Sélection nationale, le sujet qui fâche : la NBA botte en touche

Le 04 août 2014 à 23:57 par Benoît Carlier

Le choc qui a suivi la blessure de Paul George est à peine retombé que déjà la planète basket réfléchit et se pose des questions quant à l’avenir de ces compétitions internationales pour les joueurs aux contrats imposants. Si elle ne niera pas le sujet lors de ses prochaines réunions, la NBA a déjà indiqué que peu de changements étaient à prévoir.

Tandis que Mark Cuban élève encore le ton, lui qui prône la création d’une coupe du monde organisée par l’Association elle-même afin de permettre une répartition des revenus plus équitable entre organisateurs, joueurs et propriétaires, Larry Bird, lui, préférait tempérer les propos de ses pairs, rappelant que la blessure faisait partie intégrante du jeu et qu’elle était, par définition, imprédictible.

Pour sa part, Adam Silver a souhaité rappeler les bénéfices extra-économiques que pouvait apporter un tel événement sportif à un joueur, expliquant qu’aucune modification sérieuse de la réglementation actuelle n’était au goût du jour :

« Cela ne fait aucun doute que le basketball s’est considérablement développé depuis 1992, lorsque les joueurs NBA ont commencé à jouer les Jeux Olympiques. Il est important également de noter les progrès effectués par de nombreux joueurs en termes de capacités, de leadership et de passion du fait qu’ils jouaient pour leur propre nation. Les blessures peuvent survenir n’importe où et à n’importe quel moment, mais les expériences que vivent nos joueurs avec leur sélection sont uniques et spéciales. À ce stade, je ne prévois aucun changement majeur sur la participation des NBAers aux compétitions internationales. »

Mais comme le commish’ vise le Grand Chelem dès son année de rookie, il a souhaité rassurer les propriétaires de la ligue, promettant que le sujet apparaîtrait sur l’ordre du jour des prochains rassemblements organisés dans les bureaux de la Grande Ligue.

« Malgré tout, nous ne manquerons pas de discuter ce sujet lors de notre prochaine réunion en septembre, et notre conseil d’administration en octobre. Bien sûr, nous continuerons d’évaluer les pours et les contres de la participation des joueurs à de tels tournois. »

En attendant, les propriétaires vont encore trembler en voyant leurs meilleurs éléments se donner la réplique sous leurs couleurs nationales. Pour rappel, un coup comme celui de PG24 vient de coûter l’équivalent de 15,9 millions de dollars aux Pacers, soit le salaire que le coéquipier de Roy Hibbert touchera la saison prochaine sans fouler les parquets.

L’une des options déjà envisagée par David Stern en son temps serait de faire évoluer la compétition olympique à un tournoi exclusivement réservé aux jeunes de moins de 23 ans, à l’instar de ce qui se fait pour le football actuellement. Mais cette solution n’est pas satisfaisante pour les propriétaires puisqu’elle ne traite pas des compétitions continentales et internationales, hors olympiades. À la NBA de trouver une idée de génie qui permettra au basket de poursuivre son ascension de popularité commencée il y a de ça plus de deux décennies tout en apportant des garanties aux différents propriétaires concernés.

Difficile question que la sélection nationale. Comme il est compréhensible pour un joueur de vouloir participer à une telle fête du basket, il est facilement concevable que celle-ci ne soit pas du goût des propriétaires qui, eux, n’ont rien à gagner dans l’affaire. Une histoire sans fin.

Source texte : ESPN | Image de couverture : NBA.com