Raptors et Clippers, dernières franchises sans maillot retiré en NBA

Le 14 févr. 2024 à 16:14 par Alexandre Taupin

vince carter Raptors dunk contest 2000
Source image : YouTube

Le Orlando Magic ayant retiré son premier maillot la nuit dernière, focus sur les équipes qui tardent encore à rendre hommage à leurs légendes passées. Elles ne sont plus que deux en NBA : les Toronto Raptors et les Los Angeles Clippers. 

Retirer un maillot en NBA est toujours une histoire complexe. Il y a les accomplissements du joueur bien sûr, son histoire personnelle avec la franchise, la politique de cette dernière en termes de retrait de maillot (plutôt facile pour retirer ou au contraire très stricte). Et puis parfois il y a aussi les rancunes et les brouilles qui peuvent mettre un peu le bordel, comme Kevin Garnett avec les Timberwolves par exemple.

Toujours est-il qu’il est classe de voir les franchises NBA sortir le grand jeu pour remercier leurs légendes en retirant à jamais leur maillot. Une trace pour l’éternité au sein de l’organisation et un rappel de l’importance du bonhomme dans l’histoire de l’équipe. Au moment d’écrire ces lignes, seules deux franchises résistent encore et toujours à l’envahisseur à la mode des maillots retirés : les Raptors et les Clippers.

Du coup, on s’est fait un petit tour d’horizon des principaux candidats pour ces deux équipes. Spoiler, on serait très surpris de ne pas voir de maillot retiré à la Scotiabank Arena ou à l’Intuit Dome dans les prochaines années.

Toronto Raptors

Les principaux candidats : 

  • Vince Carter

Comment est-il humainement possible que Vince Carter n’ait toujours pas son maillot au sommet de la salle des Raptors ? Retraité des parquets depuis 2020, l’ailier coche toutes les cases pour la grosse cérémonie. Il y a une carrière XXL bien sûr, avec des gros coups de chaud sous le maillot des Dinos. Il y a surtout cet impact sur et en dehors des parquets au Canada. Vince Carter, c’est celui qui a mis les Raptors sur la carte NBA. C’était l’idole de tout un peuple et quelqu’un qui a inspiré nombre de jeunes canadiens à se lancer dans le basket. Le seul point noir de la relation entre Air Canada et Toronto, c’est ce trade forcé en 2004 qui lui a valu pendant quelques années les huées de l’Air Canada Center. De l’eau a néanmoins coulé sous les ponts et le public semble aujourd’hui avoir tourné la page de ce triste épisode. Si Vince Carter n’a pas son maillot retiré aux Raptors, qui le mérite vraiment ?

  • Kyle Lowry

Lui aussi semble un incontournable et son retrait de maillot arrivera à 99,9% dès qu’il annoncera son retrait des parquets NBA. Top 3 aux matchs joués avec les Raptors, Top 3 aux points marqués, meilleur passeur et intercepteur de l’histoire de Toronto. 9 saisons à jouer au capitaine courage, d’abord avec DeMar DeRozan puis Kawhi Leonard et Pascal Siakam (Fred VanVleet). Le leadership, les shoots clutch, son rôle joué dans le seul titre de l’histoire de la franchise (2019). Kyle Lowry verra son numéro 7 monter au plafond de la Scotiabank Arena, il n’y a même pas débat. Et si c’était lui le premier à avoir cet honneur d’ailleurs ?

  • DeMar DeRozan

Une histoire d’amour qui finit à l’arrière d’un fast food mais une histoire d’amour quand même. Sacrifié pour faire venir Kawhi Leonard en 2018, DeMar DeRozan était LA star des Raptors dans les années 2010. Lui qui voulait marcher dans les pas de Kobe Bryant est devenu une machine du scoring à Toronto, au point d’être toujours le numéro un all-time aux points marqués mais aussi aux matchs joués sous l’uniforme noir et rouge. Certes, il n’y a pas eu de titre au bout (merci LeBron) mais le joueur a toujours clamé son amour du maillot, il n’a pas choisi à partir et il a les stats mais aussi la longévité pour le mériter. Il a des solides arguments, à voir en fin de carrière.

  • Kawhi Leonard

Peut-on avoir son maillot retiré en ayant joué qu’une seule saison dans une franchise ? Cela semble compliqué mais les Raptors pourraient peut-être faire une exception avec Kawhi Leonard. Absolument titanesque lors de la saison 2018-2019, le Klaw avait joué à un niveau MVP pour mener Toronto à son premier titre NBA face aux Golden State Warriors, remportant au passage le trophée de MVP des Finales NBA. Il avait ensuite filé à l’anglaise ou plutôt à la californaise pour rejoindre les Clippers dans sa ville natale. Pas de longévité et une histoire qui dure tout juste un CDD d’un an mais Kawhi Leonard restera à jamais l’homme du premier titre dans l’Ontario. Suffisant ou pas alors ?

Ils ont aussi des arguments mais partent de plus loin

On a cherché un maximum de joueurs avec quelques références sous le maillot de Toronto mais aucun ne semblait plus légitime que les quatre ci-dessus. Certains ont néanmoins mérité une mention, même si ça semble plus compliqué. On pense par exemple à la doublette Pascal Siakam / Fred VanVleet. Deux joueurs sur qui personne ne misait, qui explosent et participent au titre de 2019 avant d’aller chercher des statuts de All-Star. Relation idyllique avec la franchise et palmarès qui va bien. Ils restent néanmoins un poil en-dessous niveau calibre par rapport aux autres. S’ils avaient fait leur carrière entière à Toronto, la question aurait sans doute été différente. On a aussi voulu mentionner un ancien de grand talent qui aura au moins brillé au niveau individuel à défaut de porter loin sa franchise en Playoffs. 7 saisons pour Chris Bosh dans l’Ontario avant de filer à Miami, là où il a justement son maillot retiré. Statistiquement, CB4 a des vrais accomplissements chez les Raptors mais il n’y a eu aucun run en Playoffs durant son mandat en star locale et son départ a là aussi laissé un goût amer dans la bouche des fans. Cela semble compliqué à imaginer le concernant mais sait-on jamais…

Los Angeles Clippers

Les principaux candidats :

  • Chris Paul

Chris Paul n’aura passé “que” six saisons chez les Clippers mais impossible de ne pas noter l’énorme changement apporté par CP3 en Californie. Le meneur a aidé à changer l’image de la franchise, passée d’une abonnée aux bas-fonds de sa Conférence à une place forte de l’Ouest. CP3 c’est aussi le symbole de Lob City, cette équipe hyper spectaculaire qui régalait niveau highlights à défaut de remporter un titre. C’est d’ailleurs le seul accomplissement qui manque au palmarès du bonhomme. Si les Voiliers avaient remporté une bague, la question ne se poserait même pas.

  • Blake Griffin

Qui dit Chris Paul dit forcément Blake Griffin chez les Clippers. Le grand rouquin a été le cauchemar des cercles pendant bien des années dans cette équipe des Clippers qui se voulait showtime. Rookie de l’année en 2011, Quake va aussi ajouter cinq sélections au All-Star Game durant son passage aux Clippers et tellement de bonhommes postérisés soir après soir.. Il est le second meilleur scoreur de l’histoire de la franchise et même le meilleur si on ne prend que la période à Los Angeles (Randy Smith ayant joué à Buffalo et San Diego). Si les Clippers honorent l’époque Lob City, Blake Griffin fera partie du package à coup sûr.

  • DeAndre Jordan

Si aujourd’hui DeAndre Jordan ressemble plus à une mascotte qu’à un joueur NBA, il ne faut pas oublier le gros impact qu’avait Dédé du temps de Lob City. Rempart défensif et rebondeur XXL, Jordan se régalait sur chaque ballon aérien de Chris Paul pour remplir tous les Top 10 matinaux (Brandon Knight peut valider). S’il n’a pas la hype des autres leaders des Clippers, DeAndre Jordan reste un immense morceau dans l’histoire de sa franchise. Plus grand nombre de matchs disputés (750), meilleur rebondeur et contreur all-time avec dix ans passés à L.A. S’agirait de ne pas oublier le grand Dédé en fin de carrière.

  • Bob McAdoo

Seulement cinq saisons passées avec les Buffalo Braves (ancêtres des Clippers) mais quel régal pour les yeux. Rookie de l’année, 3 fois meilleur scoreur de la Ligue sur ses 5 premières saisons dont un titre de MVP ! Rien que ces quelques mots permettent de mesurer le phénomène Bob McAdoo à ses débuts dans la Grande Ligue. Extraordinaire scoreur au caractère bien trempé, mais qui a dû gérer quelques blessures par la suite avant de se réinventer dans un rôle de sixième homme de luxe pour aller gagner deux titres avec les… Lakers. C’est peut-être ce rôle chez le voisin qui bloque le dossier McAdoo car on parle sans doute du joueur le plus dominant à avoir enfiler le maillot de la franchise.

  • Randy Smith

Randy qui ? Et ouais on reste dans de l’old-school avec un bonhomme qui a fait son bout de chemin avec les Clippers ou plutôt avec les Buffalo Braves comme on les appelait alors. Si Bob McAdoo était LA star de l’équipe, Randy Smith ne doit certainement pas être oublié, lui qui a joué plus de 8 saisons sous l’uniforme cher aux voiliers. Plus de 40 ans après sa retraite, Randy Smith reste d’ailleurs à ce jour le meilleur scoreur et intercepteur de l’histoire des Clippers et le numéro 2 au nombre de matchs joués.

On a aussi pensé à eux (rapidement)

Quelques petites mentions, ça ne fait jamais de mal alors on commence par Elton Brand, leader de la franchise et talent All-Star avant l’arrivée de Lob City. Un petit World B. Free aurait sans doute eu son mot à dire s’il était resté plus que deux saisons. On garde aussi dans un coin de la tête les dossiers Kawhi Leonard et Paul George. Si pour le moment les deux ailiers ont surtout marqué l’histoire de l’infirmerie de la franchise, on sait qu’un titre à L.A. pourrait changer beaucoup de choses dans les prochaines années. Reste à aller le remporter et ça c’est une autre histoire.