Metta World Peace a soif de baston : “Aujourd’hui, tout le monde joue soft, le jeu n’est plus dur”

Le 12 oct. 2015 à 04:51 par Bastien Fontanieu

Sortez votre disque préféré, c’est la teuf. Dans le genre vieux grincheux qui critique la génération moderne et n’arrive pas à s’adapter au jeu actuel, voici MWP. On l’adore, on le vénère même, mais apparemment son retour au bercail n’est pas aussi agréable que prévu…

Il faut dire que, dans son genre, Metta doit se sentir bien seul. Autrefois respecté et même redouté en NBA pour son approche ultra-physique du jeu, l’ailier entretenait avec brio son image de défenseur-pitbull, avec des performances merveilleuses dans sa moitié de terrain et des rebonds défensifs arrachés sans le moindre problème parmi les arbres de la Ligue. Il était et est toujours comme ça, l’ami des pandas. Un peu seul sur sa planète, mais toujours aussi physique et intense, toujours aussi émotionnel et prêt à casser des chaises si on lui siffle faute. Du coup, lorsqu’on lui a tendu un micro ce dimanche avec comme sujet principal le jeu actuel, il n’aura pas fallu longtemps avant de voir le vétéran sortir ses plus beaux couplets. En mode gros nostalgique qui souffle dans ses VHS et refuse de se renseigner sur le Blu-Ray, le gentil World Peace s’est posé en client parfait et nous a offert la tirade du weekend. Extrait…

“Je me souviens être arrivé en 1999 dans la Ligue, le jeu était un peu plus dur. Aujourd’hui c’est vraiment pour les gosses, ce n’est plus un jeu d’hommes en fait. Les parents sont ultra-protecteurs avec leurs enfants, ils pleurent auprès des coachs du circuit AAU. Ils vont voir les arbitres aussi et demandent des fautes en pleurant. Des fois j’aimerais que ces parents restent chez eux et regardent la rencontre, car maintenant par équation ces mêmes enfants dont les parents pleuraient, on les retrouve en NBA. Donc on est face à un gros problème, il y a un paquet de bébés professionnels dans le monde entier, ce n’est plus un jeu pour hommes. Il y a des gars soft, des bébés partout, personne ne joue dur. Donc tout ce que tu peux faire, c’est accepter et t’adapter.”

Accepter, s’adapter et pourquoi pas commencer par apprendre aux jeunes comment jouer dur. Ce n’est certainement pas nous qui allons contredire MWP dans sa plaidoirie anti-softness, mais le coup de l’ancien qui n’aime plus son ancien jouet, on connaît suffisamment bien. Quitte à aller dans son sens, autant retourner la méthode et parler du tir longue-distance, qui n’a jamais été aussi efficace et véhiculé en NBA. Le grand Metta était un sniper assez respecté par le passé, aujourd’hui ses pourcentages sont loin d’être glorieux et c’est d’ailleurs une des raisons qui ont forcé son départ de la Ligue. Défenseur unidimensionnel et qui ne peut plus tenir face aux autres ailiers plus rapides ? Il faut s’adapter, et donc utiliser ses armes à bon escient. Comme cette dureté, ce côté rough and tough dont on adore l’expression physique sur le terrain. Peut-être que chez des Lakers dont la défense est aussi vide que le playbook de Byron Scott, il serait intéressant d’apporter cet aspect-là. Peut-être que chez des Lakers où les jeunes bourrés de talent offensif mais sans matos solide dans leur propre moitié de terrain pullulent (D’Angelo, Julius), il serait intelligent de transmettre des grosses valeurs old-school. Quoi qu’il en soit, on souhaite tout le bonheur du monde pour Metta : rester à Los Angeles, attendre les soirs de grands matchs et défendre sur le meilleur attaquant adverse. Rien que pour ça, on sera bien d’accord avec lui…

Allez, tourne la page et évite de rejoindre le club des anciens qui n’arrêtent pas de se plaindre. Le jeu avance, il y a des aspects positifs ou négatifs. Mais il faut faire avec, sinon on se retrouve hors du train très rapidement…

Source : Rotoworld

Source image : Deadspin