Lose Angeles Clippers : on ne change pas une franchise qui perd…

Le 18 mai 2015 à 14:58 par Nicolas Meichel

Après avoir magnifiquement sorti les champions en titre au premier tour des Playoffs, on pensait que les Clippers avaient enfin franchi un cap cette année. Et en menant 3-1 dans leur série face à Houston, cela se confirmait puisqu’ils étaient très bien partis pour atteindre les premières finales de Conférence de leur histoire. Mais une nouvelle fois, la culture de la défaite qui est ancrée dans cette franchise aura pris le dessus…

Tout aurait dû être différent cette année. Après des décennies de disette et de résultats médiocres, les Clippers semblaient enfin prêts pour passer dans une nouvelle dimension, que ce soit sur le plan sportif ou symbolique. Chris Paul jouait peut-être le meilleur basket de sa carrière, Blake Griffin avait sûrement pris la place de meilleur ailier-fort de la ligue, et on sentait que l’équipe de Los Angeles avait évolué en étant à la fois plus expérimentée et plus solide mentalement. La superbe victoire contre San Antonio au premier tour des Playoffs avait d’ailleurs prouvé tout ça, mais les Clippers sont très vite revenus à leur état primaire, celui de loser pathologique. En s’inclinant trois fois d’affilée face à Houston après avoir mené 3-1 dans la série, Chris Paul et ses coéquipiers ont rappelé à tout le monde que les Clippers restaient toujours les Clippers, vous savez cette franchise qui est devenue en l’espace de 30 ans le symbole même de la défaite, l’exemple à ne pas suivre, la représentation parfaite de l’échec. D’ailleurs, les chiffres parlent d’eux-mêmes, puisque la seconde équipe de Los Angeles a connu 24 saisons avec un bilan négatif et n’a joué les Playoffs qu’à huit reprises, où elle n’a jamais fait mieux que les demi-finales de Conférence.

WeareLADans l’ombre des mythiques Lakers depuis qu’ils ont déménagé de San Diego à Los Angeles en 1984, les Clippers avaient l’occasion cette saison de prendre encore un peu plus d’importance dans la “Cité des Anges”. Si L.A. respirera toujours au rythme de la franchise pourpre et or, les Clips sont clairement la meilleure équipe de la ville aujourd’hui (ce qui était très rare historiquement), mais ils n’en profitent pas. Parce que pour valider tout ça, cela passe par du succès en Playoffs, et non pas par un nouveau slogan “We are L.A.” qui est sorti de nulle part et que l’on a retrouvé sur leurs tenues au cours cette saison. Avec cette élimination pathétique, les Clippers ont été fidèles à leur réputation, à leur ADN. C’était comme si tout d’un coup, les vieux démons symbolisés par Michael Olowokandi et Darius Miles avaient fait leur grand retour pour foutre le bordel dans une équipe destinée à changer l’image de la franchise. En s’écroulant face aux Rockets, ils ont donc laissé filer une belle opportunité, et difficile à dire s’ils s’en remettront un jour. Parce que ce genre de choke job, ça vous marque, ça tue votre confiance, et ça vous fout une étiquette sur le dos dont il est souvent difficile de se débarrasser, surtout chez les Clippers. Bien sûr, il y a beaucoup de raisons pour lesquelles Los Angeles est aujourd’hui en vacances. On parle tout de même d’une équipe qui n’a pratiquement aucun banc et qui a donc été contrainte de se débrouiller avec une rotation très limitée à sept voire six joueurs la majeure partie du temps. Et quand vous jouez un Game 7 pour la deuxième série consécutive, forcément vous le payez à un moment donné. C’est pour cela que les Clippers n’ont pas vraiment perdu leur série contre Houston hier soir, mais bien avant. Tout a déjà commencé au Game 5, où Los Angeles a préféré se conserver plutôt que de tuer son adversaire chez lui. Et en revenant au Staples Center pour un sixième match, les Clippers pensaient que la qualification n’allait être qu’une formalité. Cela semblait effectivement le cas puisque ces derniers menaient tout de même de 19 points à 15 minutes de la fin, mais ils se sont ensuite arrêtés de jouer. Alors forcément, lorsque vous êtes si proches de l’emporter et que finalement vous vous inclinez, ce n’est pas facile de se relever et ça demande un mental de champion. Et à l’heure actuelle, les Clippers ne le possèdent pas. Malgré Doc Rivers, titré en 2008 avec Boston, malgré un Chris Paul exceptionnel durant ces Playoffs, il manque toujours quelque chose à cette équipe, ce petit truc qui fait la différence dans les moments importants. Arrivera-t-elle à rebondir ? Il faudra attendre la saison prochaine pour en avoir la réponse.

En parlant de la saison prochaine, les Clippers devront impérativement se trouver un banc, car comme dit auparavant, c’est bien le manque de solution qui a finalement coûté cher à Los Angeles. Et même en cas de victoire contre Houston, on voit mal comment L.A. aurait pu rivaliser avec la profondeur de l’effectif de Golden State. DeAndre Jordan, agent libre cet été, représente également une interrogation pour les Clippers, eux qui auront évidemment besoin de lui s’ils veulent atteindre pour la première fois de leur histoire les finales de Conférence. Mais tout cela passe au second plan aujourd’hui, car c’est bien évidemment la déception qui domine. Et elle dominera sans doute encore un long moment…

En s’inclinant face aux Rockets, les Clippers ont perdu bien plus qu’une série. En effet, ils étaient enfin sur le point de se faire respecter et de changer la réputation d’une franchise habituée à être moquée à travers la ligue. Et malgré les nombreux efforts du nouveau propriétaire Steve Ballmer pour modifier l’image des Clippers, la réalité du terrain a repris le dessus et ces derniers sont revenus au point de départ. 

Source image : Yahoo Sports

Source couverture : AP Photo


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