Après la désillusion… le besoin urgent de rebondir aux JO 2024 : qui sont les candidats pour une Redeem Team à la française ?

Le 28 août 2023 à 08:33 par Giovanni Marriette

Équipe de France 27 août 2023
Source image : FIBA

Quelques minutes après la fin du deuxième match de poule de la Coupe du Monde 2023 face à la Lettonie, une deuxième défaite, les possibilités de dégoupiller étaient nombreuses. Pardonnez-nous nos offenses mais… on n’a pas voulu tomber dans ce petit jeu-là, pas à chaud. Alors on se tourne plutôt vers l’avenir, un avenir très proche car il concerne l’été prochain et les Jeux Olympiques de Paris 2024. 

Alors, on fait quoi ?

En sortie de match le capitaine Nicolas Batum a donc mis le doigt sur quelque chose. La défaite oui, des coupables sur le terrain, oui, mais d’autres coupables, nommés sans avoir été nommés puisque selon Nico la France doit “jouer avec ses meilleurs joueurs”, point, barre.

Les mots de Nicolas Batum en sortie de défaite :pic.twitter.com/D9jtmbnHh9

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) August 27, 2023


Nicolas Batum qui faisait évidemment référence à Thomas Heurtel, privé d’Équipe de France pour avoir fait le choix de s’engager dans un club russe en plein conflit géopolitique. Des histoires de charte, des histoires dans lesquelles on a l’impression que chacun a un peu fait comme il l’entendait mais passons, là n’est pas le sujet de cet article, disons qu’il en est simplement l’un des paragraphes.

La grosse question ? Elle est de savoir si l’EDF doit continuer à former son roster en prenant en compte les cases cochées suivantes – expérience, mérite, talent, potentiel, polyvalence – ou si elle osera un jour “drafter au talent”, oser, prendre le contre-pied d’une certaine stabilité qui a parfois fait ses preuves (2021) mais qui commence tout de même à empiler quelques casseroles.

Attention les yeux.

2016 ? Tabassage en règle des mains des Espagnols, nos vieux n’étaient plus au niveau. 2017 ? Élimination dès les huitièmes de l’Euro par une Allemagne jeune et conquérante. 2019 ? Vivoter sur un exploit face à des Américains salement customisés, médaille de bronze peut-être un peu surcotée, heureusement qu’on n’a pas écrit cet article à chaud. 2021 ? La respiration, rien à dire, trop bien. 2022 ? Une minette énorme en huitièmes et en quarts, un tournoi qui aurait pu/du se finir très tôt. Puis l’imprévisible Pologne et ses joueurs de N2 en demi, sans commentaire, et au final le seul match que l’on doit gagner est une raclée psychologique terrible face à qui ? Face à qui vous savez.

Mais attend, il vient quand même pas de dire que cette équipe est nulle depuis sept ans là ?

Bah non.

Ce qu’on essaie de poser ici c’est la manière avec laquelle ça doit changer, et pour que ça change il faut – forcément – commencer par évoquer ce qui ne va pas. Spoiler pas mal de choses, alors je propose qu’on extrapole un peu, parce que c’est plus facile, parce qu’on vous jure qu’écrire dans ces conditions est un vrai métier. La France du basket ? Seule nation élite au monde à évoluer sans un vrai top meneur de formation. Nando De Colo ? Trois fois par an dans des Top 10 grâce à des no-look pass, il est donc meneur, ce sera donc notre meneur. Seule nation de l’élite mondiale, aussi, à posséder dans son cinq un axe 1-5 composé d’un meneur de jeu par défaut et d’un pivot étiqueté “défensif”. En comparaison, Luka Doncic a transformé un certain Mike Tobey en Karl Malone en moins de cinq ans, tout est donc possible dans ce bas-monde.

La différence d’ailleurs entre la France et d’autres grandes nations de basket, l’Espagne par exemple *gnmpfgnmpf*, c’est que lorsque nos Tony, Flo ou Mike nous font leur Last Dance en 2016, les pauvres ont déjà pris un coup dans l’os, en d’autres termes ils sont vieux. En 2024 ? On adore Nando ou Nico, bien évidemment qu’ils mériteront x1000 leur place dans un an, mais la Roja, elle, offre une Last Dance chaque année à un ou deux de ses leaders, car la Roja possède des leaders dans absolument toutes les classes d’âge, ce qui n’est absolument pas le cas des Français (grosses générations 82/83, puis 88, puis 92). Pas un reproche, juste un constat.

Et donc, il faut faire quoi pour 2024 ?

Déjà, on se calme avec Vincent Collet. On se calme. A-t-il fait son heure ? Probablement. Doit-on pour autant dégager un sélectionneur / coach en place depuis douze ans et ce à un an de Jeux Olympiques que la France jouera à domicile ? Merci d’entrer, de voter, de ressortir et de récupérer votre cœur avant de partir. Vincent Collet sera à la tête des Bleus dans un an, très certainement pour sa Last Dance à lui aussi, et si la manière de construire son palmarès dérange certains, sachez que cela veut dire que ce palmarès existe et c’est déjà très cool.

Les joueurs ? De la jeunesse. De la fraîcheur. Des paris, mais de vrais paris hein, pas des paris déguisés en fausses certitudes. Thomas Heurtel évidemment, pour son niveau intrinsèque, au playmaking, au scoring, à la distribution, pour son gros short. Frank Ntilikina, le pauvre, aurait du en être et devra en être de nouveau. Killian Hayes ? Pourquoi pas, un an pour convaincre, et ne me parlez pas de stats en NBA car si Frank Ntilikina et même… Evan Fournier ont apporté cet été aux Bleus, ce n’est clairement pas grâce à leurs employeurs respectifs.

Thomas Heurtel, Frank Ntilikina, Killian Hayes voire Théo Maledon sur les lignes arrières, et… Sidy Cissoko, Bilal Coulibaly et Rayan Rupert dans les ailes ? Étape 1 du projet pour ces trois-là évidemment, mais si la France veut bien figurer aux Jeux et ne pas se faire empaler par des punks baltes il faudra partir avec les meilleurs, peu importe l’âge. Un peu tôt encore pour les Melvyn Ajinca, Zaccharie Risacher et autres pépites potentielles, mais des trois noms juste ci-dessus peut très bien sortir une belle surprise dans un an, et ÇA ce serait un pari, en sachant que dans le tiroir de la jeunesse se trouve également un renfort déjà tout trouvé mais qu’il faudra – attention – préserver du trop plein de pression…

Victor Wembanyama, qu’on attend déjà si fort

Comme si ça ne suffisait pas d’être le héros attendu par tout San Antonio, par tout le Texas, Victor Wembanyama est devenu en quelques heures le premier résultat dans la barre de recherches lorsque l’on tape “solution pour que la France gagne un match”. Lancé dans le grand bain en novembre et février lors de fenêtres internationales, le géant français avait alors tabassé du Tchèque et du Lituanien afin de montrer qu’il était déjà capable d’apporter à ces Bleus, malgré une adversité toute relative. Resté aux États-Unis pour se faire à sa nouvelle vie américaine au lieu de disputer la Coupe du Monde, Vic a plutôt ciblé les prochains Jeux Olympiques pour l’explosion internationale, quelle belle idée.

Il demeure alors une pensée, là, tout de suite, quand on évoque sa prochaine prise de pouvoir en sélection : le syndrome de l’arbre qui cache la forêt. En effet, jamais ô grand jamais une nation n’a tenu bon en surfant sur les épaules d’un seul homme, et ce serait catastrophique de remettre dans les mains de Wemby – bien que d’une pointure avoisinant le 56 – la destinée toute entière d’une nation. Il faudra donc faire en sorte que Vic soit la tête d’affiche, mais que sur cette affiche se multiplient les acteurs et non les faire-valoir car ce serait un cadeau empoisonné fait à ce jeune homme plein de talent tout autant que la meilleure manière de foncer dans le mur.

Joel Embiid, c’est pas des lol ?

On en a beaucoup parlé, on en a ri, bref on l’a très peu pris au sérieux mais avant de parler d’éthique avec les milliers de spécialistes en la matière, parlons déjà de basket. A-t-on seulement les moyens de ne pas tout faire pour aller chercher Joel Embiid pour les Jeux ? Peut-on vraiment se permettre de continuer sur la voie de la continuité et de se priver de l’un des meilleurs pivots du monde ? La perspective d’une raquette composée de Joel Embiid et Victor Wembanyama avec Guerschon Yabusele et Nico Batum en small 4 sur le banc ne vous procure-t-elle pas une once de plaisir en des endroits très personnels ? On espère que oui, et dans l’optique du mantra récité plus haut (prendre les meilleurs joueurs disponibles, tu parles d’une révolution) difficile d’anticiper les potentielles raisons d’un refus de coopérer côté français.

Désormais ? Souffler très fort devant les prochains matchs des Bleus. Ce sera face au Liban, à la Côte d’Ivoire et à l’Iran, incroyable été 2023. Puis penser 2024, déjà, on aura neuf mois pour le faire. Allez, des jeunes, des Last Dance, un MVP et un futur GOAT… et on va chercher la médaille d’or dans un an ?