EuroBasket 2022 : Vincent Collet, un guide dont le palmarès déjà dingue ne demande qu’à s’étoffer

Le 31 août 2022 à 13:57 par Alexandre Taupin

Vincent Collet
Source image : FIBA

L’EuroBasket 2022 ça débute demain et, après avoir étudié le profil de chaque membre du roster des Bleus, on s’est dit que le coach avait aussi le droit à sa petite présentation car, pour aller chercher une médaille, la troupe tricolore aura besoin d’un bon général pour les guider. Allez, place à la présentation de Vincent Collet, sélectionneur de l’Équipe de France. 

  • Nom : Collet
  • Prénom : Vincent
  • Age : 59 ans
  • Poste : coach
  • Sur le CV : Le Mans (2000-2008), ASVEL (2008-2010), SIG (2011-2020 dont un court break en 2016), Metropolitans 92 (2021-2023) / France (2009-…)
  • Palmarès en EDF : médaillé d’or à l’Euro 2013, médaillé d’argent à l’Euro 2011 et de bronze à l’Euro 2015, médaillé de bronze au Mondial 2014 et 2019, médaillé d’argent aux Jeux Olympiques 2020

Figure incontournable du basket français depuis bientôt quinze ans, Vincent Collet sera une fois de plus sur le banc pour driver les Bleus lors de cet EuroBasket 2022. L’ardoise et le feutre Velleda, le natif de Sainte-Adresse les manie depuis bien longtemps, depuis 22 ans exactement et des débuts du côté du Mans, l’équipe dans laquelle il a joué huit saisons en tant que joueur. C’est alors le début d’une belle histoire pour Collet, qui ramène un titre national en 2006 au club sarthois, mettant ainsi fin à 24 années de disette. Le Mans, c’est aussi toute une génération de joueurs qui va côtoyer le coach normand pendant de nombreuses années, que ce soit en club ou en sélection. On pense aux Alain Koffi, Yannick Bokolo, Nicolas Batum (lancé par Collet) ou encore le jeune Antoine Diot. En 2009, à peine un an après son départ du Mans pour l’ASVEL, Vincent Collet s’offre un deuxième titre national et en profite même pour ajouter une seconde casquette sur sa tête : il prend les rênes des Bleus. À l’instar de plusieurs autres sélectionneurs, Collet fait le choix de poursuivre en club à côté de ses obligations nationales. Licencié par l’ASVEL en 2010, il accepte le challenge strasbourgeois et réussit à faire de la SIG une place forte du championnat de France. Il avait ramené un titre de champion à ses deux précédents clubs mais la SIG va toujours buter sur la dernière marche, échouant à cinq reprises en finale, sans oublier une finale européenne elle aussi perdue en 2016. Petite consolation, il peut au moins se targuer d’avoir pécho deux Coupes de France et deux Leaders Cup. Si les trophées lui échappent en club, la sélection permet à Collet de garnir un peu plus son armoire à médailles. Il en grapille six en onze compétitions dont l’or au Championnat d’Europe en 2013 et évidemment la belle médaille d’argent aux derniers Jeux Olympiques. Quand on sait que l’Équipe de France compte quatorze médailles dans l’intégralité de son histoire, c’est dire la trace laissée par Collet.

Et cet EuroBasket alors ? Peut-il permettre d’ajouter une septième médaille à la collection privée de l’ancien arrière ? On a bien envie d’y croire même si le groupe France est amputé de plusieurs cadres dont Nicolas Batum, Nando de Colo ou encore Frank Ntilikina. Petite stat qui est intéressante d’ailleurs : depuis 2009, Vincent Collet a toujours pu s’appuyer sur un joueur de son noyau “historique”, à savoir Tony Parker, Boris Diaw, Nicolas Batum ou Nando de Colo. Pour cet Euro, il devra faire pour la première fois sans aucun d’entre eux. Les forfaits des deux derniers constituent d’ailleurs la principale inconnue de cette compétition. Les Bleus peuvent-ils compenser le manque provoqué par l’absence de leurs deux cadres ? Les matchs de préparation ont prouvé que les joueurs de Vincent Collet étaient capables du meilleur comme du pire (le symbole ultime, ce match contre les Tchèques). De quoi sans doute avancer avec prudence au moment de juger des chances de victoire des tricolores. De manière assez paradoxale, c’est souvent lorsqu’on n’attend pas la France que l’on est le plus agréablement surpris. On se souvient par exemple de ce Mondial 2014 où les Bleus étaient privés de Tony Parker, Nando de Colo mais aussi Alexis Ajinça et ont quand même réussi à aller chercher le bronze, se permettant de sortir la grande Espagne sur ses terres en quart avant de chuter de peu contre la Serbie en demi mais sans oublier d’aller arracher avec les tripes une médaille de bronze contre la Lituanie.
Un scénario doré comme en 2013, un petit regret en 2015 à domicile, un naufrage en 2017, l’EuroBasket a tendance à offrir des sacrés ascenseurs émotionnels aux fans tricolores. Pour cet Euro 2022, tous les scénarios sont permis d’autant qu’aucune nation n’a clairement le lead sur les autres. L’Espagne et la Serbie amoindries, la Slovénie et la France s’imposent comme les deux équipes les plus solides sur le papier. Reste à transformer ça en résultat sur le terrain pour préparer au mieux les prochains rendez-vous. Dans un an le Mondial aura lieu et il s’agira de la dernière répétition avant l’événement que tout le monde attend, les JO à Paris. Pour Vincent Collet, prolongé jusqu’en 2024, il s’agit peut-être du dernier virage de sa carrière en Bleu. Que se passerait-il s’il venait à mener les Bleus sur le toit du monde au JO ? Poursuivrait-il l’aventure ou, à l’instar d’un Aimé Jacquet en football, rendrait-il son tablier au sommet ? Pour cela, il pourra compter sur un groupe normalement au complet puisque les leaders (Fournier, Gobert, Batum, De Colo) seront tous de la partie en 2024 ainsi que la jeune relève avec Victor Wembanyama en tête d’affiche. La pépite sera d’ailleurs coachée par… Vincent Collet l’an prochain au Metropolitans 92. Faire la récolte de médailles et lancer la carrière d’un des plus grands – potentiels – talents de l’histoire du basket français, on connait un coach qui aura de quoi s’occuper sur les deux prochaines années.
Pour son cinquième EuroBasket, Vincent Collet commence à connaître la chanson et son expérience ne pourra qu’être utile pour mener l’Équipe de France vers une nouvelle médaille continentale. À deux ans des JO à Paris, ce Championnat d’Europe a tout de la grosse répétition pour le chef d’orchestre des Bleus. Fausses notes interdites.