année. Et dans cette optique, inutile de dire que la présence de l’ancien joueur de Portland va peser dans la balance… Déjà réputée pour être l’une des plus fluides de la ligue, l’attaque des Spurs pourrait devenir tout simplement écœurante quand les défenses vont se resserrer autour d’Aldridge, laissant le plus souvent un, voire deux joueurs ouverts. Et avec des intérieurs aux qualités de passe reconnues, nul doute que Danny Green ou Manu Ginobili pourront profiter toute la saison de caviars en sucre. Sans trop se mouiller, la greffe devrait donc prendre rapidement du côté de SA, Aldridge étant tout sauf un rookie et Popovich étant tout sauf Byron Scott. Attention tout de même à embrasser le rôle avec sérieux du côté de l’ancien Blazer, et à accepter de ne prendre “plus que” 15 tirs par match au lieu des 25 qu’il avait l’habitude d’envoyer dans l’Oregon…

Candidat sérieux au transfert : Matt Bonner

La communauté des adorateurs de Matt Bonner a tremblé tout l’été, à mesure que le roster des Spurs se remplissait de stars en tous genres. Malgré tout, le légendaire rouquin devrait bien éviter le dernier cut du roster et être de la partie pour cette saison 2015/16, sa onzième en NBA, sa neuvième au Texas. Jouissant l’an passé d’un rôle assez insignifiant puisqu’il était le plus souvent appelé pour hacker les maçons adverses, ses minutes devraient se réduire quasiment au néant cette saison suite à l’arrivée d’une doublette supplémentaire de postes 4, légèrement plus talentueux que lui… De là à l’imaginer se faire couper par sa franchise de presque toujours ? Peut-être bien. Car l’amour c’est beau mais le talent c’est mieux et le pauvre Mattou n’offre aujourd’hui plus autant de Bonner que par le passé. Dernier rescapé de l’été, espérons donc maintenant qu’il passe l’automne. C’est pas gagné mais rassurons tout de suite le n°15 des Spurs : partout où il sera, TrashTalk – et notamment son Psy – seront là pour le soutenir. Rendez-vous au Hall Of Fame l’ami.

Candidat sérieux pour la surprise : Ray McCallum

On aurait pu parler de Kyle Anderson mais le terme “surprise” aurait été faux puisque après une saison en couveuse, on a la quasi-certitude à SA que le jeune ailier sera rapidement efficace au relais de Kawhi Leonard. On se penche donc plutôt sur le cas McCallum, arrivé des Kings pour découvrir le basket structuré et le respect de son coach. Appelé à servir de deuxième back-up à Tony Parker, le petit Ray pourrait bien en étonner plus d’un et griller quelques minutes sur les deux postes arrières, en plus de réconcilier le Texas avec un prénom tabou depuis deux ans.Véritable mobylette capable de shooter et d’organiser du jeu placé, l’ancien King est typiquement le genre de gamin (24 ans) que Gregg Popovich aime façonner. Ses 7.4 points et 2.8 assists de la saison dernière (en 21 minutes) prendront peut-être un coup dans l’aile dans le gros roster des Spurs, mais arguons sans crainte que le QI Basket de McCallum devrait se voir cette année multiplié par 1000. Seul bémol, les Playoffs sont un autre championnat et même s’il offre à Pop une belle production durant la régulière, pas sûr que ce dernier soit prêt à lui faire de cadeaux en postseason, le gourou des Spurs préférant souvent réduire sa rotation quand les flammes deviennent plus ardentes. Quoiqu’il en soit, beaucoup devraient découvrir cette année en RayMac un nouveau chouchou. Tout ça pendant que Rajon Rondo se fera tranquillement tradé pour incompatibilité d’humeur. Ah Vivek…

Meilleur et pire scénario possible

  • Les Spurs sont hallucinants de facilité dès l’entame de la saison si bien que l’on se prend – comme chaque année – à parler du fameux record des Bulls. Sauf que cette fois-ci le mur est franchi de manière carrément irrespectueuse puisque SA boucle sa saison avec un bilan historique de 76 victoires. Tim Duncan est élu MVP et Matt Bonner se contente d’une place à ses côtés dans la First All-NBA Team. Phoenix est balayé au premier tour des Playoffs, James Harden est rasé en demi et Tony Parker paye lui-même le déménagement de Kevin Durant à Washington après une série remportée 4-1 par les Spurs face au Thunder en finale de conf’. Et comme tout se passe pour le mieux, ce sont des Raptors rincés par une campagne de PO historique que les hommes de Popovich rencontrent en Finale NBA. 4 matchs, 25 points d’écart de moyenne et un feu d’artifice tiré sur la plus belle saison de l’histoire pour une franchise américaine.
  • Le roster des Spurs a beau se trouver rapidement quelques automatismes, les vieux Spurs avancent moins vite que la concurrence. Toujours dans le coup mais toujours derrière, le spectre de la saison passée se rapproche quand les Clippers se présentent en Playoffs pour une revanche prometteuse. Mais comme si les Spurs avaient trouvé leur maître, les joueurs de Doc Rivers se transforment une nouvelle fois en fous-furieux pour mettre KO des Spurs abasourdis. Tim Duncan et Manu Ginobili annoncent dans la foulée leur départ en retraite, suivis immédiatement par Tony Parker, Boris Diaw, LaMarcus Aldridge et Kyle Anderson qui décide de se mettre au foot. La fin d’une époque.

Pronostic de la rédaction : 59-23

Peu de dissensions internes pour trouver le bilan de ces Spurs version 2015/16. Attention tout de même à ne pas trop calculer en saison régulière car les bilans risquent encore d’être très proches en avril. Sur le papier, SA est parmi les très gros favoris. Sur le terrain aussi, selon toute logique. Une logique qui les a tout de même dégagé des Playoffs dès le premier tour l’an passé alors doucement messieurs, la route est souvent plus longue qu’elle n’y parait…

C’est donc une saison spéciale que s’apprêtent à vivre les fans des Spurs. Une saison “de transition” mais pour laquelle l’objectif sera quand même évidemment d’aller chercher un titre… Début des hostilités mercredi face au Thunder, histoire d’être dans le bain direct.

Source image : usatoday.com


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