Simone Fontecchio, du rêve au cauchemar : 0/2 aux lancers après un match sensationnel, respect (et merci)

Le 14 sept. 2022 à 21:15 par Arthur Baudin

Simone Fontecchio
Source image : FIBA

Où dégoter le meilleur marabout ? Après 45 minutes de joute entre Français et Italiens, il semblerait que Vincent Collet ait trouvé bien plus qu’un bout de réponse à la grande interrogation du moment. Sinon, comment expliquer que – quatre jours après le choke de Cedi Osman aux lancers-francs – Simone Fontecchio, absolument génialissime sur toute la rencontre, ait lui aussi tremblé au plus important des moments ? Du grand n’importe quoi.

Lunaire. C’est absolument lunaire.

Samedi dernier, à 12 secondes de la fin du 1/8 de finale entre Turcs et Français, les Bleus sont menés 77 à 75. La situation force le pessimisme : Cedi Osman s’en va tirer deux lancers-francs sur la ligne. Cadeau du ciel, il manque les deux. Nouveau cadeau du ciel, Rudy Gobert pose une claquette au buzzer et force la prolongation. Nouveau-veau cadeau du ciel, l’équipe de France l’emporte après prolongation.

Ce mercredi, à 16 secondes de la fin du quart de finale entre Italiens et Français, les Bleus sont menés 77 à 75. La situation force le pessimisme : Simone Fontecchio s’en va tirer deux lancers-francs sur la ligne. Cadeau du ciel, il manque les deux. Nouveau cadeau du ciel, Thomas Heurtel égalise sur lay-up et force la prolongation. Nouveau-veau cadeau du ciel, l’équipe de France l’emporte après prolongation.

Qu’on nous dise « Ces Bleus ont du cœur, c’est formidable, encore une victoire à l’arrachée ! » : d’accord, mais il y a forcément autre chose. Quelle force occulte propulse donc l’équipe de France, là où elle ne mérite pas vraiment d’arriver ? Un gars comme Simone Fontecchio, sur très exactement 39 minutes et 44 secondes de match, a été impeccable. Un gars comme Thomas Heurtel, sur la première période, n’a pas été au niveau. Les Français sont-ils « trop talentueux » pour perdre ce genre de rencontre, ou bien sont-ce leurs adversaires qui manquent simplement d’expérience pour punir, sanctionner, et renvoyer les Bleus à la maison ? On peut analyser, comme on peut – après deux évènements aussi improbables – facilement tomber dans la superstition : « C’est un signe, on va forcément aller au bout, plus rien ne peut nous arriver ! ». Calmos. Ce niveau de jeu ne suffira pas à faire tomber (à condition qu’elle gagne ce soir) la Slovénie de Luka Doncic. Ou peut-être suffira-t-il à la faire tomber, finalement. Qui sommes-nous pour interpréter ce qui peut être un signe d’en haut ? T’sais le rédacteur croyant qui perd le fil de son article. M’enfin, choke ou non, Simone Fontecchio nous a quand même bien fait la chanson.

Toujours vivants, toujours debout. pic.twitter.com/ErivRCWesu

— Arthur TrashTalk (@ArthurJBaudin) September 14, 2022

Meilleur marqueur de l’Italie sur les derniers Jeux olympiques, Simone Fontecchio a, ce mercredi, fait respecter son statut de leader transalpin : 21 points à 7/15 au tir, 5 rebonds, 2 assists et 1 interception en 35 minutes de jeu. Un match légèrement au-dessus de ses standards sur cet EuroBasket, et une nouvelle performance qui explique pourquoi le Jazz est allé le chercher à Baskonia. Du pull-up à 3-points, une tenue de balle sécuritaire et de la création : le bonhomme a tout d’un artiste, qui n’attend qu’un renfort XXL en équipe nationale pour jouer les parfaits lieutenants. C’est-à-dire ? C’est-à-dire qu’on verra ce que fait Paolo Banchero, mais la potentielle association entre les deux nous fait dire que sur les prochaines années, il faudra se méfier de l’eau qui dort depuis deux siècles, à savoir le basket-ball italien. Même si bon, il est fort probable que dès que la NBA reprendra en octobre prochain, Simone Fontecchio tourne à 4,1 points de moyenne. Le grand mystère de la transition FIBA/NBA, vous savez.

À 26 ans, Simone Fontecchio vient probablement de manquer de conclure l’un de ses plus grands rendez-vous en carrière. On n’imagine même pas le centième de la frustration qu’il doit ressentir à l’instant T, pendant que nous, Français, décrochons une qualification aussi géniale que laborieuse.


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