Enquête à Boston : quel cinq majeur installer dès le début de saison pour Brad Stevens ?

Le 22 août 2015 à 12:50 par Anthony

Celtics

La saison dernière, alors que Brad Stevens venait à peine de s’installer sur le banc des Celtics, peu de gens pensaient que Boston pourrait atteindre les Playoffs. D’ailleurs ici-même, nous n’avions pas osé leur accorder plus de 27 victoires sur la régulière. Autant le dire, on s’est bien trompé, puisque les petits hommes verts ont finalement terminé l’exercice précédent avec un bilan de 40 victoires pour 42 défaites, et une 7ème place de la Conférence Est synonyme de qualification pour les Playoffs.

Alors certes, ils se sont pris un joli coup de balais de la part des Cavaliers en se faisant sweeper, mais après tout, on n’en attendait pas plus de cette équipe. En effet, rien que le fait de les voir continuer à jouer au printemps a du ravir l’ensemble des fans de Boston. Mais maintenant c’est du passé. Il est donc temps de se pencher sur la campagne 2015-2016 et sur l’effectif actuel, afin de voir quelles solutions s’offrent à Brad Stevens et son staff pour réitérer – voire améliorer- la performance de la saison dernière.

Les Celtics ont connu beaucoup de mouvements ces derniers mois, aussi bien en termes d’arrivées que de départs. Bien sûr, le plus mémorable reste celui de Rajon Rondo, le chouchou du TD Garden et dernier rescapé de l’épopée 2008. Faisons donc un point sur l’effectif actuel de la franchise du Massachusetts.

Effectif actuel

Meneur : Marcus Smart, Isaiah Thomas, Terry Rozier

Arrière : Avery Bradley, James Young, R.J. Hunter

Ailier : Jae Crowder, Evan Turner, Perry Jones III

Ailier-fort : David Lee, Jared Sullinger, Jonas Jerebko, Jordan Mickey

Pivot : Amir Johnson, Tyler Zeller, Kelly Olynyk

16 joueurs au total, pour 15 places autorisées dans l’effectif final. L’un d’eux ne sera donc pas conservé.

A première vue, et sur le papier, le roster des Celtics est d’une bonne densité, notamment sur la ligne arrière. De nombreux joueurs peuvent évoluer sur au moins deux postes, et prétendre à pas mal de minutes. D’ailleurs, ça en devient presque un problème, car cet effectif risque de compliquer les choix de Brad Stevens. En effet, le niveau des joueurs est homogène, ce qui rend difficile la formation du cinq de départ. Plutôt Crowder ou Turner sur l’aile ? Lee ou Sullinger au poste 4 ? Si le cinq majeur risque de beaucoup évoluer au cours de la saison, il serait bon de trouver rapidement celui qui permettrait le meilleur équilibre en titulaires et remplaçants, entre capacité offensive et défensive. Et c’est là que ça se complique, puisque plusieurs choix sont envisageables. Mais avant d’aller plus loin, on imagine que certains joueurs savent plus ou moins à quoi s’attendre. Si les C’s ne comptent pas de franchise player dans leurs rangs, ni même de réel go-to-guy, deux ou trois petits hommes verts semblent tout de même déjà avoir leur place réservée à l’avant du bus.

Ceux qui savent à quoi s’attendre

Sauf tremblement de terre, 3 spots du cinq de départ sont d’ores et déjà assurés : meneur, arrière et pivot. Après sa campagne rookie plus que satisfaisante, Marcus Smart semble avoir gagné la confiance de son coach, et devrait continuer au poste 1. Et quand on parle de Marcus, Avery n’est forcément pas loin. Les deux ne se lâchent plus, et forment ensemble un backcourt de pitbulls complémentaire et très intéressant. Si Bradley a quelque peu déçu durant la campagne précédente, notamment pour son irrégularité, on devrait tout de même le voir logiquement débuter au poste 2 la saison prochaine. Enfin, selon toutes vraisemblances, Amir Johnson devrait jouer le rôle de pivot – par défaut – de la Maison Verte. Signé cet été pour 12 millions de dollars par an, on imagine difficilement le voir commencer sur le banc, même si Tyler Zeller a fait du bon boulot l’an passé avec une soixantaine de titularisations. Amir est un ailier-fort de formation, mais il devrait s’en sortir au poste 5 en apportant son punch – et sa bidoche –, à une raquette qui en a bien besoin. Ce n’est peut-être pas un 7-footer, ni une réelle dissuasion défensive, mais c’est toujours mieux que Kelly Olynyk… Voilà pour les titulaires quasiment assurés de leur place.

Sur le banc maintenant, on retrouve bien sûr le plus petit par la taille mais sûrement le plus grand par le talent de cette équipe de Boston : Isaiah Thomas. Arrivé dans le Massachusetts en février dernier, l’ancien Sun était clairement l’homme fort de la Maison Verte durant la seconde partie de la saison. C’est d’ailleurs lui qui a probablement le plus contribué à offrir aux C’s la 7ème place au classement, synonyme de qualification pour les Playoffs. Et aujourd’hui, il devenu le nouveau chouchou du TD Garden. Il devrait à nouveau sortir du banc la saison prochaine, pour notamment tenter de s’emparer du trophée de Sixth Man Of The Year, qui lui a échappé de peu en 2014-2015. Véritable pile électrique et scoreur intenable – 19 points en 26 minutes de moyenne sous la tunique verte -, il sera le leader du second unit des Celtics.

Enfin, Terry Rozier, James Young, R.J. Hunter, Perry Jones III, Jonas Jerebko, Jordan Mickey, Tyler Zeller et Kelly Olynyk, sont tous plus ou moins assurés de débuter les rencontres sur le banc. Seules réelles interrogations au final, les postes 3 et 4, qui suivant les joueurs que l’on place titulaires peuvent changer tout l’équilibre de l’équipe. Voici donc les deux 5 les plus probables pour la saison prochaine.

Smart – Bradley – Crowder – Lee – Johnson : le choix de la nouveauté

Dans cette configuration-là, Brad Stevens ferait un choix défensif sur l’aile en faisant confiance à Jae Crowder. Prolongé pour 5 ans et 35 millions de billets verts, le joueur a notamment montré toute l’étendue de son potentiel après le All-Star Game. Âgé de 25 ans, Jae a notamment tourné à 10,8 points à 51.7% de réussite, 5 rebonds, 2 passes et 1 interception en 25 minutes par match face aux Cavaliers, durant le premier tour des derniers Playoffs. Joueur athlétique, il est capable de défendre correctement sur plusieurs positions et se montre également très efficace en contre-attaque, c’est clairement un profil qui plait à Boston.

David Lee

David Lee – Source : forums.lakersnation.com

Au poste 4, voir le nouveau venu David Lee dans le cinq majeur offre surtout un point d’ancrage dans la raquette des plus intéressants. Cela fait plusieurs années que les Celtics sont à la recherche de ce type de joueur, capable d’apporter des points à l’intérieur, et sur qui on peut s’appuyer au poste. Scoreur fiable et régulier, bon rebondeur, l’ex-Warrior était une machine à double-double il n’y a pas si longtemps. Aujourd’hui âgé de 32 ans, il offrira également toute son expérience à une équipe très jeune. En revanche, et  ce n’est plus un secret pour personne, David Lee est à peine plus efficace qu’un lampadaire quand il s’agit de défendre. Mais dans cette configuration, la triplette extérieure Smart – Bradley – Crowder fournira la plus grosse partie du travail défensif, tandis que Johnson couvrira la raquette comme il le peut. L’apport offensif de Lee semble si important pour les C’s de toute manière, qu’il faudra faire avec ses errances de l’autre côté du parquet. Danny Ainge savait très bien à quoi s’attendre en recrutant le joueur.

Avec ce cinq majeur-ci, Brad Stevens dispose ainsi d’un backcourt plutôt défensif, et d’une menace offensive intéressante dans la raquette. Au niveau du banc, Isaiah Thomas mènerait le second unit avec notamment Evan Turner, Jared Sullinger et Tyler Zeller. Ici, les deux premiers donneraient un coup de fouet quand les titulaires seront en panne d’inspiration, avec leur capacité à se créer leur propre shoot et leur créativité offensive, bien plus développées que chez Smart et Crowder. Sullinger et Zeller, quant à eux, assureraient la relève à l’intérieur. Si le premier montre de meilleures aptitudes défensives que David Lee, il ne va en revanche pas enflammer les raquettes adverses. Et si Zeller apportera bien sûr sa taille (215 centimètres), il a en revanche montré ses limites la saison dernière. Le voir donc back-up d’Amir Johnson semble être la meilleure option.

Voici donc un cinq majeur plutôt axé  défensif de prime abord, avec une carte offensive intéressante dans la raquette. Le second unit quant à lui, apportera du punch avec Thomas et Turner, mais laissera quelques faiblesses sous le cercle (ils ont l’habitude en même temps). Cependant, une autre option semble envisageable pour Stevens et son staff.

Smart – Bradley – Turner – Sullinger – Johnson : le choix de la continuité

Evan Turner

Evan Turner – Source : usatoday.com

On retrouve donc Marcus, Avery et Amir, mais ce sont Turner et Sullinger qui prennent cette fois ci place dans le cinq de départ. Ici, on fait le choix de la continuité, puisque les deux gaillards ont souvent débuté les matches la saison passée. Turner apporterait sa créativité balle en main à un backcourt bien emmerdant en défense, mais assez maladroit quand il s’agit de mettre des paniers. Non pas que ce bon Evan soit un modèle en terme de scoring, mais il offre quelques options supplémentaires, notamment par rapport à Crowder. En revanche, s’il est plein de bonne volonté quand il s’agit de shooter, son activité de l’autre côté du parquet est déjà plus suspecte.

Jared Sullinger, qui a commencé quasiment toutes les rencontres auxquelles il a participé la campagne précédente (49 sur 58 au total), retrouverait son rôle de titulaire au poste 4. Avec 13.3 points et 7.6 rebonds de moyenne sur l’exercice précédent, il avait effectivement montré de belles choses avant sa blessure au pied. D’autant plus que ses petits coups de fessier bien placés lui permettaient de prendre la position dans la raquette. En revanche, avec un dos en carton-pâte, attention à ne pas en demander trop à ce joueur fragile.

Dans cette configuration, nous verrions donc notamment sortir du banc Thomas, Crowder et Lee. Le premier, dans tous les cas, jouerait son rôle de pile électrique de luxe, en mode « Duracell ++». Jae offrirait de son côté une activité défensive plus que bienvenue pour pallier l’absence de Smart ou Bradley. Enfin, David Lee permettrait un axe 1-4 très offensif avec Isaiah, à base de pick-and-rolls. Et de l’autre côté de la ligne médiane, son rôle de plot sera toujours présent, bien entendu.

Nous aurions donc ici une formation peut-être plus homogène, avec Turner sur l’aile et Sullinger en 4. Le banc quant à lui offrirait de belles options offensives, à la fois à l’extérieur et à l’intérieur, avec David Lee notamment. Le choix de la continuité donc, avec seul Amir Johnson comme nouveau venu dans le cinq de départ.

Alors, on continue ou on innove ?

Bien sûr, de nombreuses autres possibilités peuvent être envisagées. D’ailleurs, comme nous l’avons dit plus haut, le cinq majeur de Boston devrait de toute manière évoluer au fil de la saison. Malgré tout, et pour le moment, la première option semble être la plus intéressante. Boston a toujours été réputé pour son identité défensive, et le backcourt Smart – Bradley – Crowder  semble fiable de ce côté du terrain. David Lee, quant à lui, offrirait ce que les Celtics recherchent depuis longtemps : un appui offensif dans la raquette.  Un vrai point d’encrage  au poste, qui équilibrerait l’attaque de la troupe à Stevens la saison prochaine. Derrière, le second unit est plus que correct et devrait apporter de belles choses, avec Thomas, Turner et Sullinger en première ligne.

Si cet effectif présente évidemment des lacunes – il manque notamment un arrière-shooteur et un vrai pivot défensif -, il reste extrêmement dense. Ainsi, comme nous avons pu le voir, les possibilités pour le coach sont multiples. Le cinq risque de pas mal bouger, ce qui va inciter les remplaçants à se donner à fond. Et si certains semblent déjà avoir leur place, rien n’est totalement garanti. En effet, nous pourrions très bien voir Isaiah Thomas débuter quelques rencontres, que nous ne serions pas surpris.

Brad Stevens a déjà démontré ses capacités d’adaptation et de management de l’effectif la saison passée. Nul doute qu’il continuera à tester des choses, jusqu’à trouver son cinq idéal. Dans tous les cas, si les Celtics risquent de s’inviter à nouveau en Playoffs au printemps prochain, les voir passer le premier tour serait un réel exploit. Boston : l’un des meilleurs bancs de la ligue, une densité d’effectif intéressante mais, malgré tout, un cinq majeur qui reste faiblard sur le papier… En attendant un trade dont seul Danny Ainge a le secret ?

Source image : Wallpaperbase


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