Confessions intimes : l’interview exceptionnelle d’Allen Iverson chez Stephen A. Smith en 2005

Le 12 août 2014 à 13:04 par Nicolas Meichel

C’était il y’a un peu moins de 10 ans, en 2005, lorsqu’Allen Iverson était encore cette icône mondiale, à la fois aimée et critiquée par des milliers de personnes. Invité de Stephen A. Smith dans le cadre de l’émission “Quite Frankly”, “The Answer” se dévoile alors avec sincérité, émotion et sans langue de bois. TrashTalk a retrouvé cette interview mythique, qui dure pas moins de 40 minutes. Au programme, son enfance en Virginie, son image de “thug”, John Thompson, Larry Brown, “Practice”, l’affaire Kobe Bryant, Philly, LeBron et plein d’autres choses encore. Casquette sur la tête, T-Shirt de 2Pac et Biggie sur le torse, voici la vraie face d’Allen Iverson. Enjoy !

Voici quelques passages traduits par TrashTalk :

A propos de Larry Brown, son ancien coach aux Philadelphia 76ers (11è minute) :

– Allen Iverson (A.I.) : “Pour moi, dans mon cœur, il est le plus grand coach de l’histoire. Juste la façon dont il tire le meilleur de ses joueurs. Je n’ai jamais été entouré d’un meilleur coach que lui. J’ai beaucoup de respect pour lui (en larmes), j’ai appris beaucoup.”

A propos du fait qu’il souhaitait toujours rester lui même (13è minute) :

– A.I. : “A mon arrivée dans la ligue, les gens voulaient que je sois une certaine personne, mais moi je ne voulais pas.”

-Stephen A. Smith (S.A.S.) : “Qui voulais-tu être ?”

– A.I. : “Moi même.”

– S.A.S. : “C’est-à-dire ?”

– A.I. : “Juste un humain. Quelqu’un qui pleure, quelqu’un qui fait des erreurs. Écoute, je suis comme tout le monde, je ne suis qu’un humain. Je ne suis pas parfait. J’ai fait des erreurs, j’étais en prison trois fois.”

A propos de sa relation avec la ville de Philadelphie (21è minute) :

– A.I. : “Il y’a bien plus d’amour que de haine à Philadelphie pour Allen Iverson. Quand un petit gosse me dit “Allen Iverson, je t’aime”, ça montre que j’ai fait quelque chose, que j’ai accompli quelque chose sur cette Terre. Quand 20 000 personnes viennent me voir jouer, je ne sais pas s’ils aiment mon jeu ou ma personnalité, mais tant qu’ils arrivent à tirer quelque chose de cette expérience qui peut les aider dans leurs vies, ça veut dire que j’ai fait quelque chose.”

A propos de son influence sur la communauté (27è minute) :

– A.I. : “J’ai vu des blancs avec des tresses, des officiers de police, des docteurs, des avocats, tout le monde. Je n’ai pas inventé les tresses. Mais je les ai démocratisées. Mon fils en a, c’est pas pour autant que c’est un “thug”, il ne sait même pas ce qu’est un “thug”. Certaines personnes ont peur de qui vous êtes. Quand vous avez une influence sur beaucoup de gens et sur toute une génération, alors elles n’hésitent pas à vous salir.”

A propos de sa mère (29è minute) :

– A.I. : “Ma mère m’a dit un jour que je pouvais devenir tout ce que je voulais. Et j’ai pris cela tel quel. J’y ai cru.”

A propos du fait qu’il jouait dur à chaque match (31è minute) :

– A.I. : “Jouer dur, ce n’est pas jouer méchant. Jouer dur, ce n’est pas donner des coups. Jouer dur, c’est par exemple quand il faut récupérer la balle, et que l’adversaire est plus proche que moi de celle-ci, mais que c’est moi qui la récupère parce que je me suis jeté dessus. Ça, c’est jouer dur.”

Son conseil de l’époque adressé à LeBron James par rapport aux médias (34è minute) :

– A.I. : “Je fais toujours comprendre à LeBron que : ‘Écoute, ils t’aiment tous maintenant, mais s’il te plait, crois moi, dès qu’un incident arrivera, ils t’attendent mec, ils t’attendent.'”

A propos de Kobe Bryant et de son affaire du Colorado (34è minute) :

– A.I. : “Je sais dans mon cœur qu’il n’a rien fait. Et puis, il n’y a rien de pire qu’un violeur. C’est la pire chose qu’une personne puisse être. Car il n’y a aucune raison à cela.”

A propos de sa “legacy” (40è minute) :

– A.I. : “Honnêtement, tout ce que je veux, c’est que l’ensemble de mes coéquipiers disent qu’ils ont adoré jouer avec moi, et que j’ai joué plus dur que n’importe qui. Vous savez, vous n’avez pas forcément besoin d’un titre, même si c’est un rêve. J’ai déjà accompli beaucoup de choses dans ma carrière, j’ai fait les Jeux Olympiques, j’ai été MVP, donc je n’ai pas besoin de titre pour dire que ma carrière est un succès. Dans mon cœur, je pense que je suis le meilleur basketteur du monde et de tous les temps.”

La relation entre le journaliste Stephen A. Smith et Allen Iverson est l’un des moments forts de cette interview. Les deux étant très proches, “The Answer” n’a jamais hésité à dire ce qu’il avait sur le coeur. Et c’est bien tout l’intérêt de cette interview.

Source : Youtube