EuroBasket 2022 : l’Allemagne, pays hôte d’une compétition… trop relevée pour Dennis Schröder et ses sbires ?

Le 27 août 2022 à 10:22 par Arsène Gay

Allemagne EuroBasket 25 août 2022
Source image : YouTube

Ding-dong, il est l’heure de plonger sans masque ni tuba dans la grande piscine de l’EuroBasket 2022, et aujourd’hui on vous présente l’hôte de la compétition, qui ne fait pour autant pas figure de favori à moins d’une semaine du début des hostilités : l’Allemagne. Gênés par les pépins physiques et orphelins d’un paquet de NBAers, les Allemands vont avoir beaucoup de mal à casser leur série de 17 années sans médailles internationales. Mais vous connaissez le dicton : “cela semble toujours impossible, jusqu’à ce qu’on le fasse“. Bim, un peu de Nelson Mandela pour la culture.

Le background international

Une grosse défaite bien méritée en 1945 qu… ah on parle de basketball ? Au temps pour moi j’étais parti sur autre chose. Pour ce qui est de la balle orange, il est important de préciser que le palmarès des Allemands n’est pas fantastique. Rendons tout de même à César ce qui appartient à César : ces derniers ont remporté à domicile – et contre toute attente – le championnat d’Europe 1993, alors même que Detlef Schrempf venait de prendre sa retraite internationale. Depuis ? Plus un seul titre du même acabit. Heureusement que Dirk Nowitzki est né à Wurtzbourg, car c’est en immense partie grâce à lui que les Germaniques parviendront à arracher une breloque de bronze à la Coupe du Monde 2002 puis une deuxième place à l’Euro 2005. Trois médailles donc, toutes d’une couleur différente, à croire qu’ils ont fait exprès de s’arrêter là. Car oui, là par contre, on n’a vraiment plus rien à dire. En 17 ans, l’Allemagne n’aura fait qu’enchaîner les déceptions, sans jamais parvenir à remonter sur un quelconque podium. Vous la sentez cette odeur en amont d’un EuroBasket qu’ils vont jouer chez eux ? C’est celle du seum et de l’esprit de vengeance, considérés comme de très bons moteurs pour performer quand on parvient à les canaliser.

Le roster 2022 (un joueur doit encore sauter)

  • Niels Giffey
  • Justus Hollatz
  • David Kramer
  • Maodo Lo
  • Andreas Obst
  • Dennis Schroder
  • Christian Sengfelder
  • Daniel Theis
  • Johannes Thiemann
  • Johannes Voigtmann
  • Franz Wagner
  • Nick Weiler-Babb
  • Jonas Wohlfarth-Bottermann

Y’a-t-il plus Allemand que d’avoir plus de 60% des gars de ta liste avec des noms commençant par S, T, V ou W ? Pardon ça n’a aucun rapport avec le sujet de base, j’ai dû penser à voix haute. Plus sérieusement, si Gordon Herbert doit encore retirer un nom de cette pré-sélection pour officialiser son roster, on est incapable de vous dire qui va se faire tèj’. Impossible en tout cas de séparer Dupond et Dupont aka Voigtmann et Thiemann, qui ont non seulement le même prénom mais aussi des stats similaires – et très bonnes – sur les matchs de préparation. Le cut devrait vraisemblablement se jouer entre Senfelder, Weiler-Babb et Wohlfarth-Bottermann – quel enfer d’écrire cet article sans déconner – qui ont l’air particulièrement éclatés. Enfin, on dit ça mais si ça se trouve, c’est bien… Daniel Theis qui ne participera pas. Blessé, ce dernier ne joue actuellement pas les matchs de qualification pour la Coupe du Monde, et est encore incertain pour l’Euro.

Cela ferait quand même beaucoup pour l’Allemagne, qui est déjà privée de Maxi Kleber, Isaac Bonga ou encore Moritz Wagner, lui aussi touché à la cheville. Heureusement, après une très belle campagne rookie du côté d’Orlando, le petit frère Franz devrait quant à lui répondre présent afin de ramener toutes ses qualités offensives et d’intelligence de jeu à ces Allemands qui auront besoin de ce jeu plus “américain” pour espérer rivaliser avec les favoris. On gardera évidemment un œil sur le sniper Andreas Obst, qui ne fait littéralement que shooter à 3-points (capable de tirer à 51% du parking sur une saison entière MDR) et les cadres de l’équipe comme Niels Giffey ou Maodo Lo. Ah oui d’ailleurs, ce sera la première compétition officielle d’Herbert en tant que coach de la sélection et, mine de rien, ça peut peser lorsqu’on affronte un habitué comme… Vincent Collet, au hasard.

Le joueur à suivre

Bon, si on n’en a pas parlé juste avant, vous avez probablement compris que c’est parce que cette rubrique lui est entièrement dédiée. Mais que va bien pouvoir donner Justus Hollatz Dennis Schröder ? Actuellement agent-libre sans réelle offre sur la table (mis à part des rumeurs autour des Lakers), le guard joue bien plus gros qu’il n’y paraît à l’occasion de cet Euro. S’il parvient à hisser son pays sur ses épaules en performant avec régularité, sa cote pourrait très bien remonter auprès des franchises NBA. Mais à l’inverse et en cas d’échec, son nom pourrait rapidement être mis sur liste noire, lui qui est unanimement considéré comme le leader de cette sélection allemande depuis le départ de Dirk Nowitzki en 2015. Et les choses ne semblent pour le moment pas bien engagées. Après avoir commencé l’été sur les chapeaux de roues en claquant 38 points sur la tronche de la Pologne – record pour les phases de qualification à la CDM jusqu’à Giannis avant-hier – ce dernier s’est blessé à l’occasion d’un match amical contre la République Tchèque, poussant les médecins à l’arrêter jusqu’au début de l’Euro, à l’instar de Daniel Theis. Il existe donc un monde (de moins en moins probable car DS semble aller mieux) où Franz Wagner est le seul NBAer de cette équipe, qui pourrait pourtant en compter six fois plus sur le papier. Et on ne va pas se mentir, sans Schröder, on ne donne quand même pas cher de la peau des Germaniques, qui seraient trop diminués pour pouvoir espérer quoi que ce soit.

Viser une médaille, déjà trop ambitieux ?

Même s’ils sont loin d’être favoris, les Allemands vous répondront qu’ils visent l’or. Et c’est bien normal, personne ne joue pour perdre. Mais en étant un peu réaliste, peut-on croire ne serait-ce qu’à un top 3 de la part de Franz et Cie ? Entre les absents, les pépins physiques et des matchs de préparation très peu rassurants (-27 contre la Serbie), on a quand même du mal à voir cette équipe réussir à battre les mastodontes qui pourraient se dresser devant elle. Vous le savez d’ailleurs probablement, mais l’Allemagne fait partie du groupe B qui comporte la Lituanie, la Slovénie, la Hongrie, la Bosnie et… la France. L’hypothèse la plus probable serait donc une quatrième place en phase de poules. La qualification serait validée in extremis, et pousserait vers une rencontre face au premier du groupe A, probablement le plus abordable de ce championnat d’Europe. Le rêve est donc permis pour les hommes de Gordon Herbert, qui bénéficieront d’ailleurs d’un avantage conséquent : jouer à domicile. Pour rappel, la dernière fois qu’une compétition internationale de panier-ballon s’est principalement déroulée en Allemagne, c’était l’EuroBasket 1993… où les Germaniques avaient donc été sacrés. Signe du destin ? On vous laisse vous faire votre avis, mais on restera quant à nous plus mesuré. Car aussi brillante soit la bonne étoile des Allemands, ces derniers devront tôt ou tard affronter les meilleurs contenders, qui leur sont sur le papier supérieurs en tout point. Difficile d’ainsi envisager un voyage jusqu’aux demi-finales et disons qu’on misera plutôt sur une élimination à l’un des deux premiers tours, même si on souhaite évidemment à nos voisins de créer la surprise devant leurs supporters et nous offrir une campagne mémorable.

Le programme

  • 1 septembre (20h30) : Allemagne – France
  • 3 septembre (14h30) : Allemagne – Bosnie-Herzégovine
  • 4 septembre (14h30) : Allemagne – Lituanie
  • 6 septembre (20h30) : Allemagne – Slovénie
  • 7 septembre (20h30) : Allemagne – Hongrie

Difficile de se projeter sur cette équipe allemande, dont on ne connaît même pas encore l’effectif en raison des blessures de garçons pourtant essentiels. À première vue, la période de disette que connaît la sélection pourrait bien se prolonger une année de plus avec cet EuroBasket. Évidemment, il ne faut jamais dire jamais et nous serions les premiers ravis si l’Allemagne remportait tous ses matchs, à condition de perdre celui contre nos Bleus. Faut pas déconner non plus.