Donovan Mitchell fraichement débarqué à Cleveland, jusqu’où peuvent aller ces Cavaliers new look ?

Le 04 oct. 2022 à 15:18 par Gauthier Cognard

Mitchell Garland Lopez Cavaliers pré-saison
Source image : Youtube

Quatre ans après le départ de LeBron James, les Cleveland Cavaliers retrouvent une équipe compétitive. Avec un core qui reste en place et l’arrivée de Donovan Mitchell, les Cavs de Darius Garland pourront viser loin. Jusqu’en finale de conférence par exemple ?

Pour gagner en NBA, il faut (au moins) une star. Les Cleveland Cavaliers l’avaient, pendant sept ans d’abord puis quatre ensuite, la plus grande de toutes, LeBron James aka le King en personne. Ils ont gagné, une seule fois mais c’est déjà ça, puis les Cavaliers l’ont perdu, et ont perdu. Beaucoup perdu. Seulement 60 victoires en trois ans, non non vous ne rêvez pas c’est moins que ce que les first seeds font chaque saison. Mais la saison dernière, les choses ont commencé à changer. Le coach J.B. Bickerstaff et le GM Koby Altman ont mis en place une nouvelle culture et fait naitre un nouveau groupe qui s’épanouit sous l’impulsion notamment de Darius Garland et d’Evan Mobley. Neuvièmes à l’Est et éliminés lors du play-in, les résultats ont été un peu décevants après une première moitié de saison étincelante mais l’essentiel est ailleurs.

Durant toutes ces années et un peu plus à l’Ouest, Donovan Mitchell, lui, a gagné. Enfin, un peu, disons. Superstar au Jazz, il a emmené la franchise de l’Utah jusqu’au deuxième tour des Playoffs par deux fois, ce qui est bien mais pas top comme dirait le bulletin du commissaire Bialès. Son association avec Rudy Gobert aurait dû mieux marcher mais parfois ça ne se passe pas comme on le souhaite, quelqu’un tousse dans un micro et tout s’effondre. Il a donc été décidé de les séparer, et de les envoyer le plus loin possible l’un de l’autre, enfin non puisque deux heures d’avion ce n’est rien mais bref, passons. Donovan Mitchell arrive donc chez les Cavaliers et la franchise et le joueur sont désormais réunis autour d’un objectif : dépasser ce fameux deuxième tour des Playoffs. Spida, lui, veut aller au bout, vers le titre, dès cette saison. On appelle ça l’ambition et tant mieux pour lui, même si son GM préfère ne pas trop s’avancer.

“Cette année, ce n’est pas gagner ou rien. On a un groupe très jeune, on prend de l’expérience. On veut jouer plus de 84 matchs cette saison, mais ça doit servir de rampe de lancement. Nous voulons grandir, construire quelque chose sur la durée.” – Koby Altman

Koby Altman tempère les ardeurs de son joueur et c’est bien normal, chacun est dans son rôle et les chevaux sont bien gardés. L’objectif de titre cette saison semble très ambitieux voire utopique, au regard des adversaires que les Cavs croiseront à l’Est.

Historiquement, du moins depuis le début des années 2000, la conférence Ouest domine la conférence Est. Depuis la fin de l’ère Michael Jordan aux Bulls, c’est à dire en 24 saisons, une équipe de l’Est n’a remporté la Ligue qu’à sept reprises. Et trois fois, c’était grâce à LeBron James donc est-ce que ça compte vraiment (oui) ? Sur la même période, le huitième à l’Est n’a eu que trois fois un meilleur bilan que le huitième de l’Ouest, avec parfois des écarts de plus de dix victoires. Des statistiques qui peuvent dire ce qu’on veut bien leur faire dire, mais qui montrent un certain écart entre les conférences, et surtout une certaine faiblesse de l’Est. Mais depuis quelques années, la donne change petit à petit, et la conférence se renforce. Aujourd’hui, beaucoup d’équipes sont capables de se classer très haut, et il est de plus en plus difficile pour les franchises de l’Est de tirer leur épingle du jeu.

Eastern Conference vs. Western Conference 🤔 pic.twitter.com/Qx9nv29QaS

— The Ringer (@ringer) July 4, 2017

La Conférence Est vs La Conférence Ouest, 2017

Cette saison, cinq équipes paraissent, sur le papier du moins, au-dessus des Cavaliers : le Heat, les Celtics, les Bucks, les Sixers et les Nets. Évidemment, cela ne garantit en rien un quelconque classement de conférence mais on peut imaginer que les Cavs auront du mal à avoir l’avantage du terrain pour le premier tour des Playoffs. Derrière, trois équipes sont sensiblement équivalentes aux coéquipiers de Darius Garland : les Raptors qui ont gardé leurs éléments dominants, les Hawks qui se sont renforcés grâce à Dejounte Murray, et les Bulls de LaVine et DeRozan, même s’il leur manque Lonzo Ball. C’est avec ces équipes là que Cleveland va devoir batailler pour se hisser le plus haut possible dans le classement.

Si l’on veut être réaliste, on peut imaginer ces Cavs terminer sixièmes à l’Est, puis se coltiner l’un des gros morceaux de la conférence sans avantage du parquet. Bon, l’ambition est là donc ne nous arrêtons pas en si bon chemin, et imaginons une victoire acquise d’arrache-pied en six ou sept matchs. On avance, on arrive au deuxième tour des Playoffs et une question se pose à l’automne 2022 : est-ce le plafond de verre pour cette équipe et Donovan Mitchell ? On l’a dit, Dodo n’est jamais allé plus loin et là, ça risque encore une fois d’être compliqué. Toutes ces équipes, les cinq favoris cités au dessus, ont connu a minima la finale de conférence, d’autres la finale tout court, une autre le titre, dans les cinq dernières années. À l’exception des Nets mais eux jouent avec Kevin Durant sur le parquet, c’est un peu plus facile alors ça compte quand même. L’important c’est l’expérience, et tous ces joueurs l’ont. Donovan Mitchell ? Un peu mais pas vraiment. Darius Garland, Evan Mobley, Jarrett Allen ? Pas du tout, et il n’y a guère que Kevin Love qui connait le plus haut niveau de la NBA et lui ne se fait plus tout jeune. Mais soyons encore plus ambitieux, imaginons qu’ils s’en sortent. On les voit mal passer encore un tour, battre par exemple les Bucks après avoir sorti les Nets puis les Celtics, pas une sinécure. Donovan Mitchell est ambitieux, c’est bon signe pour la suite, mais les attentes de son GM paraissent plus réalistes : on construit, on va déjà en Playoffs pour un tour voire deux, et on mise sur les prochaines saisons, car l’avenir semble radieux pour les Cavaliers.

Un tour ou deux de Playoffs, voilà un objectif réaliste pour les Cavaliers pour la saison 2022-23. Il faudra vraisemblablement patienter pour aller plus loin même si tout peut arriver. Darius Garland a 22 ans, Evan Mobley 21, Jarrett Allen 24. Laissons-les grandir, ils finiront par gagner.