Et si Portland était l’équipe la plus dangereuse du ‘Wild Wild West’ ?

Le 22 nov. 2014 à 14:47 par Nicolas Meichel

Avec neuf victoires en douze matchs dont six consécutives, les Portland Trail Blazers réalisent un superbe début de saison. Mais outre le bilan comptable, c’est surtout la manière qui impressionne. Toujours très bon en attaque, Portland surprend surtout par son efficacité défensive et l’apport de son banc. Analyse complète.

L’un des “Starting Five” les plus complets de la ligue

Ça, on le savait déjà, mais on en a la confirmation en ce début de saison. Le cinq majeur des Blazers est tout simplement capable de rivaliser avec tout le monde, sans exception. Peu d’équipes peuvent déjà se vanter d’avoir un duo de All-Stars dans leur “Starting Five”. C’est le cas de Portland, qui possède en Damian Lillard et LaMarcus Aldridge deux des meilleurs joueurs à leur poste respectif. Le premier réalise un début de saison canon (20,9 points, 5,2 rebonds, 6,8 assists de moyenne, le tout à 47,6 % au tir, 47,6 % à trois points et 94,5 % aux lancers francs), alors que le second est égal à lui même (21,4 points, 8,1 rebonds de moyenne, à 46,2 % au tir). A leurs côtés, on retrouve évidemment Wesley Matthews, Nicolas Batum et Robin Lopez, qui étaient déjà tous là la saison dernière et qui apportent toujours leur précieuse polyvalence. Cette stabilité qui caractérise les Blazers actuels est évidemment une force non négligeable, pendant que d’autres formations essayent encore de trouver la bonne formule.

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Quand on regarde le cinq de départ de Portland, il est assez difficile de lui trouver des faiblesses, tant les joueurs qui le composent sont complémentaires. Pour défendre sur eux, c’est un véritable casse-tête. Damian Lillard et Wesley Matthews peuvent prendre feu à tout moment derrière l’arc, LaMarcus Aldridge est innarêtable avec son fadeaway (sauf pour Anthony Davis…), tandis que Nicolas Batum est parfait dans son rôle de couteau suisse. A ça, vous ajoutez Robin Lopez, toujours présent dans la raquette et capable de punir avec son petit shoot à cinq mètres. Offensivement, c’est donc très fort, mais c’est aussi défensivement qu’ils font mal.

Portland est devenu une référence défensive

La saison dernière, les Blazers étaient perçus, plutôt à juste titre, comme une équipe qui misait tout sur l’attaque. Mais c’est désormais de l’histoire ancienne, en tout cas pour l’instant. Sur les douze premiers matchs de la saison, Portland est devenu une référence défensive. Et cela se voit dans les statistiques : 6ème au niveau des points encaissés (95,2 points pris en moyenne), 6ème au niveau de l’efficacité défensive (99,5 points pris pour 100 possessions), premier à égalité avec Houston et Golden State au niveau de la réussite au tir des adversaires (41,5 %).

Alors pourquoi cette transformation ? Tout simplement grâce à une prise de conscience collective sur le fait que l’équipe ne peut plus se baser uniquement sur son attaque :

C’est un engagement. Nous ne pouvons pas nous reposer sur notre attaque. Durant la première partie de saison l’an dernier, nous étions la meilleure équipe offensive, puis nous avons eu une baisse dans ce secteur et c’est la défense qui nous avait permis de remporter des matchs. Je pense que chacun dans l’équipe réalise que pour atteindre le cap supérieur, il faudra garder notre niveau offensif tout en devenant l’une des dix meilleurs équipes défensives.

Terry Stotts, coach des Portland Trail Blazers

Si Damian Lillard et LaMarcus Aldridge ne sont pas des génies défensifs, Wesley Matthews et Nicolas Batum apportent chaque soir leur solidité de ce côté-là du parquet, tandis que Robin Lopez est toujours là pour protéger le cercle. D’autres joueurs en provenance du banc (on va en reparler) comme Steve Blake, Chris Kaman et Joel Freeland apportent également leur contribution quand il s’agit de défendre le panier. Mais c’est surtout collectivement, au niveau des rotations défensives, que les Blazers se sont beaucoup améliorés. L’accès au panier est désormais beaucoup plus difficile pour les joueurs adverses, et Portland accorde moins de shoots ouverts qu’auparavant. Évidemment, seulement douze matchs ont été joués, et Portland n’a pas forcément rencontré de grandes équipes offensives. Mais on a vu que même face à des grosses écuries telles que Cleveland, Dallas ou Golden State, les Blazers n’ont jamais pris plus de 100 points.

Un banc qui apporte enfin quelque chose

Eh oui, les Blazers ont enfin un banc ! C’était leur grand point faible de la saison dernière. Durant toute l’année, Portland s’était basé sur une rotation très limitée en joueurs, ce qui a eu pour conséquence la sur-utilisation du cinq majeur, cramé au fur et à mesure que la fin de saison arrivait. Les Blazers étaient derniers de toute la ligue au niveau des minutes jouées par le banc, ainsi qu’au niveau des points marqués par ce dernier.

NBA: Brooklyn Nets at Portland Trail Blazers

Arrivés cet été, Steve Blake et Chris Kaman apportent un vrai plus au banc de Portland.

Du coup, le manager général Neil Oshley a fait venir Steve Blake et Chris Kaman, deux joueurs qui apportent un vrai plus à cette équipe. Le premier est plein d’expérience et sait gérer une attaque tout en étant un défenseur solide, tandis que Kaman apporte une présence intérieure non négligeable, des deux côtés du parquet. De plus, ce qui est également intéressant, c’est que les jeunes de l’effectif (Allen Crabbe, C.J. McCollum, Will Barton, Joel Freeland, Meyers Leonard) progressent et permettent de donner un second souffle à l’équipe. L’entraineur des Blazers Terry Stotts semble également avoir compris qu’il devait prendre plus de risques et allonger sa rotation pour garder ses starters en meilleure condition pour la fin de saison. Alors bon, le banc n’est pas non plus exceptionnel, mais au moins il ne représente plus cette faiblesse qui a couté très cher à Portland la saison dernière.

Comme chaque année, la concurrence est féroce à l’Ouest. Memphis est peut-être la meilleure équipe défensive de la NBA, Golden State semble franchir un palier, alors que les équipes texanes de Dallas et Houston réalisent un début de saison solide. On oublie pas non plus les Clippers, qui malgré un début de saison décevant, restent une vraie menace avec leur effectif XXL. Mais au milieu de cela, on retrouve nos Blazers, dont on ne parle pas forcément beaucoup, mais qui pourraient bien être le candidat le plus crédible pour mettre un terme à la suprématie des Spurs sur la conférence.

Source image : vavel.com


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