Preview des Sixers 2015-2016 : encore une saison avant de mettre le tank au garage

Le 27 sept. 2015 à 18:16 par David Carroz

Après deux saisons consécutives à moins de 20 victoires, les Sixers peuvent-ils réaliser la passe de trois ? Rien n’est impossible puisque l’opération tanking semble toujours en marche en Pennsylvanie et les fans vont encore souffrir devant les brouettes de défaites. Espérons pour eux que cet exercice sera le dernier avant une véritable reconstruction, les bases devant être posées pour l’été prochain. A moins que Sam Hinkie ne refasse tout péter…

 Que s’est-il passé l’an dernier ?

La saison se limite à la Draft à Philadelphie, non ? Avec 18 victoires pour 64 défaites, les Sixers ont réussi le pari fou de remporter encore moins de matches qu’en 2014. Malheureusement pour eux, cela n’a pas suffi à récupérer le premier choix. Pire, eux qui semblaient chercher un meneur se sont fait piquer D’Angelo Russell par les Lakers, rois des trolls en juin. En se rabattant sur Jahlil Okafor, Sam Hinkie a une fois de plus fait parler puisqu’il prenait pour la troisième année consécutive un intérieur pour son équipe. Une option finalement qui pourrait bien s’avérer payante car Joel Embiid squattera encore l’infirmerie cette année et se dirige de plus en plus vers une carrière à la Greg Oden. Mais avant cela il y a eu du basket. On a quand même vu Nerlens Noel monter en puissance et s’affirmer comme une potentielle force défensive pour l’avenir ou encore Robert Covington sortir de nulle part ou presque pour proposer 13,5 points chaque soir à 37,4% de loin. Pour le reste, une saison proche de la précédente, avec des jeunes testés, des contrats qui défilent et des tours de Draft qui atterrissent dans les filets des Sixers.

Résumé des transferts de l’été

  • Ils arrivent : Nik Stauskas, Jahlil Okafor, Gerald Wallace (coupé depuis), Carl Landry, Jason Thompson (déjà reparti), Kendall Marshall mais aussi Christian Wood, Scotie Wilbekin, J.P. Tokoto ou Richaun Holmes…
  • Ils s’en vont : JaVale McGee, Luc Richard Mbah a Moute, Thomas Robinson, Ish Smith, Henry Sims

En acceptant de prendre en charge le salaire de Carl Landry et Jason Thompson, les Sixers ont mis la main sur Nik Stauskas. Mais dans leur volonté de charger leur masse salariale et de récupérer des tours de Draft, Philly a refilé aussi sec Thompson contre le fantôme de Gerald Wallace. Pas longtemps puisque “Crash” a déjà été dégagé. De nombreux no-name ont également rejoint l’effectif au moins pour le camp d’entrainement mais tous n’auront pas la chance de fouler les parquets NBA en match officiel. L’acquisition majeure reste Jahlil Okafor. L’ancien de Duke peut apporter dès cette saison 16 points par rencontre et à l’avenir tourner en double double avec un 20-10 qui passe tout seul. Du moins en théorie.

Effectif pour la saison 2015-2016

  • Meneurs : Tony Wroten, Kendall Marshall, Isaiah Canaan, Pierre Jackson, Sottie Wibelkin
  • Arrières : Nik Stauskas, Hollis Thompson, J.P. Tokoto
  • Ailiers : Robert Covington, Jerami Grant, JaKarr Sampson, Richaun Holmes
  • Ailiers-forts : Nerlens Noel, Carl Landry, Furkan Aldemir, Christian Wood
  • Pivots : Jahlil Okafor, Joel Embiid

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

Kendall Marshall blessé pour le début de la saison, Tony Wroten retrouvera son poste de titulaire avant éventuellement de prendre un rôle de 6ème homme à la Jamal Crawford une fois l’ancien des Bucks opérationnel. Tous les meneurs d’ailleurs ne resteront pas dans le groupe et un autre pivot signera sûrement donner de la profondeur à la rotation intérieure de Philly. Sans compter tous les joueurs qui vont venir et repartir tout au long de l’année au sein de l’effectif des Sixers.

Question de la saison :  C’est bientôt l’été 2016 ?

C’est en tout cas ce que vont se demander les fans des Sixers durant toute la saison, sans espérer des résultats probants cette année, peut-être éventuellement du mieux dans le jeu. Mais pour voir plus de victoires, il faudra attendre l’exercice suivant, quand certains jeunes commenceront à avoir de la bouteille et que Saric rejoindra le groupe, certainement accompagné d’un nouveau choix (plusieurs?) haut placé à la Draft. Il sera alors temps d’arrêter le tanking et de vraiment construire une équipe qui devra progresser rapidement dans une Conférence Est qui ne passera pas du jour au lendemain à une bataille aussi acharnée que sa voisine de l’Ouest. En attendant, il faudra compter les jours dans la Cité de l’Amour fraternel.

Candidat sérieux au transfert : Tony Wroten

Tony Wroten Sixers

Source : sixers.debats-sports.com

L’an dernier, on le plaçait en surprise potentielle de l’effectif, le mec capable de sortir de l’ombre. Pas manqué, car avant sa blessure, il s’était positionné comme le meilleur joueur des Sixers, même si son adresse (40,3%, 26,1% de loin) restait suspecte. Pourquoi alors imaginer Sam Hinkie l’envoyer ailleurs ? Tout simplement s’il a l’opportunité de récupérer des assets pour le futur. Certes le meneur a montré de belles dispositions, mais MCW en avait fait de même avant lui et il n’avait pas pour autant convaincu le GM de miser sur lui sur le long terme. C’est exactement le même genre de deal qui attend Wroten : n’étant pas le type de joueur sur qui on bâtit une franchise, Philly préfèrera récupérer un tour de Draft contre son scoreur. En gros, c’est une audition permanente pour Tony, à lui d’être bon pour taper dans l’œil des autres franchises.

Candidat sérieux pour la surprise : Kendall Marshall

Kendall Marshall Sixers

Kendall Marshall portera le maillot des Sixers cette saison
Source : www.slamonline.com

Si l’an dernier Robert Covington a été la bonne pioche côté Sixers (avec Tony Wroten comme développé ci-dessus), on attend beaucoup de Kendall Marshall. Si sa saison commencera après les autres pour cause de blessure, il peut apporter un vrai plus à Philly qui ne dispose d’aucun autre meneur de son profil dans son effectif, capable de dicter le tempo d’une rencontre et de distribuer de bons ballons à ses coéquipiers. Il n’y aurait rien d’étonnant à ce qu’il devienne le titulaire du poste pour permettre à Tony Wroten d’évoluer dans un rôle de combo guard en sortie de banc. Avec Jahlil Okafor et Nerlens Noel dans la raquette, mais aussi Robert Covington et Nik Stauskas sur le parking, il pourrait bien être un élément facilitateur pour l’attaque de Brett Brown. Comme le mec tournait à 8,8 passes par match avec des quilles aux Lakers, il devrait être capable d’en faire de même en Pennsylvanie. Surtout après avoir suivi les cours du soir chez Jason Kidd l’an dernier.

Meilleur et pire scénario possible

  • Les Sixers profitent de la faiblesse à l’Est et d’un niveau de jeu tonitruant de Jahlil Okafor qui tourne à 18 points et 9 rebonds pour remporter quelques matches, en tout cas plus que prévu. Il faut dire que Nerlens Noel continue sur sa lancée post All Star de l’an dernier avec 14 points, 10 rebonds mais surtout 2 contres et 2 interceptions par rencontre. Stauskas et Covington s’en sortent bien de loin et Kendall Marshall joue comme Rondo pour faire gonfler son compteur assists. Le banc reste faible, surtout qu’en décembre, alors que Philly a déjà remporté 10 matches, Sam Hinkie envoie Tony Wroten contre un tour de Draft et Mario Chalmers, qu’il coupe immédiatement. La saison se termine avec 19 victoires et permet à Philadelphie d’hériter du premier pick à la Draft, tout en ayant montré des progrès.
  • Nerlens Noel et Jahlil Okafor se marchent sur les pieds dans la raquette, au sens figuré, mais aussi au sens propre. C’est ainsi que le premier nommé se fait les ligaments après un mauvais appui sur son coéquipier et rejoint Joel Embiid à l’infirmerie jusqu’à la fin de la saison. Nik Stauskas ne sait toujours pas où est son shoot et Robert Covington perd aussi le sien. L’attaque des Sixers devient trop stéréotypée puisqu’elle se résume à du pick’n’roll entre Kendall Marshall et Okafor. La saison se termine avec 12 victoires, mais malgré cela Philly ne récupère que le troisième choix à la Draft suite à la loterie.

Pronostic de la rédaction :  22 victoires –  60 défaites

Avec le développement de certains joueurs (Covington, Noel…), le retour de Tony Wroten (pour combien de temps ?) et surtout la Draft de Jahlil Okafor, les Sixers semblent mieux armés que l’an dernier. Pas de quoi faire des étincelles non plus, mais arracher une poignée de victoires supplémentaires pour donner au minimum une impression de progrès. Quelques W qui permettront à la franchise de Philly de ne pas succéder aux Bulls post-Jordan comme équipe enchainant 3 saisons à moins de 20 succès (pour Chicago, la saison 98-99 avec 13 victoires est biaisée à cause du lockout et d’une année raccourcie à 50 matches. Avec 26% de victoires, cela correspond à un bilan de 21-61), aux Clippers de la fin des années 90 (dont la saison du lockout également, sauf qu’avec 18% de victoires, ils n’auraient pas atteint les 20 succès non plus). Voire des Vancouver Grizzlies qui ont fixé un record horrible entre 1996 et 1999 avec 4 saisons sous les 20 succès (3 saisons en enlevant l’année du lockout).

Enfin des motifs de satisfaction pour Brett Brown qui aura encore besoin de beaucoup de courage – à l’instar des fans des Sixers – pour tenir le coup durant l’exercice à venir. Un travail de longue haleine qui devrait lentement commencer à porter ses fruits. Pourra-t-il les récolter lui-même quand ils seront arrivés à maturité ?

Source image : http://www.scoopnest.com


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