Preview des Pacers 2015-2016 : l’an 1 du renouveau selon Larry Bird dans l’Indiana

Le 12 oct. 2015 à 19:24 par Alexandre Martin

Pour la première fois depuis 2010, les Pacers n’ont pas atteint les Playoffs la saison passée. Il faut reconnaître que, malheureusement pour eux, la majeure partie de leurs talents a passé plus de temps coincée à l’infirmerie que sur les parquets. Cet été, Larry Bird a décidé de tout changer pour donner une architecture totalement différente à son roster et au jeu de son équipe. Mais qu’en sera-t-il de l’an 1 de ces nouveaux Pacers ? 

Que s’est-il passé l’an dernier ?

Après un exercice 2013-2014 de haut niveau mais qui s’était fini en eau de boudin dans le vestiaire malgré une finale de conférence, les pensionnaires de la Bankers Life Fieldhouse voulaient repartir du bon pied et confirmer leur progression de ces dernières années. Seulement, en sport comme dans beaucoup d’autres domaines, il arrive que le destin n’en fasse qu’à sa tête ! Et quand, en août 2014, Paul George s’est brisé la jambe sur une action anodine au cours d’une rencontre de préparation dont l’enjeu était à peine plus important que de savoir qui couche avec qui dans Secret Story, on a rapidement compris que la saison des hommes de Frank Vogel serait beaucoup plus compliquée que prévue. Sans leur meilleur joueur et avec également George Hill scotché aux médecins pendant près de la moitié de l’exercice, les Pacers ont fait de leur mieux, ils se sont battus – fidèles à leur identité – mais ils n’ont pu remporter que 38 victoires et sont restés cloués aux portes des Playoffs. Dur, frustrant pour Larry Legend et ses protégés.

Résumé des transferts de l’été

  • Ils arrivent : Myles Turner et Joseph Young (Draft), Monta Ellis, Jordan Hill, Glenn Robinson III et Toney Douglas (agents-libres), Chase Budinger et Rakeem Christmas (échanges)
  • Ils s’en vont : Roy Hibbert (échange aux Lakers), Damjan Rudez (échange aux Wolves), Chris Copeland, Luis Scola, Donald Sloan, C.J. Watson et David West (agents-libres)

L’arrivé la plus importante est bien évidemment celle de Monta Ellis. Myles Turner et Jordan Hill débarquent avec leurs qualités d’intérieurs mobiles qui vont contraster grandement avec le style des partants que sont Roy Hibbert, David West et Luis Scola. En fait, le roster n’a pas été tellement chamboulé en termes de nombre de joueurs bougés mais plutôt en termes de profil des éléments concernés.

Effectif pour la saison 2015-2016

  • Meneurs : George Hill, Rodney Stuckey, Toney Douglas, Joseph Young
  • Arrières : Monta Ellis, C.J. Miles, Glenn Robinson III,
  • Ailiers : Paul George, Solomon Hill, Chase Budinger
  • Ailiers-forts : Lavoy Allen, Rakeem Christmas, Shayne Whittington
  • Pivots : Ian Mahinmi, Jordan Hill, Myles Turner

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

C’est décidé, l’ordre est venu de tout en haut – c’est à dire du meilleur pub irlandais de la ville qui sert de Quartier Général à Bird – les Pacers vont changer leur philosophie de jeu. Ils vont abandonner leur style rugueux, plutôt lent et sur demi-terrain pour désormais jouer vite et en small-ball. C’est dans l’air du temps mais en ont-ils vraiment les moyens ? Pour cela, Paul George va devoir jouer en ailier-fort ce qui lui confère un avantage certain en attaque où il va s’éclater comme un petit fou mais cela va lui demander des efforts importants (voire parfois impossible) en défense et le franchise player n’en est pas forcément enchanté… Quoi qu’il arrive, le duo George Hill – Monta Ellis dirigera la manœuvre depuis le backcourt avec Rodney Stuckey en option numéro 1 en sortie de banc. Pourquoi pas, il y a du talent et de la capacité à créer, à scorer. Le poste 3 sera dévolu à priori à Solomon Hill voir à C.J. Miles même si l’utilisation de Miles depuis le banc peut s’avérer judicieuse. Au pivot, c’est le Français Ian Mahinmi qui sera titulaire si l’on suit les déclarations de Frank Vogel ses dernières semaines et les Pacers auront donc Jordan Hill, Lavoy Allen et Myles Turner pour organiser les rotations intérieures.

Question de la saison : Vogel peut-il faire marcher un small-ball avec cet effectif ?

Et sincèrement, la réponse qui vient à l’esprit au premier abord est malheureusement un non assez net. Car pour jouer small-ball, il ne suffit pas d’avoir des arrières créatifs et capables de courir, de scorer en masse. Aujourd’hui, le fait qu’Indiana va devoir jouer avec Solomon Hill ou C.J. Miles en ailier et avec Ian Mahinmi ou Jordan Hill au pivot sont deux raisons d’être sceptique quant à la réussite de leur saison. Tous ces joueurs sont de bons basketteurs, capables de tenir leur poste de manière très honorable mais sont-ils vraiment des titulaires en NBA ? Dans une équipe qui va jouer petit et vouloir courir ? En plus, ça manque de qualité de shoot dans l’ensemble sur les extérieurs où ni les Hill’s, Stuckey ou Ellis ne sont forcément connus pour leur régularité. A priori, l’an 1 de ce small-ball version Pacers sera loin d’être aisé…

Candidat sérieux au transfert :  Shayne Whittington

L’ailier-fort n’a que très peu joué la saison passée (20 matches pour à peine plus de 5 minutes de moyenne). Son profil athlétique et technique correspond plus aux Pacers d’avant qu’à ceux que Larry Bird et Frank Vogel ont l’intention de développer maintenant. En clair, à part jouer les chauffeurs de banc – tout au bout mais alors tout au bout du banc – le pauvre Shayne ne devrait pas servir à grand chose. D’ailleurs, étant donné que le roster contient actuellement 16 joueurs sous contrat, il pourrait tout simplement être coupé ou envoyé en D-League au moins en début de saison.

Candidat sérieux pour la surprise : Lavoy Allen

Dans cette nouvelle configuration, non seulement l’ami Lavoy devrait être utilisé plus régulièrement en attaque mais il devrait tout simplement passer plus de minutes sur le parquet étant donné la concurrence qui est réduite chez les intérieurs par rapport à l’année dernière. Drafté en 2011, Allen a désormais 26 ans. Il semble bien à Indiana et a tout ce qu’il faut dans son arsenal pour devenir un excellent intérieur – en 4 ou en 5 – dans le cadre d’un jeu en small-ball : il peut shooter à mi-distance, il peut courir, il prend du rebond et défend tout à fait correctement. Il faudra suivre dans quelles dispositions Frank Vogel mettra ce joueur mais son rendement pourrait être une vraie bonne surprise du côté d’Indiana.

Meilleur et pire scénario possible

  • Meilleur scénario : Les automatismes en Monta Ellis et George Hill apparaissent quasiment instantanément, dès le mois de novembre. Du coup, la paire d’arrière devient vite un calvaire pour la plupart des défenses du pays car le manque de créativité de Hill est largement comblé par ce bon Monta qui voit ses quelques lacunes en termes de régularité au tir assez bien effacées par beaucoup de bons choix pris par son meneur. Dans le même temps, Paul George envoie du lourd. Autant se le dire d’entrée : l’ailier (fort) est un candidat MVP qui tourne à 26 points, 8 rebonds, 6 passes décisives et presque 2 interceptions par rencontre. Les autres postes 4 de la ligue font des cauchemars rien qu’à l’idée de devoir le tenir sur tout un match. Du coup, même si les Pacers ont des soucis en défense pour tenir les raquettes puissantes qui fourmillent en NBA, ils enfilent un bon paquet de victoires en jouant vite, en prenant de vitesse leurs adversaires et se retrouvent en fin de saison avec un bilan de 45 victoires pour 37 défaites et une place de 6ème à l’Est. En Playoffs, le small-ball explose dès le premier tour face aux Bulls mais ce n’est pas grave, le renouveau des Pacers est bel et bien lancé.
  • Pire scénario : D’entrée de saison, les Pacers prennent l’eau défensivement. Monta Ellis n’est pas exactement un grand rempart et Paul George souffre horriblement face à beaucoup d’ailiers-forts. Bien qu’il fasse une très bonne saison, “PG13” n’est pas non plus impérial et ne porte pas les Pacers aussi bien. Il lui faut un peu de temps pour s’adapter, notamment en terme de positionnement et de prise de décision. Et puis, ce qu’on craignait le plus du côté d’Indiana – car l’effectif est un peu juste au niveau banc – arrive : des blessures difficiles à remplacer. Monta Ellis se fait une cheville et rate un mois de compétition, George Hill fait lui aussi quelques séjours à l’infirmerie et chez le coiffeur pour tester le bleu, le rouge, le vert (il se prend pour Dennis Rodman…). Au final, dans un nouveau système et avec trop souvent Rodney Stuckey à la baguette, les Pacers se noient dans leur small-ball d’autant plus que leur raquette est – comme prévu – beaucoup trop légère pour résister aux nombreuses bêtes furieuses qui écument les parquets de la Grande Ligue. Et ce ne sont que 34 victoires pour 48 défaites qui figurent au bilan de l’équipe en fin de saison. Pas de Playoffs et beaucoup de questions… 

Pronostic de la rédaction : 40 victoires – 42 défaites

Clairement, cette première saison avec un nouveau style de jeu sera compliquée pour les Pacers et les choses ne vont pas rouler toutes seules. Cette équipe d’Indiana dominatrice qui sévissait il n’y a encore pas si longtemps est bien oubliée et le projet de Bird est tout aussi ambitieux que difficile à réaliser. Du coup, sur cet exercice 2015-2016, nous ne voyons pas les Pacers mieux que dans la lutte pour la 8ème place qualificative en Playoffs avec d’autres équipes comme les Celtics ou les Pistons par exemple ce qui est illustré par des pronostics allant de 37 victoires à 43 victoires pour une moyenne de 40 parmi les membres de la rédaction.

Source image : mail.com