Carter-Williams rend hommage à Iverson et punit le Heat

Le 31 oct. 2013 à 11:06 par David Carroz

24h après avoir reçu leurs bagues et marché sur les Bulls, les joueurs du Heat se déplaçaient à Philadelphie pour un match facile contre la franchise présentée comme la plus faible de la Ligue cette saison. Un déplacement pour saluer le départ à la retraite d’Iverson. Mais rien ne sera aisé pour les coéquipiers de LeBron James cette année et la route vers le three-peat sera longue. La preuve, les supposées victimes que représentaient les Sixers ne se sont pas laissées faire et ont réalisé ce qui paraissait impossible : battre Miami sous l’impulsion d’un exceptionnel Michael Carter-Williams.

Est-ce la présence d’Allen Iverson et la cérémonie chargée d’émotion précédent le match qui ont donné l’inspiration au rookie des Sixers? Peut être, mais en attendant, il a sorti une énorme performance pour le premier match de sa carrière. 22 points à 6/10 aux tirs (dont 4/6 à 3 points), 12 passes, 9 interceptions (record NBA pour un début de carrière) et 7 rebonds. C’est également lui qui scelle la rencontre sur la ligne des lancers francs après l’avoir entamée par une interception suivi d’un dunk. Merci, au revoir.

“Il était de partout, très actif,” reconnait Chis Bosh. “Son envergure est plutôt bonne. Il a le chic pour mettre sa main sur le ballon, et toute l’équipe était très agressive, très rapide”

Pour une soirée au moins, MCW a balayé les doutes qui l’entouraient, permettant aux Sixers de battre le Heat. La victoire de David contre Goliath? Quoi de mieux pour prolonger l’hommage à Allen Iverson…

Dans un match un peu fou, les joueurs de Philly sont sur un nuage lors du premier quart, prenant un large avantage en ne ratant aucun tir. 26-4 pour commencer, are you kiddin’ me? Les spectateurs du Wachovia Center n’en croient pas leurs yeux et se demandent si leurs protégés peuvent exploser le Heat. Retour rapide sur terre puisque Miami marque 80 en cumulé sur le 2eme et le 3eme quart temps pour mener 94-85  à l’entame de la dernière période.

Mais il était écrit que ce match serait encore plus fou… Les Sixers vont marquer 15 des 18 derniers points du match, au moment où l’attaque de Miami, si fluide contre Chicago la veille, retombe dans les travers de 2010.

“Nous n’avons pas joué correctement dans le quatrième quart temps et eux si, et ils ont remis la foule dans le match, et pour une jeune équipe comme eux, c’est comme ça que vous jouez avec le feu,” admettait Shane Battier après le match.

Un Shane Battier, à l’image de son équipe, totalement différent de celui contre les Bulls puisqu’il termine la partie avec 2 points à 1/8 aux tirs et un 0 pointé à 3 points. Le Heat s’est beaucoup reposé sur James en fin de match, qui aura forcé les shoots à cet instant de la rencontre (1/6 dans le 4eme quart temps).

“Ils nous ont sauté dessus et nous n’étions pas prêts à cela… beaucoup de shoot et d’erreurs dans le quatrième [quart], y compris pour moi” constatait LBJ .

Ce qui ne l’empêche pas de finir avec 25 points et 13 passes. Est-ce que l’absence de Wade a pesé dans la balance? Spoelstra refuse de faire un parallèle. pour lui, c’est l’engagement de l’équipe qui est en cause.

“Nous l’avons mérité. Nous sommes venus pour jouer ce match ce soir, pas pour le disputer et faire les choses nécessaire, en particulier au niveau de l’effort, de la concentration pour gagner le match. Ils nous ont dominés”

À noter tout de même le bon match de Bosh (22 points à 8/13 et 10 rebonds) et de Ray Allen (19 points, 4/9 longue distance, 6 rebonds en 28 minutes), tout comme la rentrée de Rashard Lewis peut être pas suffisamment utilisé (11 points, 4/8 et 5 passes en 20 minutes). Jesus Shuttlesworth nous gratifiant même de 4 paniers à 3 points consécutifs à la fin du 3eme quart temps, dont un missile du milieu de terrain.

Du côté des Sixers, les réactions sont forcément beaucoup plus positives. Brett Brown était très heureux de la performance de son équipe, pour son premier match en tant que head coach.

“Les gars sont allés la chercher. Obtenir une victoire comme ça justifie tous le travail que nous avons fourni. Je suis fier d’eux.”

MCW a bien été épaulé par ses vétérans. Spencer Hawes apporte 24 points et 9 rebonds, et Evan Turner, en plus de son poster dunk sur LeBron James, termine la partie avec 26 points, 4 rebonds et 5 passes.

Ce match ne remet pas en cause la supériorité du Heat sur les Sixers. Il illustre juste que si les Champions en titre rentre sur le parquet sans la volonté de faire les efforts, ils se feront bousculer. Rien n’est acquis pour eux, et leur force repose aussi sur l’intensité qu’ils mettent dans leur jeu. Du côté de Philly, cette victoire est une embellie dans une saison qui malgré tout sera très longue. Et si Brett Brown arrive à gratter trop de victoires trop rapidement, compter sur le front office pour tracer quelques joueurs. Les franchises intelligentes ne tankent pas les matchs. Elles tankent l’effectif et les matchs suivent. Féliciations quand même pour ce succès.

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Source image couverture:  USA TODAY IMAGES

Source Box Score: nba.com