Chacun à sa place : pour l’ancien GM des Bulls, Phil Jackson n’est à New York que pour l’argent

Le 20 févr. 2015 à 23:26 par Benoît Carlier

Avec ses onze bagues en tant que coach auxquelles s’ajoutent ses deux titres lorsqu’il jouait pour les Knicks, Phil Jackson jouit d’une réputation très positive au sein de la NBA. Pourtant Jerry Krause, son GM alors qu’il était sur le banc des Chicago Bulls, ne semble pas apprécier sa nouvelle carrière de manager dans la franchise new-yorkaise.

Actuellement derniers de la Ligue avec un bilan de 10 victoires pour 43 défaites, les Knicks sont la risée de tout le pays. Pourtant, avec Phil Jackson à la tête des opérations basket et GM de la franchise, on pouvait peut-être espérer autre chose de l’équipe historique de Manhattan cette saison. Aujourd’hui, New York est déjà tourné vers l’avenir et l’exercice 2014-2015 a pour seul intérêt d’offrir un bon pick de Draft aux Knicks lors de la loterie. Carmelo Anthony, signé pour 124 millions de dollars sur 5 ans cet été, a même été autorisé à déserter les parquets pour soigner un genou gauche qui commençait sérieusement à grincer. Un fiasco qui n’étonne pas Jerry Krause, le GM des Bulls de la belle époque, dans les années 90.

« Je ne suis pas du tout surpris, » confiait-il à Ian Begley des bureaux d’ESPN à New York. « Je savais que Phil avait une mauvaise équipe. Si [James] Dolan lui avait offert 2 millions de dollars ou même 5 millions de dollars par année, il aurait accepté. Mais 12 millions de dollars c’est totalement exagéré. Phil n’a pas accepté ce boulot parce qu’il pensait qu’il avait une équipe pour aller en PlayOffs. Il a accepté ce boulot pour l’argent. »

De l’argent, Phil Jackson a pourtant déjà dû en accumuler sur le banc des Bulls puis des Lakers pendant plus de 20 ans. Son autobiographie Eleven Rings publiée en 2013 a été un franc succès et lui permet aussi de voir venir sans avoir à vérifier son compte toutes les deux heures une fois que le 20 du mois arrive. Alors même si le « Zen Master » touchera encore 60 millions de dollars lors des cinq années qu’il va passer à redresser la barre chez les Knicks, il reste un atout non négligeable pour la franchise qui l’a drafté en 1967. Perdue pour perdue, Phil Jackson fait tout pour que cette saison soit bénéfique pour la suite, en draftant de nouveaux talents en juin tout en se séparant des contrats les plus handicapants pour la suite des opérations à New York. Aujourd’hui Amar’e Stoudemire est à Dallas, Iman Shumpert et « Gérard » Smith redécouvrent la night life à Cleveland et Samuel Dalembert n’est plus qu’un lointain souvenir au Madison Square Garden. Les Knicks ont fait le nécessaire pour vider leur armoire avant de partir à la chasse aux bonnes affaires cet été, quitte à lâcher un chèque plus conséquent pour un gros poisson (Marc Gasol, LaMarcus Aldridge et même Goran Dragic). Un challenge à la taille de Phil Jackson tout simplement.

Jerry Krause a semble-t-il gardé une dent contre son ancien collègue à Chicago dont il n’appréciait pas forcément toujours les méthodes. Mais objectivement, Phil Jackson fait du bon travail à New York. Car si cela ne paye pas aujourd’hui, toutes ces manœuvres devraient être récompensées dans le futur. Et puis le “Zen Master” n’a jamais promis un titre aux Knicks avant 2015…

Source : ESPN

Source image : Maddie Meyer – Getty Images


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