Bilan de saison 2015, version Raptors : too fast, too furious, but too young

Le 28 avr. 2015 à 11:26 par Giovanni Marriette

Après une saison 2013/2014 conclue par une élimination cruelle par les Nets de Paul Pierce, ce nouvel opus se devait d’être celui de la confirmation pour des Raptors excitants, malgré un évident manque d’expérience quand les matches couperets font leur apparition. On revient sur la saison des Dinos, pour voir si oui ou non Tyler Hansbrough a décroché le trophée de MVP, pour savoir également si DeMar Derozan a ajouté le mot collectif à son vocabulaire.

Ce que TrashTalk avait annoncé :

Dans notre preview de début de saison (ici), on était plutôt optimiste quant à la capacité des Raptors à repartir après une élimination douloureuse lors des derniers Playoffs. La cote de ces Dinos se situait autour des 47 victoires, un bilan qui viendrait appuyer la progression d’une franchise ayant cet été mis le paquet pour construire autour de Kyle Lowry, heureux signataire d’un contrat de 48 millions de billets sur 4 ans. Avec l’arrivée de Lou Williams pour apporter en sortie de banc et les progressions prévues et attendues de Derozan, Valanciunas ou Terrence Ross, l’espoir était donc clairement permis du côté de Toronto et une troisième place à l’Est paraissait pour le coup loin d’être utopique. Restait uniquement à mettre un peu de liant dans tout ce talent, histoire de faire des Raptors un vrai outsider, pas seulement cette bande de furieux qu’on aime voir jouer de temps en temps.

Ce qu’il s’est vraiment passé :

Un début de saison en boulet de canon, matérialisé par un bilan de 13-2 à la fin du mois de novembre, avec déjà quelques victoires référence face à Memphis, Cleveland ou Atlanta par deux fois. Les Raptors prennent rapidement la tête de la faible Division Atlantic et regardent les cadors de l’Est dans les yeux pour terminer l’année civile avec un joli 24-7. Une série de quatre défaites consécutives à cheval sur les cuites du Nouvel An remet un peu les hommes de Dwane Casey dans le rang mais la relative faiblesse de la Conference Est leur permet de rester dans les hautes sphères du classement. Une grosse série avant la coupure du All-Star Week End vient ensuite anticiper une vilaine crève de 10 matches (une seule victoire) mais tout cela est suffisant pour aborder les Playoffs en tant que tête de série. Côté individuel, du positif mais rien de bien transcendant. DeMar Derozan assure une nouvelle saison à plus de 20 points, Kyle Lowry confirme en étant starter au All-Star Game et Jonas Valanciunas est dans les standards de la saison précédente. Un premier tour de Playoffs face aux Wizards est alors censé apporter les réponses aux interrogations de début de saison.

Et des réponses il va y avoir, mais pas forcément celles que Masai Ujiri attendait… Car si le premier match de la série est disputé, les trois autres vont dévoiler au grand jour les lacunes d’une équipe trop jeune, trop limitée en attaque et démontrant un manque criant de dureté en défense. John Wall et Paul Pierce n’en demandaient pas tant et vont aller gifler leurs pauvres adversaires en quatre manches sèches, faisant passer la saison des Dinos de “passable” à “pourrie” en à peine dix jours. Une grosse désillusion pour un public canadien chauffé à bloc et qui n’attendait que ça de pouvoir s’embraser en postseason. Malheureusement la folie n’aura duré qu’un tour et la façon avec laquelle les joueurs ont abordé l’évènement nous fait aujourd’hui nous poser quelques questions.

L’heure est maintenant à la réflexion pour Masai Ujiri. Problème de talent ou de mental, le jeune et talentueux GM va devoir mettre tout ça sur la table et faire les ajustements nécessaires pour éviter de servir trop souvent de tatami d’échauffement pour les vrais équipes de Playoffs. Sans quoi Drake pourrait bien se mettre au slam pour extérioriser son seum de Canadien…

L’image de la saison :

Kyle Lowry

Voilà ce qu’on appelle “un joueur de Playoffs”. Les 48 millions paraissent tout de suite un peu moins mérités…

On ne l’attendait pas, il a cartonné : Lou Williams

Rectificatif, on ne l’attendait pas SI FORT. Évidemment que l’arrivée de Lou était censée apportée le boost manquant en sortie de banc sur les lignes arrières, mais de là à l’annoncer 6th Man of the Year… Le natif de Memphis a tout simplement explosé sa moyenne au scoring cette saison (de 10,4 à 15,5 points), le tout en passant quasiment le même nombre de minutes sur le terrain (24 l’an passé à Atlanta, 25 cette année) et sans voir son adresse baisser (de 40 à 40,4%). Rajoutez à cela un côté clutch qui manquait terriblement aux Raptors et cette capacité de vendre du rêve à tous les hommes seuls de la planète, vous obtenez la très bonne surprise de la saison du côté du Air Canada Centre. Certes Lou a sombré sur ces Playoffs comme l’ensemble de ses coéquipiers (12,8 points à 31%), mais Dwane Casey a pu compter toute la saison sur un énorme dynamiteur de banc. Le meilleur de la Ligue. Agent libre probablement parmi les plus convoités cet été, Lou Williams risque de voir son portable sonner de temps en temps dans les jours qui viennent. Lui dit vouloir rester, aux Raptors maintenant de faire les efforts nécessaires pour garder le bigame dans leurs rangs.

On l’attendait au taquet, et il a abusé : Jonas Valanciunas

Cette saison pouvait clairement être celle de la confirmation, voire de l’explosion. Pour sa troisième saison au Canada, Jonas devait s’imposer comme l’un des meilleurs pivots de NBA, peut-être pas encore à un niveau de All-Star mais pas loin. Malheureusement, tout ne s’est pas passé comme prévu et c’est une saison dans des standards très moyens que vient de nous offrir le Lituanien. 12 points et 8,7 rebonds, soit plus ou moins la même ligne de stats que la saison passée, alors que le géant avait jusque-là toujours augmenté ses moyennes depuis son arrivée dans l’Eldorado du basket. On attendait clairement plus d’un mec qui fait déjà partie des cadres de cette jeune équipe, malgré ses 24 ans. Notamment bouffé par Marcin Gortat à chacune de leurs rencontres lors du premier tour (17 points et 10 rebonds à 74% (!) pour le Polonais), Jonas a maintenant tout l’été pour se poser les bonnes questions afin d’attaquer la saison 2015/2016 comme elle se doit, dans la peau d’un intérieur dominant qu’il a les moyens de devenir…

La vidéo de la saison :

Avant d’être un Ourson, Vince Carter a été un Dinosaure. Un putain de Dinosaure.

Ce qui va bientôt se passer :

Seuls Lou Williams et Amir Johnson ne disposent pas d’une année supplémentaire dans leur contrat. Lou a déjà annoncé vouloir poursuivre son aventure canadienne. A voir aussi si les Raptors décideront de lancer Bruno Caboclo dans le grand bain, l’inconnu brésilien n’ayant eu le droit qu’à 8 petits bouts de matches cette saison. Une refonte du roster paraît obligatoire notamment sur le poste 3 où Terrence Ross est loin d’apporter la menace nécessaire à une équipe ambitieuse. Car si aujourd’hui les Raptors ont clairement les moyens d’être un Top 4 à l’Est, l’effectif actuel ne permet en aucun cas d’aspirer à quelconque objectif plus élevé, tant le déficit d’expérience et d’équilibre est criant en comparaison avec Chicago, Cleveland ou même Washington. Plutôt très bon jusque-là, Masai Ujiri devra se poser les bonnes questions, à commencer par exemple par savoir s’il est judicieux de construire une franchise autour de DeMar Derozan, un gars sympa mais pas forcément le mec qui vous emmène vers des sommets de collectif…

Source image : Twitter

Source vidéo : YouTube


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