L’histoire des Historically Black College and Universities (HBCU)

Les universités traditionnellement noires (ou HBCU, Historically Black Colleges and Universities) sont un symbole de fierté et d’émancipation pour la communauté afro-américaine aux États-Unis. Fondés avant la fin de la ségrégation raciale – pour la plupart dans les États sudistes où la ségrégation était la plus forte –  ces établissements d’enseignement supérieur ont offert une opportunité d’éducation à cette communauté mise de côté. Le basketball a joué un rôle important dans la vie de ces universités et de leur communauté en raison de son impact sur la culture populaire et la fierté communautaire.

Dans les années 20 et 30, les HBCU ont mis un accent plus important sur le sport, dont le basket, offrant ainsi des opportunités aux athlètes de la communauté afro-américaine qui n’étaient pas recrutés dans les universités blanches. En effet, nombreuses de ces dernières étaient encore ségréguées. Par conséquent, les HBCU ont été non seulement un tremplin pour certains sportifs de leur communauté, mais aussi un moyen de montrer qu’ils avaient le niveau pour se frotter à des adversaires blancs, même si cela a demandé du temps.

C’est ainsi que c’est d’abord entre elles que les équipes des HBCU jouent, dans des ligues structurées uniquement pour ces écoles de la communauté afro-américaine. C’est le cas de la NAIA (National Association of Intercollegiate Athletics), petite sœur de la NCAA, mais beaucoup plus ouverte sur les questions raciales. Enfin plus ouverte, il aura tout de même fallu lutter pour que les HBCU puissent prendre part à son tournoi final. Et encore, les invitations étaient limitées pour les équipes des universités traditionnellement noires en partie regroupées au sein de la CIAA (Colored Intercollegiate Athletic Association devenue Central Intercollegiate Athletic Association aujourd’hui).

Cette petite victoire illustre le rôle des HBCU, mais aussi des coachs de leurs équipes. À leur façon, avec leurs faibles moyens, ils luttent pour mettre à mal le racisme institutionnalisé dans le pays. Leur but est non seulement de permettre à leurs élèves d’être avant tout diplômés pour réussir dans la vie, mais aussi de leur fournir plus d’opportunités en faisant tomber les barrières racistes dans le sport.

Cette plateforme a permis à des ballers afro-américains de briller tout en s’offrant des perspectives professionnelles, que ce soit en NBA pour certains d’entre eux (Earl Monroe, Dick Barnett, Bob Dandridge, Avery Johnson, Sam Jones, Lindsey Hunter, Earl Lloyd, Bob Love, Rick Mahorn pour les plus connus), ou dans de nombreux autres métiers.

Après l’arrêt Brown v Board of Education en 1954, l’influence des HBCU sur le basketball va diminuer. En effet, entre la réussite de leurs programmes qui attirent forcément la curiosité des autres universités et la fin de la ségrégation dans l’éducation, les facs blanches misent de plus en plus sur les jeunes joueurs afro-américains. Avec un pouvoir d’attraction médiatique mais aussi financier, bien plus important. Si bien qu’il devient difficile pour ces universités traditionnellement noires de recruter les meilleurs joueurs de leur communauté.

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