Preview des Grizzlies 2015/16 : l'année ou jamais pour se bouger le train et passer un cap ?

Après une saison 2014/15 dans la même veine que les précédentes, à savoir solide mais pas suffisamment pour passer un cap à l’Ouest, les Grizzlies repartent en mission avec toujours comme unique but de progresser encore et encore vers les sommets. Le groupe est légèrement renforcé, mais sera-ce suffisant dans une Conférence Ouest aussi dense ? Un refrain habituel dans le Tennessee…

Que s’est-il passé l’an dernier ?

55 victoires et une impression de facilité toute la saison. Depuis plusieurs années, le squad de Marc Gasol a pris pour habitude de traverser la saison régulière plutôt tranquillement, mais toujours de manière solide. L’opus 2014/15 n’a pas dérogé à la règle et les hommes de Dave Joerger se sont donc retrouvés en position de favoris face aux Blazers en Playoffs. Et si C.J. McCollum pensait avoir trouvé la solution en éclatant la poire de Mike Conley, ce sont finalement Nick Calathes et Beno Udrih (si,si) qui ont mis en lumière l’implication défensive de Damian Lillard pour permettre aux Oursons de botter le train des Blazers afin d’aller retrouver Golden State en demi-finale. Pas la même limonade d’ailleurs face aux Warriors puisque malgré la possibilité concrète de mener 3 victoires à une, c’est finalement la grinta de GS qui aura le dernier mot en six manches. Caramba encore raté même si, comme souvent, Memphis pourra se consoler en se disant qu’ils sont tombés contre plus costaud qu’eux, en l’occurrence le futur champion…

Résumé des transferts de l’été

Ils arrivent : Matt Barnes, Ryan Hollins
Ils s’en vont : Nick Calathes, Kosta Koufos, Jon Leuer

Le gros coup de l’été n’est pas à trouver dans le rayon des arrivées mais bel et bien dans celui des re-signatures puisque la bonne nouvelle du mois de juillet fût bien entendu l’accord trouvé entre les Grizzlies et Marc Gasol. Un coup de crayon à 110 millions de dollars et qui assure à Memphis la présence du pivot espagnol pour les cinq prochaines années. La deuxième bonne nouvelle estivale est l’arrivée de Matt Barnes en provenance des Clippers, Mattou apportant aux Grizzlies sa folie et son agressivité défensive, dans une équipe comptant déjà Tony Allen dans ce registre et qui s’annonce du coup comme un vrai cauchemar pour les attaquants adverses. Imaginez juste les dégâts corporels que pourraient causer un cinq avec Conley, Allen, Barnes, Randolph et Gasol… Pas de révolution donc dans le roster de Joerger, mais une continuité voulue dans le but de poursuivre la progression avec un groupe qui commence mine de rien à connaître le chemin de la victoire…

Effectif pour la saison 2015-2016

Meneurs : Mike Conley, Beno Udrih, Russ Smith
Arrières : Courtney Lee, Tony Allen, Jordan Adams
Ailiers : Jeff Green, Vince Carter, Matt Barnes, Yakhouba Diawara
Ailiers-forts : Zach Randolph, Brandan Wright, Jarnell Stokes, JaMychal Green
Pivots : Marc Gasol, Ryan Hollins

Que du connu encore une fois dans le Tennessee. Un starting five composé de valeurs sûres, un banc qui verra s’asseoir des top-défenseurs et de jeunes joueurs amenés à peser de plus en plus dans l’effectif quatre étoiles de Joerger. Mais surtout un groupe de badass, qui ne réfléchira pas à deux fois au moment de couper des bras quand les joueurs adverses prennent des coups de chaud. Typiquement le genre d’équipe faîte pour les Playoffs. Vous me suivez ?

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

Question de la saison : les Oursons vont-ils ENFIN passer ce foutu cap ?

5 qualifications consécutives en Playoffs, une finale de Conf’, deux demi-finales… Il est temps pour Memphis de passer la vitesse qui lui manque au moment d’aborder les derniers matchs de l’année. Pour cela il faudra peut-être accélérer beaucoup plus tôt dans l’année, une saison à 55 victoires pouvant peut-être n’offrir qu’une cinquième ou sixième place dans cet Ouest sauvage. Dave Joerger possède un roster capable d’aller jusqu’en finale de Conférence et une fois tout là-haut, tout devient possible. Sans blessé et avec un focus permanent sur l’objectif, les Grizz’ ont le talent et l’expérience nécessaires pour passer ce cap. Il faudrait y parvenir rapidement car les Ours commencent eux aussi à vieillir. Et quand on sait que Courtney Lee, Mike Conley et Jeff Green seront agent libres l’été prochain, se grouiller de jouer une finale NBA devient tout de suite et encore plus une excellente idée…

Candidat sérieux au transfert : Beno Udrih

A 33 balais, le meneur de jeu Slovène a déjà bien gambadé à travers les États-Unis. S’il a montré la saison passée et notamment en Playoffs que sa science du jeu et sa roublardise étaient presque intactes, le vétéran pourrait bien se voir pousser à la porte par la jeunesse montante de Memphis, constituée de Jordan Adams et Russ Smith (voir plus bas). Les novices ou presque poussent enfin à la porte dans cette équipe de papys et Dave Joerger ne va certainement pas se priver pour leur donner des minutes. Dans tous les cas, à l’aube d’un été qui s’avère compliqué à gérer pour les dirigeants, le moindre coup de ménage possible sera probablement effectué d’un simple coup de balai et l’ami Beno parait dans cette optique un candidat crédible au déménagement. Tant mieux car avec 6 franchises au compteur, Beno Udrih possède peut-être bien sa carte de fidélité chez Demeco, ce qui atténuera sans doute sa peine quand on lui demandera tranquillement de quitter les lieux.

Candidat sérieux pour la surprise : Russ Smith

Présent l’an passé lors de seulement 6 matchs, le petit point guard (1m80) pourrait bien se voir confier davantage de responsabilités cette saison. Prévu pour servir de troisième meneur derrière Mike Conley et Beno Udrih, on imagine bien le joueur de 24 ans griller la politesse au papy slovène et aller gratter quelques minutes dans la rotation de Dave Joerger. Russ Smith symbolise avec JaMychal Green, Jarnell Stokes et Jordan Adams le renouveau des Grizzlies et si l’on n’est pas non plus à un niveau d’attente sensationnel, ces bébés ours pourraient bien en surprendre plus d’un cette année. Petite pièce donc sur Russ Smith, que l’on surveillera d’un œil pendant que l’autre matera les prises de catch de ses partenaires. Même si rien de révolutionnaire n’est annoncé du côté de Memphis, ça ne fera en tout cas pas de mal de voir de nouvelles têtes.

Meilleur et pire scénario possible

Le roster a enfin l’air de tenir le coup puisque Dave Joerger n’a aucune blessure à déplorer jusqu’en avril. Et comme souvent ces dernières années, quand la santé va, tout va dans le Tennessee. Les Oursons s’en sortent tellement bien qu’ils arrivent à chopper la deuxième place aux Warriors lors d’une dernière soirée de saison régulière historique. Deuxième bonne nouvelle, ce sont d’étonnants Kings qui terminent septièmes et qui se présentent en Playoffs pour la première fois depuis Napoléon. Un sweep plus tard, les Grizzous retrouvent GS en demi-finale et créent la surprise en étouffant les champions en titre en 6 matchs. Hello les Spurs en finale de Conf’, une confrontation dans laquelle Marc Gasol et sa meute poussent Tim Duncan à sortir deux quadruple-doubles pour sauver SA dans une série qui se joue au Game 7. Cette fois-ci Memphis a donné l’impression d’être allé au bout des choses, et dans cette Conférence Ouest version 2016, c’est déjà un sacré exploit.
Dès le début de saison, on sent que le roster de Dave Joerger est un cran en dessous des cadors de la Conférence. As usual, Memphis joue bien, mais Memphis n’est pas exceptionnel… Mais le pire arrive à Noël lorsque Matt Barnes et Zach Randolph nous rappellent les heures les plus sombres des Jailblazers en s’attrapant par le col en plein match. Verdict terrible pour les Grizzlies puisque les deux joueurs seront suspendus jusqu’à la fin de la saison… Quelque chose s’est cassé dans l’alchimie du groupe et une septième place vient à peine faire sourire Marc Gasol and co., qui s’inclinent 4-1 face aux Clippers dès le premier tour. Mike Conley est pressenti pour rejoindre Boston et Jeff Green se fait draguer par les Spurs, l’été risque d’être très long au pays d’Elvis…

Pronostic de la rédaction : 54 victoires – 28 défaites

L’équipe est unanime, les Grizzlies seront cette année encore très costauds. Pas vraiment de risque à parier sur une grosse cinquantaine de victoires quand on connaît le passif et le talent de cette équipe, mais pas évident non-plus de rester à un tel niveau durant plusieurs saisons. Malgré la rudesse de la concurrence, on part donc ici sur 54 victoires, en attendant évidemment de voir ce que tout ça pourra donner une fois venu le mois d’avril. L’histoire se répète pour Memphis, à Marc Gasol et sa bande de changer la fin…

Source image : Joe Murphy / Getty Images