L’avenir de l’Est est-il entre les mains des Pacers ?

Le 03 juin 2013 à 08:34 par Bastien Fontanieu

Ils sont jeunes, ils sont beaux, et ils jouent très bien au basket. Sur la couverture, on pourrait directement penser aux Warriors de Golden State, mais chez nous on les appelle les Pacers. Et si leur saison pourrait se terminer ce soir, leur avenir reste lui brillant et probablement décoré de participations aux Finales. Vraiment ?

On parle souvent de la domination du Heat, des Celtics, des Bulls et autres Bobcats au sein de la Conférence Est, mais ferions-nous pour la plupart une grande erreur en omettant les Pacers d’Indianapolis ? Après tout, que peut-il bien leur manquer pour passer la dernière marche et atteindre les Finales NBA, leur première participation depuis le massacre des Lakers en 2000 ?

Première étape : Les anciens

L’intérieur bûcheron des jaunes et blancs nommé David West est plutôt du genre efficace et important pour Frank Vogel. La priorité numéro un de la franchise sera donc de le prolonger dans le Nord à un prix plus que correct. En effet, avec dix millions de dollars tout rond la saison passée, le grand West faisait partie des meilleurs intérieurs de toute la Ligue au niveau du porte-monnaie, sauf que monsieur a joué à la hauteur de son contrat pour donner l’exemple : près de 17 points et 8 rebonds sans vraiment manger la feuille ou monopoliser l’attaque de George Hill (coucou Carmelo), on ne l’entendra jamais se plaindre vraiment publiquement mais Dieu sait qu’il met une bonne grosse gifle aux Blake Griffin et Serge Ibaka qui peuplent les raquettes de NBA aujourd’hui. Si ce bon vieux David accepte de rempiler pour 8 millions max et finir sa carrière dans les champs de l’Indiana au lieu de répondre aux appels des grosses cylindrées en quête de relève (Boston, Detroit), ce sera un nouveau coup gagnant pour la franchise qui viendra se positionner en tête de file derrière le Heat dans la conquête de l’Est. Et assurément mettre la pression à LeBron avant le cauchemar de l’été 2014. De son côté, Danny Granger a pu voir sur le banc l’éclosion de ce groupe si excitant, mais sera-t-il victime du syndrome Chris Webber ? En d’autres termes, sera-t-il davantage un poison ou une valeur ajoutée solide à l’effectif de coach Vogel lors de son retour ? Les Pacers vont devoir prendre une importante décision cet été, non seulement car l’ex-All Star peut rapporter gros en échange et qu’il ne doit pas empiéter sur l’évolution de Paul George, mais aussi parce que l’ailier shooteur a porté sa franchise pendant de longues années de galère sur son dos. Et cette loyauté pourrait vite être récompensée, comme rapidement mise à la poubelle : affaire à suivre.

Deuxième étape : fournir le banc

On adore Ian Mahinmi, Tyler Hansbrough, Didier Augustine, Sam Young et Gerald Green, mais très honnêtement le simple fait d’écrire cette phrase sans exploser de rire est un challenge sans nom. Les Pacers ont un banc correct, sauf que la moindre caresse des Finales demande à ce que tout l’effectif soit complet, pas seulement le cinq majeur : c’est notamment la dure leçon reçue par les équipes récemment éliminées aux portes du trône (Boston 2012, Grizzlies 2013). Et si Indiana perd ce soir son Game 7 à Miami, il ne faudra pas regarder le coach, la défense, les arbitres ou Reggie Miller pour expliquer la défaite sur la série, mais bien ce banc qui pèse vraiment lourd sur le rendement de la franchise et sur les nuits de Vogel. Première option, ajouter un punch offensif majeur. Ce cinq de départ est tellement efficace, rapide, polyvalent et jeune qu’il ne faut strictement rien toucher. Mais quand vous reposez vos stars et que votre première option c’est Psycho-T en isolation au poste, on a envie d’appeler Amnesty International. Quid de joueurs comme OJ Mayo, Kyle Korver, J.J. Redick ou Marco Belinelli ? Leur rendement défensif est à vomir certes pour trois des quatre, mais les Pacers y gagneraient grandement en espacement du terrain et en imprévisibilité offensive. Quelques pistes donc à impérativement renifler en Juillet, pour éviter que ce troupe si talentueux ne sombre avant même d’avoir pu en profiter.

Troisième étape : Nan mais allo la mène quoi

On profite de l’éblouissante intelligence de Nabila pour pointer du doigt un problème pas vraiment majeur mais assez perturbant dans l’Indiana : le poste 1. En soit, si on regarde la chose de façon assez objective et optimiste, la paire Hill-Augustine n’est pas des plus horribles. Mieux encore, elle est tout à fait correcte quand on voit le duo de Miami, ou de Memphis par exemple. Sauf que le Heat possède un cyborg capable de tout faire sur un terrain de basket, et que Mario Chalmers est avant tout utilisé pour son adresse extérieure et sa capacité à manger des bifles plus qu’autre chose. Indiana ne possède pas de joueur capable de tout faire comme LBJ, et si Paul George a magnifiquement progressé cette saison il reste de toute évidence un créateur moyen balle en main. C’est sans ajouter le fait que la NBA est devenue une Ligue actuelle de meneurs exceptionnels, capables de porter toute une franchise sur leur dos à la fois en création comme en scoring, et vous obtenez le prochain grand problème de la franchise l’an prochain. On ne parle pas de faire débarquer Chris Paul dans le Nord, autant se pendre avec JaVale McGee pour les quelques croyants qui pourraient développer cette théorie, mais Jose Calderon et Mo Williams font partie des options à envisager si Indiana souhaite continuer à faire le push jusque dans le dernier carré.

Quatrième étape : la concurrence

Enfin, pour terminer ce petit aperçu de l’avenir des Pacers, comment ne pas mentionner leurs futurs adversaires, ces équipes montantes que l’on ne connait pas encore et qui exploseront sur la scène médiatique d’ici quelques mois ? Avant toute chose, si l’été 2014 se passe comme prévu du côté de Miami, leur domination sur la Conférence Est devrait être inchangée et continuera à poser problème aux hommes de Frank Vogel. Les Bulls devraient montrer également un tout autre visage, non seulement avec le retour annoncé de Derrick Rose (si si promis) mais aussi avec un futur recrutement prometteur (Mirotic) et de jeunes pousses bourrés de talent. Les Nets pourraient vite devenir une superpuissance financière et basketballistique si un coach capable d’aligner trois mots débarque dans Brooklyn, mais là-dessus on préfèrera jouer la carte patience. Quid des Hawks cet été qui veulent imposer les nouveaux Spurs du côté de l’Atlantique, des Cavaliers qui semblent envoyer le paquet pour attirer LeBron et conserver Kyrie, et des Knicks qui ont montré l’envie de progresser d’année en année ? Il faudra compter sur eux, mais tant que le cinq de départ des Pacers est inchangé, la possibilité de voir Indiana en Finale restera élevée.

En conclusion, si on ne reposera pas l’avenir des copains de Paul George sur la prolongation de contrat ou non de LeBron James à Miami, il reste important de garder le champion en titre au top de la Conférence Est. Mais quand on voit la différence d’âge, de philosophie sur le terrain et de polyvalence aussi bien défensive qu’offensive entre ces deux franchises, on n’est pas prêt de voir cette équipe s’écrouler du jour au lendemain. Et pour un petit marché aussi puriste que celui d’Indiana, on ne peut qu’être content.